Question de Mme DARCOS Laure (Essonne - Les Républicains) publiée le 17/12/2020

Question posée en séance publique le 16/12/2020

M. le président. La parole est à Mme Laure Darcos, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Laure Darcos. J'aurais souhaité poser cette question à M. le Premier ministre, et invoquer avec lui Pablo Casals, si cher à sa ville et si cher à son cœur, pour que ce cauchemar cesse.

Je m'adresserai toutefois à vous, madame la ministre, car c'est sans doute vous qui me répondrez. Si tous les groupes politiques ont posé une question sur le monde de la culture, c'est que, alors que ce monde est à l'agonie, on lui a infligé la semaine dernière une double mort. En effet, on lui avait donné l'espoir que les activités pourraient reprendre.

Les salles de spectacle ont donc programmé leurs fêtes de Noël. À Périgueux, Nathalie Dessay devait donner une représentation à guichets fermés le 20 décembre. L'Opéra de Massy avait organisé son concert de fin d'année. Le Théâtre de Paris a dépensé 50 000 euros pour promouvoir ses spectacles pendant les fêtes de Noël.

Il était inhumain de leur faire espérer cette réouverture si la crise sanitaire l'excluait et que les mesures prises n'étaient pas adaptées. Mais je ne le crois pas, madame la ministre, car toutes les études qui ont été réalisées montrent que, dans une salle de spectacle ou de cinéma, on ne postillonne pas et on ne parle pas. Au contraire, lorsque l'on assiste à un spectacle à deux fauteuils de distance les uns des autres, on respecte plus qu'ailleurs les règles sanitaires. Personne ne comprend cette décision, madame la ministre. D'ailleurs, je suppose que votre absence le soir de la conférence de presse indiquait que vous étiez mal à l'aise avec les décisions annoncées.

Madame la ministre, je ne conteste pas que vous fassiez tout ce qui est possible pour essayer de sortir de la crise.

M. David Assouline. Moi, je le conteste !

Mme Laure Darcos. Le plan de relance le montre. Toutefois, comme d'autres orateurs l'ont indiqué avant moi, je suis terriblement déçue que l'Assemblée nationale n'ait pas retenu tous nos crédits d'impôt, parce que tous les secteurs en avaient besoin.

Madame la ministre, à partir du 1er septembre 2021, il faudra que nous soyons aux côtés de tous les artistes et de tous les auteurs, car c'est à ce moment-là qu'ils auront vraiment besoin de notre soutien. Nous ne pourrons cesser de les soutenir financièrement tant que les jauges ne seront pas pleines. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de la culture publiée le 17/12/2020

Réponse apportée en séance publique le 16/12/2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la culture.

Mme Roselyne Bachelot, ministre de la culture. Madame la sénatrice, j'ai déjà répondu en partie à votre question en répondant à vos collègues.

La compensation de la souffrance, du désespoir et de la frustration ne fait pas partie de mes attributions, et ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons pris un certain nombre de mesures, mais nous voulons accompagner, aider le secteur à surmonter les difficultés.

Vous avez cité les salles de cinéma. Je sais à quel point, au Sénat, vous êtes attachés à cet élément structurant des territoires, en particulier ruraux. J'ai consulté le tableau des aides apportées au secteur du cinéma, notamment aux petits cinémas. Richard Patry, représentant de la Fédération nationale des cinémas français, m'indiquait que la crise avait coûté 1 milliard d'euros au secteur.

Le total des aides apportées au cinéma et à l'audiovisuel, dont 80 % ont bénéficié au cinéma, s'élève à 1,1 milliard d'euros pour cette année 2020, aides transversales et dédiées confondues.

M. Vincent Segouin. Avec quel argent ?

Mme Roselyne Bachelot, ministre. À cela s'ajoutent 165 millions d'euros du plan de relance, dont nous avons déjà dépensé 52 millions d'euros en ce début d'année, 400 millions d'euros de mesures fiscales et 535 millions d'euros de prêts garantis par l'État, qu'il faut prendre en compte bien qu'ils doivent être remboursés.

Nous avons été aux côtés du cinéma – création, distribution et exploitation – de manière à couvrir absolument les besoins du secteur et lui permettre de surmonter cette crise. En outre, avec l'accord du Premier ministre, j'ai autorisé la reprise des tournages pour permettre à la création cinématographique de se poursuivre, car tel est le rôle de l'État, et je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui a permis à la création de continuer ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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