Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 10/09/2020

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le récent appel lancé par le directeur général de l'organisation mondiale de la santé (OMS) sur la nécessité, pour les États, de reconnaître les patients « Covid persistants » et d'engager des études pour mieux comprendre leurs séquelles.

En juin 2020 déjà, l'OMS avait évoqué les symptômes persistants, comme une toux sèche au long cours, de la fatigue ou le souffle court en montant des marches. Aujourd'hui, de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer que des recherches soient menées sur les effets à long terme de cette maladie, alors que de nombreux malades affirment souffrir encore des conséquences du coronavirus après leur guérison.

En effet, la pandémie ne peut pas être restreinte aux décès et aux hospitalisations qu'elle provoque, la qualité de vie des patients au long terme doit aussi être reconnue : de nombreux patients souffrent encore et ne savent pas pourquoi. Il convient donc de faire avancer la recherche, de communiquer sur la réalité de la maladie et d'améliorer la prise en charge. Selon une étude britannique, 75 % des patients ne se sentiraient pas guéris après trois mois.

Considérant que, depuis les infections du SRAS et du MERS, les médecins savent que des séquelles graves peuvent persister plusieurs années, il lui demande de lui faire part de ses intentions quant aux demandes de l'OMS (reconnaissance de la maladie, services de réadaptation adaptés et travaux de recherche supplémentaires sur les effets à long terme de cette nouvelle maladie).

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 17/02/2022

La prise en charge des patients souffrant de troubles persistants de la covid-19 constitue l'une des priorités du Gouvernement. On distingue les patients souffrant de symptômes persistants pendant quatre à douze semaines, que l'on qualifie de « covid long » de ceux dont les symptômes persistent après douze semaines, que l'on qualifie de « post-covid ». En effet, les patients souffrant de troubles post-covid constituent un groupe très hétérogène, difficile à évaluer, puisque les troubles peuvent aller de la simple anosmie à une perte d'autonomie invalidante. Sur la base des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), le ministère des solidarités et de la santé a souhaité organiser l'offre de soins afin d'assurer une prise en charge pluridisciplinaire aux patients. Cette prise en charge s'articule autour du médecin traitant chargé du repérage, d'éventuelles consultations spécialisées, selon les symptômes, et d'une prise en charge en soins de suite et de réadaptation (SSR) pour les cas les plus sévères. Des cellules de coordination post-covid ont été mises en place sur l'ensemble du territoire. Elles ont pour objectif d'orienter, d'accompagner et de coordonner les patients et les professionnels. À ce jour, on comptabilise 118 cellules de ce type. S'agissant de la prise en charge par l'assurance maladie des soins liés aux symptômes « post-covid », elle est à ce jour celle du droit commun. En effet, les connaissances actuelles sur la pathologie et la diversité des symptômes ne permettent pas d'envisager la création d'une affection longue durée (ALD) spécifique, faute de définition et de critères précis. Néanmoins, certains patients sont déjà admis en ALD, soit dans le cadre d'une affection de longue durée figurant sur la liste des trente ALD identifiées – par exemple, en cas d'affections comme la fibrose pulmonaire, les séquelles d'encéphalopathie, ou encore les séquelles d'accident vasculaire cérébral –, soit via une ALD hors liste, dite « ALD 31 ». À ce titre, plus de 2 200 personnes ont bénéficié de ce dispositif en septembre 2021. La connaissance du virus s'améliore au fur et à mesure, et la prise en charge des patients également.

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