Question de M. DAGBERT Michel (Pas-de-Calais - SER) publiée le 05/11/2020

M. Michel Dagbert attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les difficultés liées au port du masque lors des accouchements.

En effet, aujourd'hui, 80 % des maternités imposent le port du masque pendant l'accouchement.

On ne peut remettre en cause l'objectif visé par cette décision de faire porter un masque aux parturientes, à savoir lutter contre la diffusion du coronavirus et protéger la santé des équipes médicale.

Cependant, cette situation n'est pas sans poser de problèmes pour les femmes concernées. De nombreux témoignages font ainsi part des difficultés voire des souffrances occasionnées, et notamment des gênes respiratoires, des maux de tête, des sensations d'étouffement et des nausées.

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a d'ailleurs recommandé d'opter pour un équipement optimal des sages-femmes et des soignants (masques FFP2 et visières) afin de ne pas altérer l'expérience d'accouchement des parturientes et conserver le caractère d'un moment les plus heureux de la vie.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer sa position sur cette question.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 03/12/2020

La circulation active du virus sur le territoire national est associée à une augmentation du nombre de porteurs symptomatiques et asymptomatiques. Dans ce contexte, le Haut conseil de la santé Publique (HCSP) a émis des recommandations concernant les mesures de prévention de la transmission du SARS-CoV2 durant l'accouchement en période de forte circulation virale. Dans son avis du 12 novembre 2020, qui prend notamment en compte la position du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ainsi qu'une synthèse des recommandations internationales, le HCSP a établi que lors de l'accouchement, et notamment lors de la phase d'expulsion, le risque d'émission d'aérosols n'est pas clairement tranché par la littérature scientifique et ne fait pas consensus. Il reste néanmoins possible. Aussi, en période de forte circulation virale, le HCSP considère, par précaution, que lors des efforts expulsifs avec hyperventilation, un double masquage avec le port d'un masque à usage médical (par le (s) professionnel (s) et la femme qui accouche, présentant ou non des symptômes du Covid-19) est recommandé. Cependant, sur la base des témoignages de femmes recueillis, il apparaît que le port du masque pendant l'accouchement peut être vécu différemment voire mal toléré par la femme enceinte. C'est pourquoi le HCSP recommande que le port du masque par la femme qui accouche ne doit pas être rendu obligatoire et doit tenir compte du souhait de la femme enceinte et de sa tolérance au port du masque. De plus, il n'est pas recommandé de porter un masque de type FFP2 pour une femme qui accouche. La réalisation d'un test par RT-PCR, RT-LAMP ou encore antigénique est vivement recommandé pour faciliter la connaissance du statut infectieux de la femme parturiente et permettre d'adapter les mesures de protection. Afin que ces recommandations soient mises en œuvre dans les établissements hospitaliers, une instruction ministérielle leur a été adressée dès la réception de cet avis, le 12 novembre 2020.

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