Question de M. PONIATOWSKI Ladislas (Eure - Les Républicains) publiée le 27/12/2018

M. Ladislas Poniatowski attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la menace qui pèse sur la civelle ou pibale, noms régionaux désignant l'alevin de l'anguille européenne lorsqu'il pénètre dans les rivières, espèce en voie d'extinction qui fait l'objet d'un trafic d'ampleur à destination du marché asiatique. La pêche des civelles pour la consommation humaine n'est pas interdite dans l'hexagone, mais elle est réservée aux professionnels et les quotas de capture sont limités. Les civelles sont très recherchées en Asie où elles se négocient entre 1 000 et 4 000 € le kilo à Hong Kong, plus chères qu'un kilo de caviar. Leur revente est tellement lucrative que les braconniers s'organisent en véritable réseau.
La menace d'extinction étant bien réelle ; il lui demande si il ne serait pas nécessaire d'appliquer des mesures plus radicales que la capture de quelques tonnes de civelles aux fins de les réimplanter dans les rivières où il n'y en a plus du tout, comme, par exemple, d'imposer un moratoire d'une ou deux années de cette pêche à des fins alimentaires.

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 30/05/2019

L'anguille fait l'objet d'un plan de gestion de l'anguille (PGA), qui a pour objectif de long terme la reconstitution du stock d'anguille européenne, en application directe d'un règlement européen. En 2018, le rapportage triennal de la France en a été communiqué à la Commission européenne. Il porte sur les actions de connaissance, de préservation ou de restauration des habitats, et de diminution de la mortalité. Les objectifs de réduction de la pression de la pêche fixés par le règlement européen sont actuellement respectés. La pêche professionnelle est encadrée et participe de cette action de préservation, en fournissant des civelles destinées à des opérations de repeuplement dans certains milieux, en lien avec les scientifiques et associations de protection de l'environnement. Le comité national de la pêche professionnelle en eau douce est un partenaire des acteurs publics dans la protection de l'anguille, les professionnels ayant tout intérêt à une gestion durable visant la restauration des populations d'anguilles. La pêche de la civelle est soumise à une autorisation spécifique dans la limite de quotas réévalués chaque année tant pour le milieu fluvial que maritime. Elle permet un maintien de la présence des pêcheurs de civelles sur les cours d'eau, la connaissance et le contrôle du marché de la civelle. Le ministère de la transition écologique et solidaire n'envisage pas un arrêt total de cette pêche qui risquerait de provoquer un report vers les activités de braconnage et de trafic, amplifiant les problèmes actuels.

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