Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - Les Indépendants) publiée le 08/10/2020

Mme Colette Mélot attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée des sports sur la dégradation de la condition physique des jeunes par manque de pratique sportive.
Une étude récente alerte sur la condition physique des jeunes d'aujourd'hui. En 50 ans, la capacité physique des 7-18 ans a baissé de 25 %.
Pour les cardiologues, ces chiffres sont alarmants lorsque l'on sait que le capital santé se construit jusqu'à 18 ans. La diminution de la capacité physique des jeunes générations pourrait conduire à une plus courte espérance de vie que celle de leurs aînés.
L'une des conséquences de cette sédentarité est le développement du diabète lié au surpoids chez les plus jeunes, un phénomène encore rare il y a quelques années. Aujourd'hui, on constate des diabétiques dès 14 ans alors que le diabète de type 2, c'est-à-dire le diabète lié au surpoids, touche plutôt l'homme de 40 ans.
Selon le comité national olympique et sportif français il est indispensable que les jeunes exercent une pratique sportive régulière, c'est un enjeu de santé publique. Il appelle donc des mesures fortes de la part du gouvernement.
Aussi, elle lui demande quel plan d'action national elle compte déployer afin de redonner le goût du sport aux jeunes de moins de 18 ans.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports - Sports publiée le 20/05/2021

