Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 28/06/2018
M. Arnaud Bazin attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le risque de plus en plus important d'infections nosocomiales liées à une intervention chirurgicale dans nos établissements de santé, malgré les mesures prises depuis de nombreuses années.
Entre 2012 et 2017, leur nombre est ainsi passé de 13,5 % à 16 %. Ces infections contractées lors d'interventions chirurgicales occupent dorénavant la seconde place des maladies nosocomiales les plus courantes, et tuent chaque année 4 200 personnes.
Selon l'agence sanitaire Santé publique France (SPF), un patient sur quatre au service de réanimation est infecté, et un patient sur vingt en est atteint au cours d'un séjour dans un établissement de santé.
Cette hausse du nombre d'infections nosocomiales est alarmante, d'autant plus que 56 % des patients hospitalisés ont plus de 65 ans, que ces derniers ont 2,5 fois plus de risques de développer des infections, et présentent un risque de fragilité plus élevé.
Il lui demande donc comment elle entend renforcer ou compléter les mesures de lutte contre les infections nosocomiales.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 06/09/2018
L'enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé réalisée en 2017 par santé publique France indique effectivement que la proportion des infections du site opératoire (ISO) parmi les infections nosocomiales a augmenté entre 2012 et 2017 passant de 13,5 % à 15,92 %. Toutefois, le réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN) démontre que les incidences d'ISO en France apparaissent dans la moyenne basse européenne pour les interventions comme les prothèses totales de genou ou de hanche ou les césariennes. Cependant, la surveillance des ISO a été priorisée comme étant un objectif spécifique du programme de prévention des infections associées aux soins, notamment la surveillance du taux d'ISO par acte/procédure ciblé en chirurgie orthopédique prothétique de première intention en utilisant le système informatique hospitalier (PMSI) : ? 1%. Le centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPIAS) Ile de France a été chargé en 2018 par l'agence nationale de santé publique de la mission nationale : surveillance et prévention du risque infectieux lié aux actes de chirurgie et de médecine interventionnelle. Cela permettra de prendre en compte cet objectif spécifique et prioritaire en mettant en oeuvre les actions ciblées : le développement d'outils (fiches techniques) pour la promotion des bonnes pratiques vis-à-vis des professionnels de santé notamment sur le bon usage de l'antibioprophylaxie avant intervention ; des formations aux utilisateurs des outils web pour accompagner les établissements de santé dans les évolutions technologiques et scientifiques nécessaires ; des sessions d'information et de formation spécifiques organisées annuellement pour communiquer aux équipes d'hygiène, aux présidents de comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Le CPIAS Centre-Val de Loire a été nommé par l'agence nationale de santé publique sur une deuxième mission nationale complémentaire : surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs identifiée comme aussi prioritaire, avec comme actions : la surveillance permettant la détection d'épidémies de bactériémies nosocomiales, puis suite à cet état des lieux, la définition des priorités d'action : l'amélioration de la connaissance du risque infectieux nosocomial dans les établissements sanitaires et la prévention (formation des professionnels de santé). Un renforcement accru de la surveillance des infections associées aux soins avec, en parallèle, la mise en oeuvre d'actions spécifiques de sensibilisation et de formation des professionnels de santé ont été identifiés comme prioritaires dans le programme de prévention précité afin de réduire et maitriser le nombre d'infections nosocomiales, notamment lors d'interventions chirurgicales.
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