Question de M. BÉRIT-DÉBAT Claude (Dordogne - SOCR) publiée le 29/08/2019

M. Claude Bérit-Débat attire l'attention de Mme la ministre des sports sur le choix du comité d'organisation des jeux olympiques (COJO) et du comité international olympique (CIO) de ne pas retenir le karaté comme discipline additionnelle aux jeux olympiques 2024 qui se dérouleront à Paris.
La fédération nationale française de karaté, qui regroupe, à travers ses 5000 clubs, 255 000 licenciés, ne comprend pas cette décision prise en février 2019 et poursuit aujourd'hui sa mobilisation contre cette mesure.
Cette décision apparait en effet des plus surprenante car le karaté fait partie des disciplines additionnelles retenues aux jeux olympiques de 2020 au Japon. Son intégration définitive dans les sports olympiques se trouve ainsi compromise avant même qu'elle n'ait pu faire ses preuves.
La surprise est d'autant plus légitime que la France est l'une des grandes nations du karaté, titrée au niveau mondial très régulièrement. Elle fait partie des toutes meilleures.
Sa présence aux jeux olympiques en 2024 à Paris lui permettrait ainsi de bénéficier d'un coup de projecteur, de la développer et d'attirer de nouvelles vocations auprès des jeunes. 55 % des licenciés de karaté en France ont moins de 18 ans selon la fédération nationale, soit plus de 125 000 jeunes qui rêvaient de voir évoluer leurs championnes et champions aux jeux olympiques en France.
Le sujet n'est pas ici de remettre en cause la légitimité sportive des autres disciplines qui ont été choisies par le COJO et le CIO mais de donner une suite qui semble cohérente avec les choix effectués pour 2020.
Aussi, Monsieur le sénateur lui demande ce que compte faire le Gouvernement pour que le karaté soit finalement retenu pour les jeux olympiques de 2024 en France avant que le CIO ne rende sa décision finale en décembre 2020. Il s'agit de donner toute sa chance et une forte médiatisation à une discipline sportive soutenue par des centaines de milliers de sportifs et bénévoles.

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Réponse du Ministère des sports publiée le 10/10/2019

Le Comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (COJO) a choisi les quatre sports additionnels suivants au programme olympique : le break dance, le skateboard, l'escalade et le surf. Cette décision a été annoncée le 21 février 2019 par le COJO, en conformité avec les principes qu'il avait fixés : choix de sports innovants, à dominante urbaine et ayant un fort impact sur la jeunesse. Elle a été approuvée par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) le 27 mars, puis par la session du CIO le 25 juin, à l'unanimité. En décembre 2020, elle sera soumise à la validation du CIO qui aura encore la faculté de retirer un ou plusieurs des quatre sports additionnels choisis par le COJO. Mais dès à présent, il n'est plus possible d'ajouter de nouveaux sports à cette liste. Le COJO avait reçu début mars la Fédération internationale de karaté, peu après l'annonce de ces nouveaux sports, afin de répondre à ses interrogations. Aucune négociation n'avait été engagée par la suite entre ces deux instances. En tout état de cause, le ministère des sports rappelle son soutien appuyé à la fédération française de karaté. Il a ainsi été décidé de lui accorder en 2019 une subvention de plus d'un million d'euros, notamment pour le développement du sport de haut niveau dans la perspective des JO de 2020 où le karaté figurera au programme des Jeux olympiques de Tokyo, conformément à la décision du COJO japonais. Ce montant représente une augmentation de l'ordre de 20 % par rapport à l'effort financier du ministère des sports en 2018 et marque son attachement à ce sport, porteur de valeurs fortes et qui compte plus de 250 000 licenciés. Indépendamment du choix du COJO quant aux sports additionnels qui figureront au programme de Paris 2024, la pratique du karaté en France continuera de faire l'objet d'une grande attention de la part du ministère des sports.

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