Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 14/10/2021

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre de la mer sur les nombreux poulpes qui envahissent les côtes bretonnes depuis le début de l'été 2021.
Les poulpes sont en effet en pleine expansion. Quand on en pêchait une tonne pour toute l'année 2020, on en compte déjà plus de 20 tonnes début septembre 2021. Or le poulpe se nourrit de crustacés et de coquillages, ce qui a un impact certain sur la récolte de crabes, de coquilles Saint-Jacques, de langoustes ou de homards. Si le poulpe se vend surtout à l'exportation, en Italie, Espagne ou Portugal, il séduit peu les Bretons et son prix diffère grandement de celui du homard. Il constitue donc une menace pour les pêcheurs.
Déjà, en mai 2016, une étude publiée dans la revue Current Biology concluait que le réchauffement climatique et l'acidification progressive des océans de la planète semblaient profiter aux céphalopodes comme les poulpes, les seiches et les calamars dont les populations se multipliaient ces dernières décennies.
En conséquence, il lui demande comment mieux comprendre et réguler cette prolifération anormale.

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Réponse du Ministère de la mer publiée le 05/05/2022

Une forte abondance de poulpes a été observée en 2021 sur les côtes bretonnes, notamment dans le Morbihan et en Loire Atlantique. Les poulpes sont des prédateurs et consomment les coquillages (notamment la coquille Saint-Jacques) et les crustacés. Les pêcheurs professionnels français ont alerté les services de l'État sur le possible manque à gagner si le volume de coquillages ou crustacés pêché venait à diminuer à cause de cette prédation. Comme vous le savez, le poulpe est une espèce qui se commercialise extrêmement bien sur le marché de l'export avec des prix en hausse. Les chiffres d'affaires des pêcheurs qui débarquent ces captures de poulpes ont augmenté, ce qui démontre l'adaptabilité des pêcheries et des marchés. Les scientifiques de l'IFREMER (Instituts français de recherche pour l'exploitation de la mer) et les acteurs locaux sont mobilisés pour comprendre ce phénomène avec une collecte de donnée continue sur l'écosystème marin et l'activité de pêche observée. La ministre de la mer croit résolument en la nécessité d'un nouveau modèle de connaissance pour la pêche qu'elle a défendu dans la construction du Plan d'actions pour une pêche durable.

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