Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOCR) publiée le 28/05/2020

Mme Maryvonne Blondin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la nécessité d'augmenter les postes des personnels des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).

Depuis la mi-mars et le début de la crise sanitaire, notre système scolaire doit faire face à un défi sans précédent. Les personnels de l'éducation nationale ont fait preuve d'un engagement et d'un professionnalisme sans faille, redoublant d'efforts et de créativité afin que les élèves bénéficient d'une véritable continuité dans leurs apprentissages et que les familles conservent un lien avec l'institution scolaire.

Toutefois, l'enseignement à distance et le confinement ont contribué à exacerber les inégalités sociales et scolaires, fragilisant encore davantage les élèves les plus en difficulté. La réouverture des établissements vise prioritairement à ramener vers l'école les élèves en situation de décrochage. Dans ce contexte inédit, les personnels des RASED constituent un maillon indispensable aux côtés des professeurs. Ces enseignants spécialisés et ces psychologues de l'éducation nationale bénéficient d'une véritable expertise dans le champ des difficultés scolaires, de l'écoute des familles et des enseignants et contribuent à la résolution des situations difficiles. Alors que près de 8 % des élèves seraient en situation de décrochage depuis la fin du confinement, il serait pour le moins dommageable que l'institution se prive des compétences indispensables de ces personnels.

Or, alors que la carte scolaire de la rentrée 2020 devrait être marquée par une augmentation des postes des personnels des RASED pour répondre aux besoins constatés, des fermetures sont envisagées dans plusieurs départements. Cette perspective suscite une forte inquiétude dans le corps enseignant.

Les besoins en poste RASED existaient avant la crise sanitaire, mais la poursuite des fermetures dans le contexte actuel apparaît pour le moins inopportune. L'école doit garantir aux élèves les plus fragiles un accompagnement spécifique à même de garantir leur réussite, notamment en s'appuyant sur les compétences de ces professionnels.

Au regard de cette situation, elle souhaite donc l'interroger sur les orientations qu'il entend prendre s'agissant des effectifs des RASED pour la rentrée prochaine afin de répondre aux besoins éducatifs particuliers de tous les élèves.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 24/09/2020

Le Gouvernement est très attentif à la réussite de tous les élèves et à la mise en place des conditions les plus appropriées pour la favoriser. Depuis deux ans, le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports (MENJS) mène une action ambitieuse pour lutter contre l'échec scolaire, dès le plus jeune âge. Le ministre a engagé des actions qui permettent à l'école de garantir la maîtrise des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui) par tous les élèves. Le choix a été fait de cibler les efforts sur l'éducation prioritaire, où les besoins sont les plus importants, en desserrant les effectifs de manière significative. Les classes de cours préparatoire (CP) et de cours élémentaire 1ère année (CE1) situées dans les réseaux d'éducation prioritaire ont été dédoublées pour permettre aux élèves les plus fragiles de progresser vite dans la maîtrise des savoirs fondamentaux. À la suite des mesures annoncées par le Président de la République après le grand débat national qui a rappelé que l'école primaire est notre priorité absolue en matière d'éducation, la loi de finances initiale prévoit, pour la rentrée 2020, 440 créations d'emplois d'enseignants du premier degré pour appliquer les annonces présidentielles (aucune fermeture d'école rurale sans accord du maire, plafonnement des classes à 24 élèves pour toutes les grandes sections de maternelle, les CP et les CE1 hors éducation prioritaire). Pour le premier degré public, faisant suite à la crise sanitaire, 1 248 postes supplémentaires sont créés dans un contexte de baisse démographique (45 000 élèves de moins sont attendus à la rentrée 2020). Ils s'ajoutent aux 10 957 emplois déjà créés depuis la rentrée 2017. Le réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) est l'un des dispositifs qui participent de cet objectif de lutte contre la difficulté scolaire. Le cas échéant, lorsque l'aide apportée au quotidien par l'enseignant de la classe s'avère insuffisante, les personnels spécialisés du RASED, dont le travail spécifique est complémentaire de celui mené en classe, peuvent aider à analyser la situation des élèves en difficulté et à construire en équipe des réponses adaptées. Les enseignants disposent ainsi d'éléments leur permettant de mieux adapter leurs pratiques pédagogiques aux besoins de leurs élèves. Les moyens d'enseignement font l'objet d'une dotation globalisée attribuée aux académies. Il appartient au recteur d'académie d'organiser la carte des emplois en fonction des orientations nationales et des spécificités locales (démographie, besoins spécifiques…). Les priorités d'action des personnels du RASED sont définies à partir d'objectifs départementaux fixés par le directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) et déclinés localement par l'inspecteur de l'éducation nationale de la circonscription dans laquelle ces personnels exercent, en fonction des besoins repérés dans les écoles du secteur, notamment par l'analyse des résultats aux évaluations nationales. Les DASEN, au vu de la période écoulée, seront encore plus attentifs à la bonne mobilisation des réseaux d'aide spécialisée.

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