Question de M. BOULOUX Yves (Vienne - Les Républicains) publiée le 13/01/2022

Question posée en séance publique le 12/01/2022

M. le président. La parole est à M. Yves Bouloux, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Yves Bouloux. Monsieur le ministre, un nouveau protocole sanitaire à l'école a été annoncé ; c'est le troisième en moins d'une semaine.

Il y a un an, personne n'était vacciné et les enfants n'étaient pas testés ; aujourd'hui, tout le monde est vacciné, les enfants sont testés.

Les classes ont été fermées pour un cas positif, puis pour trois cas et maintenant on ne les ferme plus.

On isolait les familles ; c'est fini.

Les autotests n'étaient pas fiables ; ils le sont devenus.

Le masque évitait d'être cas contact ; désormais, s'il y a un cas positif dans une classe élémentaire, on teste toute la classe.

Bref, on ne comprend plus rien !

Le nouveau protocole va supprimer l'attente devant les laboratoires, mais les familles devront faire passer trois tests nasopharyngés, à raison d'un tous les deux jours, à leur enfant, et ce dès l'âge de 3 ans. Pour une famille de trois enfants, cela représente, sur une semaine, neuf tests. Est-ce réaliste ?

En outre, le protocole est le même, quel que soit le statut vaccinal des enfants de moins de 12 ans, dont la vaccination ne va d'ailleurs pas de soi.

Vous avez souhaité laisser les écoles ouvertes pour le bien-être des enfants, monsieur le ministre, et c'est très bien. Mais, depuis la rentrée, les enfants vivent dans l'angoisse, celle de la douleur des tests – une petite torture – et celle de l'incertitude d'être accueilli à l'école. Vous avez annoncé un nouveau protocole, mais il n'est toujours pas publié !

Aussi, monsieur le ministre, quand cesserons-nous de naviguer à vue, avec des protocoles inadaptés ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 13/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 12/01/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Monsieur le sénateur, vous venez de décrire parfaitement certains inconvénients liés à l'existence du virus…

Nous aimerions tous que ces inconvénients n'existent pas, mais, s'il est assez facile de les décrire, il est évidemment plus difficile de les gérer et de « piloter à vue ». Je reprends votre expression, car, oui, en effet, le virus oblige la France, comme d'autres pays, à piloter à vue, c'est-à-dire à regarder ce qui se passe concrètement et à définir une réponse adaptée.

Les évolutions que vous avez décrites ne sont jamais que l'illustration de l'agilité qu'il a fallu avoir. Cette agilité de tout le corps social et, pour ce qui concerne l'éducation nationale, de tout le personnel de mon ministère et des collectivités locales, auquel je rends de nouveau hommage, nous a permis d'être le pays ayant le plus ouvert ses écoles l'année dernière et cette année encore.

Bien évidemment, c'est difficile. Bien sûr, il y a des souffrances au quotidien. Bien entendu, les tests nasopharyngés pour les enfants ne nous plaisent pas ; ils ne plaisent pas plus à moi qu'à vous et j'aimerais bien que cela n'existe pas, mais nous nous référons aux autorités de santé, nous étudions ce qui se passe dans le monde et, croyez-moi, nous n'avons pas à rougir de notre bilan.

Ce qui me frappe au contraire, c'est cette volonté de toujours relativiser ce bilan, alors qu'il est internationalement reconnu que la France est le pays ayant réussi cette politique de l'école ouverte, grâce à nous tous, collectivement, grâce au pays entier. Pourquoi ne sommes-nous pas capables, toutes travées confondues, de développer une fierté nationale autour de ce bilan et de continuer dans cette phase, qui sera, je l'espère, la dernière ?

Nous verrons bien quelle est l'évolution du virus, mais il y a aussi des scénarios optimistes, que nous appelons évidemment de nos vœux.

Donc, oui, le protocole sanitaire a évolué, peut-être évoluera-t-il encore et peut-être cela suscitera-t-il de nouvelles critiques, mais nous le ferons avec pragmatisme, avec le désir de bien faire. Peut-être les choses ne seront-elles pas toujours parfaites, c'est évident.

Toutefois, n'oublions pas que nous sommes en situation de crise, donc ne faisons pas des critiques ordinaires dans un moment extraordinaire. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Mme Colette Mélot applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Yves Bouloux, pour la réplique.

M. Yves Bouloux. Monsieur le ministre, je vous demande instamment, pour les enfants de France, de cesser cette politique de Gribouille. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Olivier Henno applaudit également.)

- page 331

Page mise à jour le