Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 23/12/2021

Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur le niveau de rémunération des enseignants. Elle l'avait déjà interpellé sur ce sujet en 2019 sans obtenir la moindre réponse.
Or les enseignants, comme les autres agents de la fonction publique, ont leur point d'indice, donc leur rémunération, gelé depuis 2010. De plus, leur rémunération est décalée par rapport à l'importance de leurs missions et des compétences requises. La question des salaires du corps enseignant aurait dû être au centre du débat sur l'école de la confiance. En effet, l'éducation nationale souffre de difficultés de recrutement de nouveaux enseignants qui, recrutés à bac+5, préfèrent se diriger vers d'autres secteurs mieux rémunérés.
Le nombre de démissionnaires ne cesse d'augmenter, et pas uniquement du côté des stagiaires, conséquence directe des rémunérations insuffisantes et sans doute aussi des conditions de travail de plus en plus dégradées. Ces difficultés justifient pleinement une forte revalorisation salariale : à euro constant, leur salaire est le même depuis 1983. Si l'on ajoute à cela l'augmentation des cotisations retraites qui, sur dix ans, correspondent à douze jours de traitement et la dégradation des conditions d'exercice du métier, il ne faut pas être surpris par l'absence de candidats motivés par la fonction.
Au regard de leur cursus universitaire, les enseignants ont souvent des salaires plus bas que leurs homologues européens, principalement allemands, et sont rémunérés bien en-dessous des autres professions de même niveau.
Du reste, l'Allemagne a creusé encore cet écart puisque qu'elle avait annoncé en 2019 une augmentation de 8,8 % du salaire de ses enseignants sur trois ans. Les négociations entre Länder et syndicats de fonctionnaires ont abouti également tout dernièrement à de nouvelles avancées. On notera par ailleurs que plusieurs enquêtes internationales établissent une corrélation entre le niveau de rémunération des enseignants et la réussite scolaire des élèves dans chaque pays.
Il est donc impératif d'engager une remise à niveau des rémunérations très significative afin de rattraper progressivement le niveau moyen de rémunération en Europe occidentale, et même de converger avec celui des enseignants allemands.
Le Gouvernement a promis une revalorisation salariale des enseignants. Or, à ce jour, seule a été décidée une prime d'attractivité ; celle-ci est versée depuis le mois de mai 2021 aux enseignants en début de carrière et qui ont jusqu'à quinze ans d'ancienneté – elle représente un montant compris entre 41 et 116 euros par mois. Cela ne constitue en rien une revalorisation significative des carrières et des salaires des enseignants. Un effort immédiat s'impose, tout autant qu'une programmation pluriannuelle d'augmentation substantielle et pérenne visant en particulier une convergence avec nos principaux voisins européens.
Elle lui demande donc ce que le Gouvernement compte mettre en œuvre pour répondre à ces impératifs.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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