Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 30/09/2021

M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'arrestation en république démocratique du Congo (RDC) d'un journaliste travaillant notamment pour l'agence France presse (AFP) et radio France internationale (RFI).
Ce journaliste a été interpellé à Kinshasa dans la nuit du 20 septembre dernier parce que le parquet chercherait à connaître l'origine de ses informations sur le meurtre de deux experts de l'organisation des nations unies (ONU) en 2017 au Kasaï et la façon dont il est entré en possession de la vidéo de leur exécution.
Cette arrestation arbitraire inquiète l'union nationale de la presse congolaise (UNPC). Cette inquiétude est notamment partagée par des associations de droits humains. L'une d'entre elles estime que le procès du meurtre des deux experts de l'ONU est jalonné depuis quatre ans de procédures soit suspendues, soit menées avec longueurs, de prévenus morts en détention dans des circonstances douteuses, d'autres qui ont disparu, d'autres encore inculpés mais qui n'ont jamais été cités lors des audiences ainsi que surtout d'une instruction qui semble éviter à tout prix les pistes et indices qui pointent une responsabilité des forces armées. L'inculpation du journaliste évoqué plus haut s'inscrit dans ce contexte.
Il lui demande si la France compte s'exprimer en faveur du respect des droits de ce dernier.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 04/11/2021

La France est mobilisée en faveur de la liberté d'expression et de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, comme ailleurs dans le monde. Elle condamne toutes les violences et menaces à l'encontre des journalistes qui exercent dans ce pays et jouent un rôle essentiel pour y faire vivre la démocratie. La France se mobilise afin d'assurer la protection des journalistes, favoriser un environnement propice à l'exercice de leur fonction et mettre fin à l'impunité des auteurs de crimes commis à leur encontre. Avec ses partenaires européens et internationaux au sein des Nations unies à New York et à Genève, à l'UNESCO à Paris, à l'OSCE à Vienne et au Conseil de l'Europe à Strasbourg, elle s'emploie à défendre le pluralisme des médias et leur indépendance, le droit d'informer ou d'être informé et la capacité à exprimer des points de vue critiques, en ligne comme hors ligne, qui sont essentiels au débat démocratique. S'agissant de la situation de M. Sosthène Kambidi, la France relève qu'il a bénéficié d'une remise en liberté provisoire le 12 octobre dernier. Par ailleurs, la France continue de suivre avec attention l'enquête sur l'assassinat des deux experts des Nations unies dans les Kasaï en 2017.

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