Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 23/12/2021

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur le déclin de la greffe d'organes et en particulier de la greffe rénale observé en France depuis 2017 alors que le quatrième plan greffe est en cours d'élaboration.

Cette situation contraste avec les tendances et les performances observées chez nos voisins.
En Espagne 48,9 donneurs décédés par million d'habitants ont été prélevés en 2019 contre 27,9 dans notre pays.

Alors que le plan greffe 2017-2021 avait fixé comme objectif 4 950 greffes rénales pour 2021, notre record plafonne à 3800 transplantations réalisées en 2017. Cet échec notable se dessinait bien avant la pandémie de la covid-19, qui l'a encore amplifié et a eu des effets dévastateurs sur l'activité.

Aujourd'hui, 55 % des patients sont dialysés, et 45 % bénéficient d'une transplantation. Il est urgent d'inverser ce ratio pour deux raisons : d'une part, sur le plan sanitaire, elle rappelle que la transplantation rénale est le meilleur traitement pour les patients dont les reins ne fonctionnent plus, tant pour l'amélioration de leur qualité de vie que pour une meilleure espérance de vie. D'autre part, sur le plan financier : les dialyses sont très couteuses pour l'assurance maladie et représentent une aubaine financière pour les différents opérateurs (dont 1/3 de privé lucratif) ce qui pourrait expliquer les résistances actuelles à orienter les patients vers la greffe. Les travaux de l'association Renaloo ont démontré que ces économies s'élèveraient à environ 200 millions d'euros sur 5 ans pour les comptes publics si la France s'inspirait du modèle catalan.

Aussi, elle lui demande quels objectifs notamment en termes de prélèvement et quels moyens, en particulier, pour former plus d'infirmières et d'infirmiers de coordination sont prévus pour le 4e plan greffe et si celui-ci a pour ambition d'être un plan de rupture susceptible de redonner de l'espoir aux 16 000 patients en attente. Elle lui demande également s'il peut lui préciser le calendrier de présentation de ce quatrième plan.
Enfin, elle rappelle qu'elle s'était opposée à la suppression du service de greffe hépatique de l'hôpital Henri Mondor dans le Val-de-Marne, en 2019, afin de limiter les délais d'attente pour les patients.

- page 7014

Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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