Question de Mme BONNEFOY Nicole (Charente - SOCR) publiée le 17/09/2020

Mme Nicole Bonnefoy attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la désertification médicale dans le département de la Charente.

La désertification médicale est une problématique récurrente, sur lequel le Sénat a travaillé à deux reprises depuis 2013, à travers la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable.

La Charente est le deuxième département le moins doté en kinésithérapeutes d'après les chiffres de la direction de recherches, d'études, d'évaluations et des statistiques (DREES) . Ce territoire figure également dans le top 10 des déserts médicaux d'infirmiers libéraux et la moitié des communes charentaises manquent de sages-femmes. Et, 30 % des communes du département n'ont plus de médecins généralistes. Ces chiffres reflètent le cumul des difficultés d'accès aux soins des Charentais, qui parfois attendent plusieurs semaines et doivent parcourir des kilomètres pour consulter des médecins spécialistes (gynécologue, radiologistes, dermatologue, etc.)

Le rapport de la commission d'aménagement du territoire du 29 janvier 2020, soulève que les différentes réformes de santé n'ont pas donné de résultat et montre que la situation s'est même aggravée. En effet, on estime qu'entre six et huit millions de Français vivent dans un désert médical. À long terme, les conséquences sanitaires, économiques et sociales sont potentiellement désastreuses. En creusant l'écart entre le droit à la santé et la réalité d'accès, la désertification médicale marque une forte rupture de l'équité territoriale et de l'égalité républicaine.

Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, à travers trois différentes missions d'information les parlementaires ont produit des recommandations claires à mettre en place contre la désertification médicale.

Elle l'interroge donc sur la mise en place de ces recommandations visant à permettre l'accès à la santé pour tous, dans tous les territoires.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 25/02/2021

Le défi démographique à relever aujourd'hui est grand : le nombre de médecins généralistes ou spécialistes en accès direct exerçant en libéral est en baisse régulière depuis 2010 et cette baisse est susceptible de se poursuivre jusqu'en 2025. Les difficultés d'accès aux soins concernent également les zones urbaines. Le Gouvernement a fait de cette problématique une priorité en proposant très rapidement un panel de solutions, adaptables à chaque contexte local car la réponse aux tensions démographiques n'est pas unique. Il a aussi choisi de faire confiance aux acteurs des territoires pour construire des projets et innover dans le cadre d'une responsabilité territoriale. La dynamique autour des communautés professionnelles territoriales de santé -CPTS- est un exemple très éclairant et très concret de la capacité d'innovation des professionnels en matière d'accès aux soins. À travers ce dispositif, les professionnels de santé d'un même territoire sont incités à s'organiser entre eux pour répondre aux besoins de santé de la population : par exemple, trouver des médecins traitants pour les patients qui en sont dépourvus, garantir l'accès à des consultations sans rendez-vous en journée ou encore améliorer le parcours de soins des personnes âgées. La crise Covid a été le révélateur de la capacité à mobiliser les acteurs sur un territoire pour organiser la prise en charge des patients. Un certain nombre de mesures mises en place par le gouvernement ne peuvent, de par leur caractère structurant, avoir un effet immédiat. C'est d'ailleurs pour cela que des dispositions avec un impact attendu à plus brève échéance ont été prises. Parmi ces dispositions figurent notamment : la création de 4 000 postes d'assistants médicaux, pour seconder et appuyer les médecins dans leurs tâches administratives et soignantes,  le déploiement de 600 médecins généralistes dans des territoires prioritaires, dont 200 priorisés sur les territoires ruraux, en exercice partagé entre une structure hospitalière et une structure ambulatoire.

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