Question de Mme BENBASSA Esther (Paris - CRCE-R) publiée le 30/04/2020

Mme Esther Benbassa attire l'attention de M. le Premier ministre sur la question du port du masque dans l'espace public, dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Au cours de sa conférence de presse du 19 avril 2020, le Premier ministre a avancé l'éventualité d'un port du masque obligatoire pour tous les usagers des transports publics, au moment du déconfinement. Ces propos sont bien différents de ceux de la porte-parole du Gouvernement qui estimait le 17 mars que les masques n'étaient pas essentiels aux personnes non malades. Le Président de la République a lui opté le 23 avril pour une « logique de recommandation et non d'obligation » en la matière.

Ces propos contradictoires au sein même de l'exécutif créent une cacophonie ambiante qui alimente la confusion chez nos concitoyens.

Pourtant, un consensus scientifique semble se dessiner et l'Académie de médecine a demandé le 22 avril à ce que le port du masque soit généralisé dans tout l'espace public, dès à présent et sans attendre le 11 mai.

Selon l'institut Pasteur, au moment du déconfinement, environ 5,7 % des Français (3,7 millions de personnes) auront été infectés par le Covid-19. Or, pour les épidémiologistes, l'immunité collective nécessite que 70 % de la population soit immunisée. Nous en sommes encore bien loin et sans précautions sanitaires supplémentaires, il est à craindre que notre population ne soit exposée à une deuxième vague épidémique dans quelques mois.

En attendant qu'un vaccin ne soit trouvé et afin de ne pas surcharger nos hôpitaux, déjà saturés, l'État doit être à la manœuvre afin de favoriser tous les moyens préventifs possibles, notamment la production de masques pour nos concitoyens.

Nous savons que les industries textiles de l'Hexagone sont désormais mobilisées pour la confection de masques lavables en tissu, qui possèdent une filtration du virus à hauteur de 70 %. Selon le cabinet de la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, au cours des deux dernières semaines, « onze millions de modèles ont été produits » et « quinze millions devraient l'être par semaine d'ici à fin avril-début mai ».

Cet effort est louable mais insuffisant tant que le port du masque ne sera qu'une simple préconisation gouvernementale.

Ainsi, l'heure ne doit plus être à la réponse timorée. De la recommandation, il faut passer à l'injonction. Pour la santé de tous et afin que la population française soit préservée d'une deuxième vague pandémique aussi meurtrière sinon plus que la première, elle lui demande s'il est prêt à demander la généralisation du port du masque dans l'espace public pour tous les citoyens français.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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