Question de M. MOGA Jean-Pierre (Lot-et-Garonne - UC) publiée le 03/12/2020

M. Jean-Pierre Moga attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur concernant les agressions à répétition visant les policiers et les gendarmes.
Le nombre des gardiens, gradés, officiers et commissaires blessés en mission a doublé en quinze ans, passant de 3 842 à 7 399 entre 2004 et 2019, soit vingt fonctionnaires quotidiennement touchés dans leur chair, selon un bilan de la direction générale de la police nationale.
20 fonctionnaires sont blessés en mission chaque jour et 63 commissariats ont été la cible d'attaques depuis janvier 2020.
Insultés tant dans la rue que sur les réseaux sociaux, frappés à coup de marteau, cibles de casseurs, visés par un commando armé, fauchés telles des quilles lors de contrôles routiers, assiégés pendant des bouffées de violences s'emparant des banlieues… Plus que jamais en première ligne sur le front de la délinquance aux côtés de leurs homologues gendarmes, les policiers paient un lourd tribut dans l'exercice de leur métier. Et ça ne s'arrête pas…
Ultimes remparts de la République face à une déferlante entremêlant déni d'autorité et haine anti-flic, les porteurs d'uniforme peinent à se faire respecter.
Près de 24 000 refus d'obtempérer ont été répertoriés en un an par les policiers et les gendarmes. Soit plus d'un toutes les 30 minutes…
Depuis janvier 2020, trois décès ont eu lieu en mission, déplorés par les forces de l'ordre.
Les outrages à dépositaires de l'autorité publique ont, quant à eux, augmenté de 5,3 % pour s'établir à 28 558 en 2019. Dans la même période, 36 043 violences à dépositaire de l'autorité publique ont été enregistrées, soit presque une centaine par jour. Pas moins de 63 postes et antennes de police ont été la cible d'attaques depuis janvier 2020, soit là encore plus d'un fait recensé par semaine.
Plus aucune région de France ne semble épargnée. Début juillet 2020, on a déploré le décès d'une femme gendarme mortellement percutée lors d'un contrôle routier dans le Lot-et-Garonne.
Il sait que le ministre de l'intérieur connaît la dureté de leur métier et la misère sociale que les policiers côtoient.
Dans cette profession où les fonctionnaires sont rétifs à livrer leurs états d'âme, la surmortalité liée au suicide est de 41 % chez les hommes par rapport au reste de la population. En 2019, 59 policiers se sont donnés la mort, et 31 depuis le début de l'année 2020. Malgré les efforts que vous déployez, il faudrait davantage que la base qui encaisse les coups, car autant que les moyens, c'est de la considération que demandent les troupes.
Il lui demande les décisions et moyens qu'il compte mettre en place rapidement pour aider cette profession qui souffre de manque de reconnaissance, alors que le contrôle du confinement est appelé à durer au moins jusqu'au mois de décembre au risque d'ébrécher l'acceptation sociale et les policiers craignant un retour de flamme dans les quartiers sensibles.

- page 5674

Transmise au Ministère de l'intérieur


La question est caduque

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