Question de M. HERVÉ Loïc (Haute-Savoie - UC) publiée le 24/01/2019

M. Loïc Hervé attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur le devenir du service météorologique implanté sur la commune de Chamonix-Mont-Blanc. Cette décision devrait être prise à la lumière des conclusions du rapport commandé au conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), remis cet automne 2018 au ministère de la transition écologique et solidaire.
La suppression de ce centre représenterait assurément un amoindrissement de la qualité du service rendu et fragiliserait la prise de décision des élus locaux dans le cadre de la protection des populations.
En effet, la commune de Chamonix-Mont-Blanc est une des plus exposées au risque d'avalanche dans les zones habitées. Alors que le service météorologique est présent à la commission de sécurité dans les cas de risque d'avalanche, ses conseils sont des plus pertinents puisqu'ils reposent sur un meilleur suivi nivologique, des relevés continus et réels permettant une analyse prévisionnelle des plus fiables.
La responsabilité qui pèse sur les élus locaux dans ce domaine est considérable. Elle ne pourrait être qu'aggravée par la perte de cette expertise.
Aussi, il lui demande si, en sa qualité de ministre de tutelle, il envisage de maintenir ce système d'alerte efficace, réactif et de proximité.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 13/02/2019

Réponse apportée en séance publique le 12/02/2019

M. Loïc Hervé. Madame la secrétaire d'État, je voudrais vous interroger ce matin sur le devenir du service météorologique implanté sur la commune de Chamonix-Mont-Blanc, en Haute-Savoie. Cette question pourrait d'ailleurs être utilement étendue aux mêmes services présents à Bourg-Saint-Maurice, en Savoie, et à Briançon, dans les Hautes-Alpes.

L'idée de supprimer ces services pour les regrouper sur Grenoble serait prise à la lumière des conclusions du rapport commandé au Conseil général de l'environnement et du développement durable, le CGEDD, remis en automne 2018 au ministère de la transition écologique et solidaire. La suppression de ces centres représenterait assurément un amoindrissement de la qualité du service rendu et fragiliserait la prise de décision des élus locaux dans le cadre de la protection des populations.

Vingt ans après le drame de Montroc, la commune de Chamonix-Mont-Blanc est l'une des plus exposées au risque d'avalanche dans les zones habitées. Alors que le service météorologique est physiquement présent à la commission de sécurité dans les cas de risque d'avalanche, ses conseils sont des plus pertinents puisqu'ils reposent sur un meilleur suivi nivologique, ainsi que sur des relevés continus et réels permettant une analyse prévisionnelle des plus fiables. C'est vrai à Chamonix-Mont-Blanc, mais c'est aussi vrai pour l'ensemble des massifs de Haute-Savoie puisque ce centre couvre le massif du Mont-Blanc, le massif du Chablais et le massif des Aravis. La responsabilité qui pèse sur les élus locaux dans ce domaine est considérable. Elle ne pourrait être qu'aggravée par la perte de cette expertise de terrain.

Je vous demande donc de maintenir ce système d'alerte, qui, par sa proximité, a maintes fois prouvé son efficacité et sa réactivité. Les élus locaux, municipaux comme départementaux, sont disposés à réfléchir avec l'État et Météo-France au devenir à moyen et à long terme de ce service.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Loïc Hervé, vous avez interrogé M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Ne pouvant être présent, il m'a chargée de vous répondre.

Je tiens d'abord à vous assurer que le ministre d'État est très vigilant quant à la qualité des services rendus par Météo-France aux acteurs des territoires dans le cadre de ses missions de service public, notamment dans les communes de montagne soumises à une grande variété de risques naturels pouvant affecter la sécurité des personnes et des biens.

C'est pourquoi il a été demandé au Conseil général de l'environnement et du développement durable une évaluation précise de l'évolution proposée de l'organisation de cet établissement en matière de gestion des risques d'avalanche.

Le rapport ayant été remis au ministre d'État, celui-ci va donc organiser très prochainement une réunion avec les élus des Alpes du Nord. L'objet sera de leur présenter les travaux de la mission et d'explorer avec eux – j'insiste bien sur ce dernier point – les suites pouvant être données aux recommandations. Cette réunion, à laquelle vous serez bien évidemment convié, pourra être préparée avec vous en amont.

L'un des points abordés sera la répartition des compétences de prévision des risques d'avalanche au niveau des massifs et au niveau local. La diffusion du rapport de la mission pourrait avoir lieu à l'issue de cette réunion. J'en discuterai avec le ministre d'État.

M. le président. La parole est à M. Loïc Hervé, pour répondre à Mme la secrétaire d'État.

M. Loïc Hervé. Je vous remercie, madame la secrétaire d'État, de ces informations. Vous relevez la préoccupation des élus locaux et des parlementaires de nos trois départements au sujet de ces différents services. Je vous sais gré d'organiser cette réunion, qui nous permettra d'évoquer le sujet au fond.

Pour autant, jamais une simple modélisation informatique ne pourra remplacer une connaissance et une présence physique de terrain. Il me paraît illusoire de tout implanter à Grenoble. Comment imaginer qu'un météorologue puisse communiquer par webcam avec les agents de terrain sans connaître l'évolution nivologique et géographique des massifs ? Tout cela n'est pas réaliste ! Je suis donc très intéressé par les suites que vous donnerez à ma question.

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