Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - RDPI) publiée le 21/07/2022

M. Dominique Théophile appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le nombre insuffisant de postes d'internes du diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine d'urgence de la subdivision Antilles-Guyane. Entre 2012 et 2019, le nombre d'étudiants admis – une vingtaine au maximum – permettait d'y assurer la formation des futurs collaborateurs des services d'urgence intra et extra-hospitalière. Avec l'instauration du DES de médecine d'urgence en 2017 et la parution du décret fixant le nombre d'internes par subdivision, les promotions ont été réduites à six internes de spécialités, par année, pendant cinq ans. Les différents services d'urgences agréés comme terrains de stages formateurs pour l'enseignement de la médecine d'urgence sont exposés à une diminution drastique du nombre de médecins en formation en capacité de choisir les services d'urgences des centres hospitaliers universitaires (CHU) et CH de la subdivision Antilles-Guyane, – les derniers étudiants de la formation de diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) médecine d'urgence issus du DES de médecine générale quittant le statut d'interne en novembre 2020. Les six internes disponibles ne suffisent donc pas à rendre attractif ces terrains de stages dont la pénibilité s'accroît en raison de l'augmentation de la fréquence des gardes. Or, il n'existe pas à ce jour d'alternative au DES pour accéder à la formation médicale universitaire à la médecine d'urgence. Ainsi, il lui demande s'il entend modifier, et selon quel calendrier, le nombre d'internes autorisés à s'inscrire en DES de médecine d'urgence dans la subdivision Antilles-Guyane afin d'assurer la relève des médecins urgentiste actuellement en poste.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 21/09/2023

Dans le cadre de sa politique pour un égal accès aux soins dans les territoires, le ministère de la santé et de la prévention cible et favorise pour les postes à ouvrir à l'internat de médecine, les spécialités déficitaires ou en tension et les territoires les moins dotés en professionnels de santé. Le volume de postes d'internes à ouvrir est déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Celui-ci émet ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales afin de prendre en compte les besoins et spécificités des territoires et les capacités de formation des régions, au regard notamment du nombre de personnels enseignants et des terrains de stages disponibles. Le nombre de postes d'internes tient ainsi compte des besoins exprimés par les agences régionales de santé, des caractéristiques démographiques nationales et régionales et du nombre de candidats ayant validé le 2ème cycle des études de médecine et étant classés à l'issue des épreuves classantes nationales. Par ailleurs, le ministère de la santé et de la prévention a fait le choix, depuis 2019, de réduire le taux national d'inadéquation à 1,8 %, ce qui a permis d'améliorer la démographie des subdivisions implantées dans les régions les plus en difficulté et celles des spécialités les moins choisies par les étudiants. A l'échelle nationale, le nombre de places ouvertes en médecine d'urgence est en croissance depuis 2017. 483 postes ont ainsi été ouverts en 2022, contre 460 en 2017. Depuis 2017, 43 postes de médecine d'urgence ont notamment été ouverts dans la subdivision Antilles-Guyane, aux centres hospitaliers universitaires de Guadeloupe et de Martinique. Le ministère reste vigilant sur l'ensemble des alertes remontées des territoires afin de veiller à l'équilibre dans la répartition des internes dans le contexte de tension nationale sur les effectifs médicaux.

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