Question de M. PACCAUD Olivier (Oise - Les Républicains-R) publiée le 25/11/2021

M. Olivier Paccaud attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'aggravation de la précarité alimentaire en France. Alors que l'attention médiatique se concentre depuis plusieurs semaines sur les préoccupations des ménages en matière de coût de l'énergie et des carburants, plusieurs millions de nos concitoyens souffrent encore de la faim. Dans son rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France, le Secours catholique dresse un constat alarmant, celui que notre pays ne réunit pas les conditions d'un accès digne, serein et universel à l'alimentation. Ainsi, la direction générale de la cohésion sociale estime qu'entre 5 et 7 millions de Français ont eu recours à l'aide alimentaire en 2020, contre 5,5 millions en 2017 et 2,6 millions en 2006. Si les confinements et la crise sanitaire ont certes provoqué un choc budgétaire supplémentaire chez les familles les plus pauvres, c'est une tendance mesurée sur le temps long qui doit nous alerter, celle d'une insécurité alimentaire qui toucherait près de 10 % de la population. Car la faim n'éprouve pas seulement, loin s'en faut, les personnes seules évoluant en marge de la société ou les étrangers en situation irrégulière. Le besoin d'aide alimentaire est aussi massivement exprimé par des travailleurs, des retraités et des étudiants dont on ne doit ignorer ni la détresse sociale, ni les risques sanitaires que supposent de tels déficits d'alimentation.
À ces tristes observations, s'ajoute le fait que l'aide alimentaire repose essentiellement sur la redistribution des produits invendus de la grande distribution. Comment se satisfaire, dans un pays reconnu pour sa gastronomie et la qualité de ses productions agricoles, de ne céder aux plus vulnérables d'entre nous que les « restes » d'une société de surconsommation et malade de ses inégalités. Aucune « indemnité inflation », ni aucun semblable expédient palliatif ne sauraient soulager durablement ces milliers de familles touchées par la précarité alimentaire.
Cette urgence d'un meilleur accès aux denrées alimentaires n'est pas seulement de nature sanitaire et sociale, elle comprend un drame humain, celui de la honte et de l'indignité ressentis par ces parents, ces salariés ou ces retraités contraints de se tourner vers les autres pour assurer leur subsistance.
Enfin, le rapport de l'association rappelle que la situation est aggravée par le non recours aux aides sociales auxquelles certaines familles pourraient prétendre. En effet, parmi l'ensemble du public accueilli par le Secours catholique, un tiers des personnes éligibles au RSA n'en bénéficie pas, et un quart de ceux ayant droit à des allocations familiales n'y a pas recours. Simplifier l'accès à ces prestations sociales doit nous apparaître comme un impératif absolu dans la poursuite de cette lutte contre l'insécurité alimentaire.
Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour garantir un droit fondamental et reconnu internationalement, celui de l'accès de tous à l'alimentation.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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