Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 09/12/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur le récent rapport publié par la Cour des comptes concernant la gestion des absences des enseignants.
Selon les magistrats financiers, près de 10 % des heures de cours au collège et au lycée ont été perdues lors de l'année scolaire 2018-2019 (24 % de plus que l'année précédente). Ces absences dites de courte durée, de moins de 15 jours, représentent à elles seules 2,5 millions d'heures. En moyenne seule une sur cinq est remplacée, soit 500 000 heures.
La Cour des comptes souligne que les deux tiers des absences des enseignants constatés au collège et au lycée sont liés à des obligations de service et deux fois sur trois, ces absences sont indépendantes de la volonté de l'enseignant. Ainsi, s'il ne peut pas assurer son cours, c'est qu'il est en formation, en réunion pédagogique, qu'il fait partie d'un jury d'examen, ou que son établissement est fermé en raison de la tenue d'épreuves du baccalauréat ou du brevet.
Le professeur travaille, mais en dehors de sa classe. Le rapport note par ailleurs que la proportion d'enseignants absents pour cause de maladie ordinaire sur une journée donnée est inférieure à celle des salariés du privé et des autres ministères. Ces absences de courte durée ont un coût financier que les sages chiffrent à quatre milliards d'euros, tous niveaux confondus, et un coût pédagogique, les heures de cours que les élèves ont perdu.
Pour pallier cette situation, la Cour des comptes plaide pour la mise en place d'une véritable stratégie reposant sur plusieurs piliers : connaissance du phénomène, prévention en matière de santé, moyens de limiter et de compenser les absences de courte durée.
Les magistrats suggèrent ainsi de donner plus de liberté aux chefs d'établissements, pour favoriser encore plus qu'aujourd'hui les remplacements entre collègues au sein du même collège ou lycée, par le biais des heures supplémentaires.
Ils préconisent également un travail sur l'agenda avec une organisation des examens ou des concours et des réunions pédagogiques qui ne prennent pas systématiquement du temps de cours devant les élèves.
Enfin, ils insistent sur le la nécessité de se doter d'un outil national efficace pour avoir un état des lieux précis des absences qui sont, selon eux, mal connues du ministère de l'éducation nationale.
Alors que la crise sanitaire a mis en lumière l'importance de la continuité du face-à-face pédagogique, il lui demande de quelle manière il entend prendre en compte les préconisations de la Cour des comptes.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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