Question de M. CADIC Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 02/07/2020

Question posée en séance publique le 01/07/2020

M. le président. La parole est à M. Olivier Cadic, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Indépendants.)

M. Olivier Cadic. Ma question s'adresse à Mme la ministre des armées.

Le sommet du G5 Sahel, qui s'est tenu hier à Nouakchott, s'inscrit dans la suite du sommet de Pau, voulu, voilà six mois, par le Président de la République pour refonder notre action au Sahel. Cette rencontre avait permis d'établir deux objectifs pour gagner cette guerre : d'abord, combattre les terroristes ; ensuite, former et équiper les armées nationales.

N'oublions jamais que, chaque jour, nos soldats livrent un âpre combat contre les djihadistes dans le Sahel. Ainsi, depuis 2013, 41 militaires français y ont fait le sacrifice de leur vie.

Depuis Pau, des succès spectaculaires ont été enregistrés par nos forces armées ; elles font notre fierté. Le groupe Union Centriste entend donc leur témoigner toute sa gratitude.

La mobilisation européenne à nos côtés se confirme, même si elle reste encore trop lente. La task force Takuba est, à cet égard, aussi importante que représentative. Madame la ministre, l'Estonie sera-t-elle le seul pays européen à nous rejoindre ?

Mais, après avoir gagné la guerre, le plus dur est souvent de gagner la paix. Vous l'avez dit vous-même, une opération telle que Barkhane n'a pas vocation à être pérenne. L'action militaire est, non pas une fin en soi, mais un moyen au service d'un objectif global, qui a motivé notre présence : permettre à des États de demeurer libres et de fonctionner normalement, de manière indépendante, au service de leur population.

C'est pourquoi deux objectifs avaient été fixés à Pau pour gagner la paix : le retour des États dans les territoires ravagés par le djihadisme et l'aide au développement de la région. Toutefois, le Président de la République l'a admis lui-même à son arrivée à Nouakchott, hier, il faut en faire davantage dans ce domaine.

Ma question est donc simple : où en est l'Alliance Sahel et sommes-nous sur la bonne voie ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

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Réponse du Ministère des armées publiée le 02/07/2020

Réponse apportée en séance publique le 01/07/2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre des armées.

Mme Florence Parly, ministre des armées. Au Sahel, nous avons trois mots d'ordre : la détermination, la coopération et la complémentarité.

Oui, nous sommes déterminés à continuer de lutter contre le terrorisme dans cette région, et nous devons à la détermination du Président de la République d'avoir, par le lancement du sommet de Pau, créé un mouvement. Cela nous a permis, tous ensemble, d'engranger des succès, notamment militaires, et de donner un nouvel élan à notre action.

Ce nouvel élan, c'est celui de la coopération. Au Sahel, la victoire est effectivement possible si nous restons unis, si nous unissons nos forces avec les pays du G5 Sahel et avec les Européens. Il faut le faire pour accompagner au combat les forces armées locales. La remobilisation de ces forces armées sahéliennes est visible. Des camps militaires ont été repris et le niveau de coopération s'est grandement amélioré.

Comme vous l'avez souligné, monsieur Cadic, la task force Takuba va pouvoir démarrer dans quelques jours. Dans un premier temps, elle regroupera des forces spéciales françaises et estoniennes, qui seront rejointes par des forces spéciales tchèques, puis suédoises, peut-être italiennes. Les Grecs sont également en train d'examiner la question de leur participation.

Je voudrais souligner que, en général, les processus européens sont lents. Or, en moins d'un an, ce sont 13 pays, dont 11 pays européens, qui auront contribué à construire cette force.

Enfin, la complémentarité est la dernière condition du succès. À cet égard, l'action militaire n'est effectivement pas une fin en soi : il faut pouvoir aider les pays du Sahel à faire face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux. C'est pourquoi, sur le terrain, les militaires de l'opération Barkhane continuent d'accompagner le retour de l'État, comme ils l'ont fait encore récemment à Labbezanga – eh oui, les populations reviennent !

Bien sûr, il faudra faire plus, mais les premiers signaux sont là. Nous sommes sur la bonne voie ! (M. Claude Haut applaudit.)

M. le président. La parole est à M. Olivier Cadic, pour la réplique.

M. Olivier Cadic. Nous sommes à vos côtés, madame la ministre, pour gagner cette guerre. Continuez sur cette voie collective, et l'Europe apportera au monde la preuve qu'elle est bien une force de paix ! (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Indépendants.)

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