Question de M. ADNOT Philippe (Aube - NI) publiée le 30/01/2020

Question posée en séance publique le 29/01/2020

M. Philippe Adnot. J'aurais pu poser une question à M. le Premier ministre sur ce qu'il pensait des déclarations de son ancien secrétaire d'État Benjamin Griveaux sur l'intérêt du déplacement de la gare de l'Est. (Rires et applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.) N'ayant pas voulu être cruel, je ne l'ai pas fait, mais tous les sénateurs du Grand Est n'en pensent pas moins !

Ma question s'adressait à M. le ministre de l'agriculture. Elle concerne la politique de l'eau dans le contexte d'accidents climatiques à répétition que connaît notre planète.

Nous avons tous suivi le triste feuilleton des incendies dus à la sécheresse en Australie, puis les événements climatiques survenus de chaque côté des Pyrénées. Loin de moi l'idée de désigner les responsables, l'homme ou les cycles de la nature. Toutefois, je m'interroge sur les actions concrètes mises en œuvre par le Gouvernement pour traiter les conséquences et, donc, prévenir de tels événements.

En bref, quel est le plan du Gouvernement pour répondre aux conséquences des accidents climatiques de plus en plus fréquents ? (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 30/01/2020

Réponse apportée en séance publique le 29/01/2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Adnot, vous avez raison de le souligner, des incendies ravagent l'Australie, après la crise que nous avons connue l'été dernier dans la forêt amazonienne. Plus près de nous, sur notre territoire, nous sommes confrontés à des sécheresses et des canicules – deux épisodes l'été dernier –, ainsi qu'à des inondations, qui affectent notamment le sud de la France.

Vous le savez, nous avons d'ores et déjà un plan national d'adaptation au changement climatique, dont nous avons eu l'occasion de débattre à plusieurs reprises dans cet hémicycle. Mais nous devons manifestement aller plus loin, en particulier pour prendre en compte l'impact de la sécheresse sur les activités de nos agriculteurs, ce qui nous amène à repenser l'ensemble de la gestion du cycle de l'eau. Tel était bien l'objet des Assises de l'eau pilotées, voilà quelques mois, par mon ministère. Elles doivent déboucher sur des réponses très concrètes. C'était notamment le sens de l'instruction qui a été adressée par mon ministère, en lien avec le ministère de l'agriculture, pour inciter à la préparation de programmes territoriaux pour la gestion de l'eau, dans lesquels les agriculteurs, les industriels, les collectivités et les ONG sont invités à réfléchir ensemble aux besoins et aux économies qui seront nécessaires dans le cadre de la gestion de l'eau.

C'est aussi toute la politique de prévention des inondations qui est en cause. J'ai pu m'en rendre compte dans mes déplacements, les élus attendent de nous que nous agissions plus vite en la matière.

C'est donc bien un programme d'ensemble que nous devons préparer de façon sans doute plus opérationnelle que ce qui a été fait jusqu'à présent. Car le changement climatique, c'est maintenant ! C'est la raison pour laquelle ce sujet sera à l'ordre du jour du prochain Conseil de défense écologique, afin de bâtir un véritable plan de bataille face aux dérèglements climatiques. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

M. David Assouline. Et la gare de l'Est ?

M. le président. La parole est à M. Philippe Adnot, pour la réplique.

M. Philippe Adnot. Madame la ministre, je connais tout cela, bien entendu. Simplement, le problème est le suivant : que réalisons-nous concrètement ? Quelles infrastructures sont mises en place ?

Regardons ce que font les autres pays : les Pays-Bas ont un plan concret d'investissement pour maîtriser le sujet. Que fait-on, puisqu'on a supprimé tout ce qui ralentissait l'eau dans les cours d'eau, ce qui fait que le déversement est de plus en plus violent et crée de plus en plus de désordres ? Une telle situation nécessite que l'on construise des réservoirs tampons, des aménagements permettant de stocker l'eau qui se trouve en excès. Tout cela nécessite que nous soyons capables de prendre un certain nombre de décisions.

Aujourd'hui, dans le monde, cent villes ont pris des initiatives dans le domaine de la résilience. En France, les réalisations concrètes tardent. C'est là-dessus que nous serons jugés. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

- page 744

Page mise à jour le