Question de M. REDON-SARRAZY Christian (Haute-Vienne - SER) publiée le 01/04/2021

M. Christian Redon Sarrazy alerte M. le ministre des solidarités et de la santé, sur les conséquences néfastes pour les étudiants de la réforme de la première année des études de santé.
La réforme devait mettre fin à la première année commune aux études de santé (PACES) jugée dysfonctionnelle et au principe du numerus clausus, qui excluait de nombreux candidats potentiels aux études de santé. Ce dernier a été remplacé par un « numerus aperçus » dont le chiffre varie chaque année et est déterminé par l'État.
Aujourd'hui à Limoges, on compte environ 600 étudiants en PASS – parcours accès spécifique santé – qui permet d'accéder aux études de médecine, pharmacie, ou encore kinésithérapie.
Or, le nombre de places en 2ème année est encore plus faible qu'avant la réforme, et il n'y a pas de redoublement possible en première année de PASS. On propose alors aux étudiants un passage en LAS 2ème année – licence accès santé – dans une matière mineure, parfois sans aucun rapport avec les filières de santé et avec des capacités d'accueil limitées. Les recalés doivent attendre 2 ans avant de retenter leur chance, ou doivent se réorienter sur une toute autre voie via Parcoursup.
En outre, en raison de la crise sanitaire, les conditions d'études sont extrêmement difficiles pour les étudiants, surtout face à la persistance du système d'évaluation par questions à choix multiples (QCM) qui invite plus au bachotage qu'à une réelle acquisition de connaissances. Le taux d'échec est d'ailleurs extrêmement élevé au 1er semestre (80 %), et à ce stade, les dates d'examen restent encore extrêmement floues.
Enfin, l'université se réserve le droit de ne pas accepter autant de candidats que ses capacités le permettent, si elles jugent que leur niveau est insuffisant. Une telle méthode paraît contradictoire avec la situation de nombreux territoires ruraux qui connaissent une désertification médicale exponentielle.
La situation est suffisamment grave pour que de nombreux collectifs d'étudiants et de parents se soient créées, soutenus d'ailleurs par de très nombreux parlementaires. Cette réforme apparaît donc comme un échec, et les étudiants réclament a minima davantage de places à l'issue de la 1ère année de PASS – donc un numerus apertus augmenté d'au moins 30 % – et l'ouverture d'un accès au redoublement de la première année.
Il lui demande donc quelle réponse il entend apporter à ces légitimes attentes et selon quel calendrier.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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