Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 03/06/2021

Mme Catherine Dumas interroge M. le ministre de l'intérieur sur l'attaque d'une procession religieuse catholique, à Paris, par des individus violents.
Elle indique que cette procession rassemblait samedi 29 mai 2021 après-midi, boulevard de Ménilmontant, quelques centaines de personnes, dont des personnes âgées et des familles avec enfants, issues de paroisses de l'est parisien ou d'associations diocésaines de la capitale, en mémoire des 49 « otages », dont dix religieux, fusillés par les fédérés pendant la Commune de Paris en 1871.
Elle souligne que cette procession était encadrée par le diocèse de Paris et l'ordre de Malte et le parcours, d'environ 4 kilomètres jusqu'à la paroisse Notre-Dame des otages, autorisé par la préfecture de police de Paris.
Elle s'interroge sur le faible effectif de police visible aux abords immédiats du cortège (on parle d'un seul policier en uniforme au moment des premiers heurts) et sur le rassemblement de manifestants communards, munis de drapeaux rouges, devant le mur des fédérés, sur le parcours de la procession.
Elle le remercie de bien vouloir lui apporter les éclaircissements nécessaires sur cette violente agression contre les participants d'une procession religieuse autorisée.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 21/04/2022

Le samedi 29 mai dernier, une procession réunissant environ 300 personnes a été organisée par la paroisse Notre-Dame-des-Otages, en hommage aux 10 prêtres fusillés le 26 mai 1871 pendant les évènements de la commune. Le rassemblement, qui a fait l'objet d'une déclaration préalable auprès des services de la préfecture de police, devait suivre le parcours emprunté par les martyrs catholiques, du square de la Roquette situé à Paris 11ème, jusqu'à l'église Notre-Dame-des-Otages, située au 81, rue Haxo, dans le 20ème arrondissement de Paris. Afin de faciliter la progression de la procession et gérer la circulation routière, la préfecture de police a mis à la disposition du cortège une présence policière. Les organisateurs, en charge d'assurer la sécurité des participants du rassemblement, ont déployé un service d'ordre. Vers 17 heures 50, dans le secteur du boulevard de Ménilmontant, les participants ont été pris à partie par des individus provocateurs qui scandaient des insultes et menaces. Le contexte se tendant, l'équipage de police a sollicité des renforts. La procession est de nouveau interrompue quelques centaines de mètres plus loin, lorsqu'un groupe de plusieurs individus hostiles a fait face au cortège pour en découdre physiquement. L'équipage de police s'est très rapidement positionné entre les agresseurs et les participants et est parvenu à repousser, à plusieurs reprises, leurs assauts par l'utilisation de gaz lacrymogène. Certains assaillants se sont emparés d'armes par destination - barres de fer, bouteilles en verre - pour atteindre les participants, qui sont restés, malgré les tensions, pacifiques. Quelques minutes plus tard, à 18 heures 05, une brigade de répression des actions violentes motorisée (BRAV M) est intervenue sans délai pour mettre un terme aux événements. Un escadron mobile de la gendarmerie nationale s'est également positionné à l'angle des rues Oberkampf et Crespin du Gast, situées à environ 200 mètres du lieu des agressions. Les participants ont décidé de mettre fin à la procession et les forces de l'ordre les ont escortés jusqu'à l'église Notre-Dame-de-la-Croix, située 3 place de Ménilmontant, dans le 20ème arrondissement de Paris, afin de mettre ces derniers à l'abri. Ils ont ensuite pu quitter les lieux par petits groupes, sécurisés par les policiers. A cette occasion, un individu a été interpellé par la BRAV M pour outrage et rébellion. Au cours de ces évènements, un participant a été blessé à la tête. Il a été transporté par les sapeurs-pompiers de Paris à l'hôpital en urgence relative. Une enquête a été ouverte le 31 mai 2021 par l'autorité judiciaire pour violences volontaires.

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