Dans un contexte où les enfants et les adolescents sont de plus en plus sédentaires et physiquement inactifs (ANSES 2020), la promotion de l'activité physique chez les jeunes constitue effectivement un enjeu majeur de santé publique. Il existe désormais de solides preuves scientifiques qui montrent que la pratique régulière d'une activité physique et sportive dès le plus jeune âge participe considérablement à la santé physique, mentale et sociale. Les travaux de l'INSERM (2008) et de l'ANSES (2016) ont permis de mettre en évidence les nombreux bénéfices sur la santé tels que l'amélioration de la condition physique et de la composition corporelle, la diminution des facteurs de risque cardiovasculaire, le renforcement de la confiance et de l'estime de soi, la réduction de l'anxiété, du stress et des risques de dépression, l'amélioration des capacités d'apprentissage, et de la réussite scolaire. De plus, les études soulignent que l'activité physique et sportive pratiquée au cours de l'enfance et de l'adolescence a des effets positifs sur la santé de l'adulte. Cependant, les enfants et les adolescents, ainsi que leurs familles sont confrontés à une multitudes de freins qui limitent la pratique d'une activité physique et sportive. Cela se traduit par un risque sanitaire préoccupant, puisque selon les dernières données de l'ANSES (2020), soixante-six pour cent des jeunes âgées entre 11 et 17 ans sont insuffisamment actifs et trop sédentaires. Face à ce constat alarmant, la promotion des activités physiques et sportives auprès des enfants et des adolescents constitue une des priorités du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Dans cette perspective, un certain nombre de mesures fortes sont déjà mises en œuvre et d'autres sont en cours de déploiement sur le territoire national. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de plusieurs programmes interministériels qui visent à agir sur le milieu de vie des jeunes par une approche globale et intégrée, en donnant la priorité à ceux qui sont les plus éloignés de la pratique, ainsi qu'aux territoires les plus fragilisés. Les temps scolaires, périscolaires et extrascolaires représentent une part importante de la journée des enfants et des adolescents, le milieu éducatif constitue donc un environnent privilégié afin d'agir efficacement sur la santé des jeunes. Les nombreuses actions de promotion de l'activité physique et sportive (APS) sont ainsi déclinées, tel que prévue par la Stratégie nationale Sport Santé 2019-2024 : - inscription de la promotion de l'APS dans le cadre du développement des écoles qui proveument la santé et le Parcours éducatif de santé (PES) de l'élève (de la maternelle au lycée) notamment en s'appuyant sur le réseau des jeunes ambassadeurs de santé et sur le label « Génération 2024 ». Sur ce dispositif, mesure phare du plan héritage JOP 2024, 3 254 écoles et établissements sont labellisés en septembre 2020 soit 6,52 % avec un objectif de 20 % en 2024. L'objectif est presque atteint pour les collèges dont 18 % sont déjà engagés dans le label ; - déploiement national massif des programmes d'acquisition des savoirs sportifs fondamentaux « Savoir rouler à vélo » (2020 : 14 000 attestations SRAV délivrées à ce jour dans le temps et hors du temps scolaire) et « Aisance aquatique » (l'appel à projets ANS en 2019 concerne 18 515 enfants et 762 adultes formés à l'encadrement de l'AAQ) avec la mobilisation des rectorats et des services déconcentrés du ministère chargé des Sports ; - augmentation du temps de pratique journalier des APS sur le temps scolaire et périscolaire, dispositif « 30 minutes d'activité physique au quotidien », dont l'appel à manifestation d'intérêt vient d'être lancé auprès de l'ensemble des écoles du territoire national ; - soutien au développement des programmes d'APS pendant et en dehors des temps scolaires - programmes de type ICAPS « Intervention auprès des collégiens centrés sur l'activité physique et la sédentarité » ; - accompagnement des 32 fédérations sportives signataires de conventions spécifiques aux actions d'éducation et visant à renforcer les synergies de promotion des APS comme facteur de santé bien-être avec les fédérations scolaires et universitaires. D'autres actions sont développées dans le milieu éducatif et visent notamment à : - favoriser la pratique d'activité physique et sportive par l'aménagement du temps scolaire : dispositif « Cours le matin, EPS et sport l'après-midi » ; - développer les sections sportives scolaires ; - renforcer le suivi et cartographier les actions mises en œuvre dans le cadre des conventions signées par 32 fédérations sportives avec les fédérations sportives scolaires – USEP – UNSS – UGSEL – afin de déployer sur les territoires davantage d'actions éducatives et accompagner l'apprentissage et l'enseignement des activités sportives au bénéfice des jeunes ; - assurer la mise en œuvre des programmes et dispositifs du ministère chargé des Sports dans le cadre des programmes « Cités éducatives » et « Territoires éducatifs ruraux », labels d'excellence éducative en faveur de la réussite des jeunes bénéficiaires. Afin de mobiliser l'ensemble de la communauté éducative, le thème retenu pour la semaine olympique et paralympique 2021 est la « Santé ». Une perception négative des activités physiques et sportives, ainsi que le manque de connaissances sur leurs bienfaits en population générale, limitent aussi la pratique des jeunes. C'est pourquoi, afin de lutter contre ces freins, le ministère chargé des Sports travaille en lien étroit avec le ministère des Solidarités et de la Santé au développement d'une campagne sur le thème « Le mois de l'activité physique et sportive » permettant une communication adaptée aux différents publics visés en utilisant les techniques du marketing social afin d'obtenir des changements de comportements pérennes. De même, dans l'objectif de prévenir les impacts d'une inactivité physique et des comportements sédentaires sur la santé des jeunes, les 138 Maisons Sport-Santé reconnues suite au premier appel à candidatures en 2019, sont des relais de proximité permettant d'accueillir, d'informer sur les bienfaits de la pratique, d'évaluer la condition physique et de prendre en charge les publics ou les orienter vers les acteurs locaux compétents. Le déploiement de ce dispositif interministériel sur l'ensemble du territoire national contribue ainsi à inciter et à accompagner les jeunes vers une activité physique et sportive pérenne. Enfin, le Pass'Sport, doté d'une enveloppe de 100M€ en 2021, est un dispositif qui permettra à 1,25M d'enfants de retrouver le chemin du club sportif, en contribuant massivement à la reprise de la pratique sportive pour les publics les plus fragiles. Ce dispositif permettra également de lutter efficacement contre la sédentarité. Le Pass'Sport vise également à accompagner la reprise d'activités des jeunes sédentaires et les inciter à s'inscrire dans les programmes des Maisons Sport Santé.

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