Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - LaREM) publiée le 01/05/2019

Question posée en séance publique le 30/04/2019

M. Dominique Théophile. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

La faculté de médecine des Antilles et de la Guyane, dénommée Hyacinthe Bastaraud, existe depuis 1988. Elle doit désormais jouer pleinement son rôle dans la formation des futurs médecins de la région.

Actuellement, nos étudiants partent vers l'Hexagone à partir de la quatrième année afin de poursuivre leur parcours. Ils sont ainsi accueillis dans des universités déjà surchargées et, avec la réforme du numerus clausus, l'accueil de nos étudiants deviendra encore plus difficile. Pour rappel, le numerus clausus est à ce jour de 140 pour les Antilles et de 20 pour la Guyane. De plus, le départ des étudiants en métropole ne favorise pas leur retour sur nos territoires, qui manquent pourtant cruellement de médecins. En effet, seule une moitié d'entre eux choisit de revenir. La faculté a pourtant acquis un savoir-faire de qualité et elle aspire légitimement à une évolution à la mesure des besoins de la région. Nous disposons également d'une recherche épidémiologique et clinique d'excellence.

Madame la ministre, l'université doit s'inscrire pleinement dans la déclinaison régionale de la stratégie de transformation du système de santé et offrir une formation complète et de qualité.

Dans le contexte actuel, il est difficile d'attirer ou de retenir les meilleurs spécialistes dans nos territoires et de nourrir le réseau des médecins de ville et des praticiens hospitaliers. L'accès de nos patients aux surspécialités de recours, mais aussi à une médecine de proximité, en est obéré. Par ailleurs, l'enjeu du positionnement des pays avoisinants est crucial, tant du point de vue de la recherche que du bassin de population de nos hôpitaux.

Cette demande vous a déjà été adressée par l'université des Antilles. Il s'agit, pour cette institution, du projet le plus important pour les années à venir, inscrit dans sa stratégie de développement et d'ouverture à l'international, et qui permettra d'affirmer son ancrage dans la zone caraïbe.


Mme la présidente. Il faut conclure, cher collègue !


M. Dominique Théophile. Ma question sera donc la suivante : à quand la mise en place d'une faculté de médecine Antilles-Guyane de plein exercice ? (MM. Antoine Karam et Thani Mohamed Soilihi applaudissent.)

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 01/05/2019

Réponse apportée en séance publique le 30/04/2019

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur le sénateur Dominique Théophile, l'université des Antilles dispose d'un premier et d'un troisième cycle d'études médicales. Durant le deuxième cycle, les étudiants sont envoyés sur l'ensemble du territoire métropolitain pour acquérir les compétences nécessaires à l'exercice de leur profession.

L'application de la loi de 2015 est en cours d'examen par une mission parlementaire, de manière à s'assurer que la séparation entre l'université des Antilles et celle de la Guyane suit son cours. J'ai moi-même demandé à François Weil de conduire une mission auprès de l'université des Antilles. Pour le Gouvernement, il est effectivement extrêmement important de s'assurer du développement du système de soins et de la formation en santé au sein de l'université des Antilles.

En 2011, celle-ci comptait 18 PU-PH et 29 en 2018. Les personnels hospitalo-universitaires affectés à l'université des Antilles ont augmenté de plus de 46 %. L'essentiel, pour le Gouvernement, est de garantir la présence de terrains de stage suffisants pour assurer une formation médicale complète au sein de l'université des Antilles.

Dans le cadre de l'examen du projet de loi Santé, un amendement a été proposé par des députés et intégré dans le texte. Il nous permettra de produire un rapport précis sur la pertinence de l'ouverture d'une formation complète en médecine, notamment au regard du rayonnement de l'université des Antilles dans l'arc caraïbe. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)

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