Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 12/03/2020

M. Hervé Maurey attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'éducation au développement durable dans les écoles et établissements scolaires.

L'éducation au développement durable constitue une dimension importante de la transition écologique en favorisant dès le plus jeune âge les comportements vertueux et respectueux de l'environnement. Elle contribue plus globalement à enrichir la connaissance de chacun dans des domaines très variés, les enjeux environnementaux étant par nature transversale.

L'Organisation des Nations unies a d'ailleurs identifié en 2015 l'éducation au développement parmi les 17 objectifs de développement durable.

La précédente majorité s'était engagée à intégrer l'éducation au développement durable dans l'ensemble des programmes et des écoles et établissements scolaires d'ici 2020 et à inciter ces derniers à s'inscrire dans une démarche globale en matière environnementale à travers le label école ou établissement en démarche globale de développement Durable « E3D ».

Les derniers indicateurs publiés - qui datent de 2016 - indiquent qu'un peu moins de 11 000 établissements sur plus de 60 000 proposent un projet spécifique sur le développement durable et eu peu moins de 1 800 sont labelisés E3D.

Le ministre s'est engagé sur 8 axes d'accompagnement et d'actions afin de généraliser l'éducation au développement durable. La circulaire n° 2019-121 du 27 août 2019 indique ainsi aux recteurs d'académies que « les écoles et établissements doivent devenir, de manière systématique, des lieux exemplaires en matière de protection de l'environnement et de la biodiversité ».

Cette circulaire demande notamment à ce que soit menée, au sein de chaque école ou établissement au cours de l'année scolaire 2019-2020, une action pérenne en faveur de la biodiversité, à généraliser les éco-délégués et le label E3D, à systématiser le tri et à lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines.

Aussi, il souhaiterait connaître le premier bilan qu'il dresse de l'application de cette circulaire. Par ailleurs, il lui demande s'il compte publier à nouveau – et compléter – les indicateurs permettant d'apprécier l'évolution de la généralisation de l'éducation au développement durable au sein des écoles et des établissements scolaires.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 17/03/2022

Le sujet de l'éducation au développement durable revêt une importance fondamentale au regard des enjeux contemporains, des engagements internationaux de la France notamment dans le cadre de l'Agenda 2030, mais aussi d'un travail pédagogique innovant basé sur la transversalité des savoirs et le dialogue entre les disciplines. L'éducation au développement durable vise en effet d'abord à fournir aux élèves, les repères d'analyse de réalités complexes et inter-agissantes, que les dix-sept objectifs de développement durable expriment. Elle doit, à cet effet, leur fournir les outils utiles à l'exercice de leur esprit critique et demain à des itinéraires personnels, professionnels et d'engagements citoyens libres et lucides pour un monde en commun, soutenable et désirable sur une planète viable et vivable. Une nouvelle phase de généralisation de l'éducation au développement durable a été initiée et a fait l'objet d'une circulaire datée du 27 août 2019. Ce texte prévoit huit engagements concrets pour inscrire les problématiques de durabilité au coeur même des projets d'établissements. L'une de ces mesures peut contribuer très vivement au déploiement de toutes les autres. Il s'agit de la désignation d'écodélégués dans chaque conseil de la vie collégienne et lycéenne, ainsi que dans chaque classe de collège et de lycée. Ils sont aujourd'hui 250 000. Cette démarche doit permettre aux élèves, encadrés par des enseignants et référents, de s'emparer de l'ensemble des problématiques du développement durable et de viser à des actions concrètes. Elle engendre l'élaboration de nouveaux dispositifs pour favoriser les réalisations de ces élèves engagés. L'ensemble de ces actions est fondé sur une série de partenariats scientifiques, pédagogiques et territoriaux qui fait l'objet d'un effort particulier de déploiement et de structuration. Les collectivités territoriales y jouent un rôle particulièrement précieux, en lien direct avec les chefs d'établissement pour tenir compte des réalités et des spécificités locales, ou bien dans le cadre d'engagements stratégiques au niveau académique et régional. C'est d'ailleurs pour tenir compte de ces synergies locales que des projets d'aires marines et terrestres éducatives se sont multipliés cette année sur le territoire. Une formation inscrite au plan national de formation a été mise en oeuvre cette année pour consolider et densifier cette démarche dynamique et fructueuse. Dans ce contexte, le réseau structurant des établissements engagés dans une démarche de développement durable s'est densifié fortement. Depuis la rentrée 2019 et jusqu'à l'interruption contrainte des enseignements du fait de la période de confinement ouverte le mardi 17 mars 2020, le mouvement s'est substantiellement accéléré. Une première extrapolation permet d'évaluer le nombre d'établissements labellisés E3D à ce jour a minima à 7000. Compte tenu des contraintes d'organisation liées aux circonstances exceptionnelles que nous traversons, un bilan de l'ensemble de ces actions sera dressé au cours du premier trimestre de l'année scolaire prochaine et sera mis à disposition de tous. Face à l'urgence des défis environnementaux contemporains et à leurs conséquences, qui mobilise spontanément notre jeunesse et les personnels de l'éducation nationale, plus haut sera porté notre effort au service d'une ambition positive, une éducation au développement durable et désirable.

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