Question de M. BABARY Serge (Indre-et-Loire - Les Républicains) publiée le 19/11/2020

Question posée en séance publique le 18/11/2020

M. Serge Babary. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Monsieur le Premier ministre, vous avez déclaré, samedi, qu'il va falloir « vivre avec le virus sur le temps long ».

Nous le comprenons, mais les commerçants de proximité attendaient de votre part une annonce pour une reprise le 12 novembre dernier. Vous leur avez donné rendez-vous dans quinze jours, pour le 1er décembre. Ce lundi, Bruno Le Maire prédit des réouvertures dès le 27 novembre ; le lendemain, le ministre de la santé ne voit pas les conditions réunies pour une réouverture des commerçants le 27 ; ce même mardi, c'est-à-dire hier, Gabriel Attal indique que le Gouvernement tranchera « la semaine prochaine » ; vous-même déclarez à l'Assemblée nationale que nous devrions avoir des perspectives positives à la fin de ce mois et au début du mois de décembre.

Personne n'y comprend plus rien ! (Marques d'approbation sur les travées du groupe Les Républicains. – Murmures sur les travées du groupe RDPI.)

Dans de telles conditions, les commerçants n'ont aucune visibilité ni aucune perspective réelle pour cette période de fin d'année et les fêtes de Noël. On ne peut ajouter à la crise sanitaire, économique et sociale une crise humaine qui pointe avec le désespoir de certains.

Monsieur le Premier ministre, vous devez en tenir compte !

Pourquoi laisser fermés les commerces de proximité ? Est-ce vraiment pour éviter un trop grand flux de clients entre les différents commerces ? Aucun élu, dans cet hémicycle, ni vous-même, ne peut imaginer que, dans les cœurs de ville, les centres-bourgs et les quartiers, l'affluence de clients masqués serait telle chez les commerçants qu'elle impliquerait un grand risque.

On mesure l'iniquité de traitement avec d'autres formes de commerce et avec, notamment, les transports en commun, où la promiscuité est sans commune mesure. En réalité, aucune raison scientifique ni donnée statistique ne nous a jamais été fournie pour justifier ces fermetures.

La prévention peut être revue, les protocoles renforcés alors que beaucoup a déjà été fait en dialogue avec les commerçants et, en particulier, les restaurateurs qui ne demandent qu'à travailler !

Monsieur le Premier ministre, ma question est simple : à quelle date pourront-ils rouvrir ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 19/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 18/11/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance. (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance. Monsieur le sénateur Serge Babary, je connais suffisamment votre clairvoyance, votre connaissance du terrain, votre proximité avec les petits commerces – notamment ceux de Tours, mais sans doute aussi ceux de toute la France –, pour savoir que vous comprenez parfaitement ce que vous dites ne pas comprendre.

Vous comprenez parfaitement que notre préoccupation à tous, ici, celle du Premier ministre, celle du Gouvernement et, je pense, celle de toutes les sénatrices et de tous les sénateurs, c'est de garantir la sécurité sanitaire des Français et de réduire la circulation du virus. C'est notre objectif premier, parce qu'il ne peut pas y avoir de relance forte de l'économie tant que pèse sur nous cette menace sanitaire. Sur ce sujet, nous essayons d'apporter, dans le cadre du confinement, les réponses les plus efficaces possible.

Je sais que vous comprenez parfaitement que les petits commerces de proximité, comme d'ailleurs tous les commerces, sont au cœur des préoccupations du Premier ministre, de l'ensemble des ministres et de la majorité. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) La preuve en est que nous leur avons apporté un soutien financier massif et que nous continuerons à le faire tant que la crise sanitaire durera.

Vous comprenez aussi parfaitement que nous voulons rouvrir dans des conditions de sécurité sanitaire totales. De concert avec la ministre du travail Élisabeth Borne et le ministre de la santé Olivier Véran, nous avons travaillé sur un protocole sanitaire qui engagera tous les commerces, petits ou grands. Nous le soumettrons vendredi au Premier ministre, avant qu'il ne soit évalué et validé par les autorités scientifiques afin d'être rendu disponible pour tous les commerces en début de semaine prochaine.

Sur cette base, le Premier ministre et le Président de la République décideront, à la fin du mois de novembre, du jour de réouverture des commerces.

Croyez-moi, monsieur le sénateur, les choses sont faites sérieusement, dans l'intérêt des commerces et dans l'intérêt des Français dans leur ensemble. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Serge Babary, pour la réplique.

M. Serge Babary. Nous n'avons toujours pas de date ! « Ouvrir le 27 novembre ou nous faire mourir » : c'est l'alerte lancée par la fédération des commerçants.

Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, redonnez de l'espoir à nos commerçants ! (Applaudissements appuyés sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.)

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