Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Oise - SER) publiée le 22/04/2021

Mme Laurence Rossignol attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles, sur l'urgence de la vaccination des professionnel de la protection de l'enfance.
Avec cette nouvelle étape de confinement, il lui semble indispensable que l'accès prioritaire à la vaccination des professionnels de la protection de l'enfance soit immédiatement établi car ils sont en toute première ligne dans l'accueil quotidien et permanent des enfants et l'accompagnement des familles.
Selon les derniers chiffres de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DRESS), plus de 350 000 mineurs et majeurs de moins de 21 ans bénéficient de mesures d'aide sociale à l'enfance (ASE).
L'accompagnement socio-éducatif de ces enfants et jeunes en danger ou en risque de l'être ne peut pas être différé et ne peut pas se faire à distance. Le cas des situations de placement interroge particulièrement, puisqu'il nécessite un accueil durant lequel les gestes barrières ne peuvent pas être respectés. Les enfants ne portent logiquement pas de masques dans leur lieu de vie. Les contacts physiques sont fréquents et font partie du travail quotidien des professionnels (port des tout petits enfants en pouponnière par exemple, réconfort, couchage…).
Les personnels du secteur de la protection de l'enfance continuent donc de vivre au quotidien avec ces enfants – près de 60 000 professionnels travaillent en maisons d'enfants à caractère social (MECS) et on compte environ 40 000 assistants familiaux en France - dans une très grande proximité et sans droit de retrait, comme ceux du secteur médicosocial.
Dans l'intérêt des enfants et des familles accompagnées par la protection de l'enfance, la vaccination du personnel est une mesure de préservation de la qualité de l'accompagnement autant que de la sécurité des prises en charge. Non seulement les risques d'absentéisme sont à nouveau élevés, malgré la mobilisation de tous les instants des professionnels de la protection de l'enfance, mais depuis le début de la crise sanitaire, les difficultés de recrutement s'accroissent en protection de l'enfance. Cette crise des vocations s'explique en partie par l'épuisement des professionnels qui se tournent vers d'autres carrières, moins risquées et plus valorisées.
Oubliés de la prime, les professionnels de la protection de l'enfance seront-ils aussi oubliés dans l'accès à la vaccination et mis en danger dans leur activité quotidienne ?
Dès lors, elle demande l'inclusion des professionnels de la protection de l'enfance dans la liste des personnels médicaux et médico sociaux prioritaires pour la vaccination, en cohérence avec la stratégie vaccinale aujourd'hui déployée.

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Transmise au Secrétariat d'État auprès de la Première ministre, chargé de l'enfance


La question est caduque

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