Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 21/06/2018

M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'addiction aux écrans chez les jeunes âgés de 14 à 24 ans.

La fondation pour l'innovation politique, la fondation Gabriel Péri et le fonds « actions addictions » révélaient en juin 2018 dans une enquête qu'un quart des 18-22 ans passe plus de cinq heures par jour sur les réseaux sociaux, et 10 % plus de huit heures.

Cette consommation excessive est bien souvent à l'origine du développement de maladies telles que le surpoids et l'obésité. En outre, 40 % des 16-24 ans développeraient une myopie fonctionnelle.

38 % des jeunes de 15-24 ans dormiraient par ailleurs moins de sept heures par nuit en semaine alors que les besoins sont de sept à dix heures par nuit.

Cette conduite addictive entraînerait ainsi baisse des performances cognitives et des résultats scolaires, ainsi que des problèmes cardio-vasculaires, une réduction des fonctions immunitaires et de nombreux problèmes de santé mentale (dépression, anxiété…).

Alors que le plan national de mobilisation contre les addictions doit être rendu public prochainement, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures envisagées par le Gouvernement afin de lutter contre l'addiction aux écrans chez les plus jeunes.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/01/2019

La réalité de ce que recouvre la notion d'« écrans » s'avère trop large pour cibler les cas d'addictologie. Aussi, la frontière entre l'utilisation ponctuelle et la pathologie reste difficile à déterminer. Le constat des conséquences néfastes des écrans sur la santé des jeunes est souvent le fait d'observations empiriques de l'entourage ou des professionnels de santé. Le Haut conseil de la santé publique a donc été saisi afin qu'il produise des recommandations de bonnes pratiques en matière d'utilisation des écrans chez les jeunes de 0 à 18 ans. Par ailleurs, le plan national de santé publique « Priorité prévention » prévoit un renforcement des consultations jeunes consommateurs sur le territoire, pour accueillir les jeunes et leurs familles, notamment lorsqu'ils sont en difficulté avec leurs consommations mais aussi avec leur utilisation des écrans. Ce plan prévoit également de généraliser dans les établissements scolaires les « ambassadeurs élèves » dont le rôle est de partager des messages de prévention et de promotion de la santé. Enfin, les programmes de développement des compétences psychosociales de l'enfant et de l'adolescent vont se poursuivre dans les écoles et les collèges, en lien avec le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et avec les enseignements. Il s'agit de permettre au jeune de faire des choix éclairés en matière de santé et d'exploiter ses facultés intellectuelles et physiques en ayant confiance en sa capacité à réussir et à progresser.

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