Question de M. BUIS Bernard (Drôme - RDPI) publiée le 14/07/2022

Question posée en séance publique le 13/07/2022

M. le président. La parole est à M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

M. Bernard Buis. Monsieur le président, mes chers collègues, je vais tenter par cette question de sortir du pessimisme ambiant…

Certes, la situation internationale est difficile, et les conséquences sur le pouvoir d'achat des Françaises et des Français sont notables. Les deux projets de loi que nous allons examiner ces prochains jours sont des réponses concrètes et immédiates aux défis que nous devrons surmonter. Pour autant, si les nuages sont bien là, ils ne recouvrent pas totalement notre ciel, bien au contraire !

Il y a de bonnes nouvelles, il faut aussi le dire, sur le front de l'emploi et de l'apprentissage, mais aussi dans notre industrie. Pour la troisième année consécutive, la France est le pays le plus attractif d'Europe. Nous creusons même l'écart avec nos rivaux historiques, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Concrètement, cela veut dire que notre industrie a un avenir international, technologique, écologique et numérique, ce qui offre une bouffée d'air à nos emplois.

La cinquième édition du sommet Choose France ne fait que confirmer cette reconquête industrielle. C'est ainsi que quatorze entreprises se sont engagées pour un montant global de 6,7 milliards d'euros et la création de 4 000 emplois pérennes dans le pays. Je pense notamment à l'usine de semi-conducteurs à Crolles, en Isère, qui va créer 1 000 emplois, et que le Président de la République a visitée hier.

Cela permettra aussi de réduire notre indépendance vis-à-vis de l'Asie pour la fabrication de composants électroniques. Bref, c'est un investissement inédit pour notre industrie.

La reconquête industrielle doit en effet être une priorité de ce gouvernement pour renforcer notre souveraineté économique. Nous l'avons vu avec la crise sanitaire, les défaillances de nos chaînes de production aboutissent à des pénuries de produits essentiels comme les médicaments, les masques ou les respirateurs. Nous avons bien vu qu'il était urgent de relocaliser un certain nombre de chaînes de valeur.

Ces faiblesses doivent être derrière nous. Avec l'innovation, la régulation et la décarbonation, nous pouvons continuer à transformer notre industrie. Pour ce faire, nous comptons sur votre détermination et votre compétence, monsieur le ministre. Pourriez-vous nous décrire votre feuille de route pour faire de l'industrie un nouvel eldorado économique ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie publiée le 14/07/2022

Réponse apportée en séance publique le 13/07/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'industrie.

M. Roland Lescure, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie. Merci pour votre question, monsieur le sénateur. (Marques d'ironie à droite.)

Les vingt-cinq dernières années ont conduit à un déclin industriel qu'on pensait inéluctable, et que les cinq dernières années ont permis d'enrayer. Je salue à cet égard l'action de ma prédécesseure, Mme Agnès Pannier-Runacher, qui a contribué, avec le Président de la République, avec le ministre de l'économie et des finances, mais surtout avec les industriels de tous les territoires, à enrayer le déclin industriel français, qui n'est pas une fatalité.

Oui, le sommet Choose France a été un succès. En cinq ans, plus de 12 milliards d'euros d'investissements ont ainsi été attirés en France, créant plus de 20 000 emplois dans les territoires, et permettant d'en maintenir quelque 200 000 autres, y compris dans les territoires défavorisés et les quartiers populaires, dont je suis moi aussi issu, monsieur le sénateur Savoldelli.

La feuille de route tient en un mot très simple : nous devons accélérer, accélérer, accélérer. Pour cela, il faut à la fois surmonter les difficultés – et il y en a – et saisir les opportunités.

Il y a aujourd'hui 70 000 emplois non pourvus dans l'industrie. Nous devons donc former, requalifier, nous assurer que les jeunes exclus de l'emploi puissent y avoir accès.

Nous devons aussi régler les problèmes de foncier : il est parfois difficile d'installer une usine. L'an dernier, on a implanté en France plus d'usines que jamais – et on en installe plus qu'on n'en détruit. Soyons-en fiers !

Nous devons aussi accompagner les entreprises en difficulté. Il y aura des situations difficiles. Sur ce point, je m'engage devant vous à tenir un langage de vérité. J'ai déjà échangé avec certains d'entre vous, qui connaissent sur leurs territoires des entreprises en difficulté. Nous travaillerons pour que les solutions soient trouvées. Nous n'y arriverons pas à tout coup, mais, sur les moyens, nous serons sans concession, et sur la vérité aussi.

Nous avons aussi des opportunités à saisir, sur la transition écologique, sur la création d'emplois, sur l'exportation : nous devons aussi aller conquérir de nouveaux marchés à l'international.

Les cinq derniers sommets Choose France ont été des succès exceptionnels.

M. le président. Il faut conclure.

M. Roland Lescure, ministre délégué. Gageons que les cinq qui viennent seront encore plus réussis ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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