Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - Les Indépendants) publiée le 11/06/2020

Question posée en séance publique le 10/06/2020

M. le président. La parole est à Mme Colette Mélot, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires.

Mme Colette Mélot. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, à l'heure où la crise sanitaire a entraîné la fermeture de nombreuses frontières dans le monde entier, la plupart des étudiants ont dû renoncer à leur séjour à l'étranger.

Pourtant, en ce mois de juin, les inscriptions sont en cours de finalisation et l'avenir des échanges internationaux reste incertain pour les étudiants et leurs établissements d'accueil.

De nombreuses écoles de formation supérieure prévoient dans les cursus un stage ou une année de césure à l'étranger, mais les étudiants français font face à de nombreuses restrictions en matière de visas, en particulier aux États-Unis, ou bien se voient proposer des stages en visioconférence. Dans le cadre du programme Erasmus, certains étudiants ont dû écourter, ou annuler pour 25 % d'entre eux, leur séjour.

À l'inverse se pose la question de l'attractivité de la France à l'égard des étudiants internationaux. Pour certaines grandes écoles, telles que HEC ou Sciences Po, ceux-ci représentent près de 50 % des effectifs. Or la France est passée de la quatrième destination étudiante à la cinquième, derrière l'Allemagne.

Le plan Bienvenue en France, qui vise un objectif ambitieux, celui d'accueillir 500 000 étudiants étrangers en 2027, risque malheureusement d'être mis à mal. De nombreux chantiers sont encore à engager. Je pense aux conditions de logement que la période de confinement a mises en évidence.

Nous ne pouvons laisser se profiler une année blanche de la mobilité. Les échanges internationaux d'étudiants sont un déterminant important pour notre économie, à la fois gage de dynamisme intellectuel, source d'innovations et de richesse culturelle. Il s'agit donc aujourd'hui de rassurer les candidats internationaux.

Madame la ministre, quels dispositifs comptez-vous mettre en place, afin de lever toutes les contraintes actuelles et d'accueillir les étudiants internationaux dans les meilleures conditions ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants. – M. André Gattolin applaudit également.)


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 11/06/2020

Réponse apportée en séance publique le 10/06/2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice Mélot, vous avez raison, la préoccupation est mondiale et la mobilité, qu'il s'agisse de celle des étudiants ou de celle de l'ensemble des citoyens du monde, est en ce moment empêchée à cause de la pandémie que nous connaissons.

Néanmoins, les écoles et les établissements se sont mobilisés pour être en mesure de proposer, à la rentrée prochaine, un certain nombre de dispositifs permettant de maintenir les possibilités d'inscription et la faculté de se déplacer partout dans le monde, dès que possible.

J'en veux pour preuve l'organisation des universités européennes à l'intérieur de l'espace Schengen, qui faciliteront le maintien des échanges dès que les conditions sanitaires permettront de nouveau de se mouvoir. J'en veux aussi pour preuve ces universités et ces écoles qui ont lancé des partenariats internationaux pour déployer des formations à distance.

Le Premier ministre et moi-même avons décidé d'ouvrir un appel à manifestation d'intérêt pour soutenir la production de formations à distance, de sorte que les enseignements puissent commencer et être dispensés par nos établissements partout dans le monde, en attendant que les déplacements soient de nouveau possibles.

Nous travaillons évidemment avec les postes diplomatiques, le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, afin d'ouvrir des lieux d'accueil pour les étudiants qui n'ont pas tous les moyens de se connecter là où ils habitent. Ainsi, nous cherchons à préserver l'attractivité de la France et des formations françaises auprès des étudiants internationaux.

Le plan Bienvenue en France nous a déjà permis d'accroître de 4 % le nombre d'étudiants étrangers accueillis au cours de l'année 2019-2020. L'ensemble des établissements et mon ministère sont bien sûr mobilisés pour progresser encore davantage et gagner notre place. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à Mme Colette Mélot, pour la réplique.

Mme Colette Mélot. Je vous remercie, madame la ministre. Il faut un élan pour la mobilité de la jeunesse : c'est indispensable.

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