Question de M. MARTIN Pascal (Seine-Maritime - UC) publiée le 28/07/2022

M. Pascal Martin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la nécessité de développer la pratique sportive pendant la scolarité.
Les études sur la sédentarité ont le mérite d'être claires : 66 % des adolescents entre 11 et 17 ans ont un niveau de sédentarité élevé, dû à une période d'immobilisation devant les écrans supérieure à 2 heures par jour et à une faible activité physique, inférieure à une heure par jour.
Selon la fédération française de cardiologie, comparés aux enfants d'il y a 40 ans, ceux d'aujourd'hui ont perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires.
L'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans son panorama santé de 2016, a relevé que seuls 14 % des garçons et 6 % des filles pratiquaient une activité physique quotidienne dans l'Hexagone (au moins une heure), plaçant le pays à l'avant-dernière place au sein de l'Union européenne.
Une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a révélé que, entre 2009 et 2017, les chiffres de l'obésité ont augmenté notamment chez les filles et qu'ils sont marqués par de fortes inégalités sociales. Ainsi, 24 % des enfants d'ouvriers sont en surcharge pondérale et 8 % sont obèses, contre respectivement 12 % et 3 % des enfants de cadres.
La situation est d'autant plus inquiétante que c'est pendant l'enfance que l'on construit son capital santé. Le confinement pendant la pandémie et l'absence d'activité physique ont fait baisser les capacités cognitives de l'enfant de 40 %.
De façon générale, la pratique du sport reste encore très inégale dans les populations les plus âgées, les moins diplômées, les bas revenus et dans une moindre mesure, les personnes résidant hors des grandes agglomérations. On constate également que les départements les plus fragiles économiquement présentent une moindre densité d'équipements sportifs publics et d'associations permettant la pratique sportive.
Un certain nombre de représentants du monde sportifs ont présenté des propositions qui permettraient d'augmenter significativement la pratique du sport des jeunes pendant leur scolarité.
Ainsi, il pourrait être instauré quatre heures d'éducation physique et sportive obligatoire de la maternelle à la fin du lycée. Dans les mêmes conditions, un module d'activité sportive serait créé à l'université à partir de la licence. Un coefficient revalorisé pourrait être appliqué aux épreuves d'éducation physique et sportive (EPS) aux examens tels que certificat d'aptitude professionnelle (CAP), baccalauréat…
Ces mesures ne pourraient voir le jour sans être accompagnées par la création d'un observatoire des inégalités territoriales du sport et d'une nouvelle loi d'orientation et de programmation pour le sport, prévoyant entre autres que d'ici 2024, il soit construit dans nos territoires 1000 gymnases et piscines éco-responsables.
Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 20/10/2022

La circulaire du 23 juin 2021 « Sport-éducation » témoigne de la volonté du Président de la République, de son Gouvernement et du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse (MENJ) en particulier, de participer pleinement à la santé globale des élèves (physique, psychique et sociale). En proposant un ensemble de dispositifs, au travers du plaisir de l'exercice physique pour l'enfant et l'adolescent, le MENJ apporte une réponse aux alertes soulevées par l'UNESCO, l'OCDE, la fédération française de cardiologie et la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). À cette rentrée de septembre 2022, la généralisation des 30 minutes d'activité physique quotidienne dans toutes les écoles élémentaires et l'expérimentation de 2 heures supplémentaires de sport par semaine au collège viennent renforcer l'enseignement de l'éducation physique et sportive (EPS) et les dispositifs existant, en particulier les sections sportives scolaires et les partenariats avec l'union sportive de l'enseignement du premier degré (USEP), l'union nationale du sport scolaire (UNSS) et l'union générale de l'enseignement libre (UGSEL). Il s'agit non seulement de renforcer la pratique sportive sur temps scolaire, mais aussi, dans une logique de continuité éducative, d'augmenter le nombre d'enfants pratiquant une activité sportive hors temps scolaire, ce qui ne peut se faire que dans un cadre interministériel et en partenariat avec les collectivités locales. L'approche des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 est aussi une occasion très favorable de favoriser l'engagement sportif des jeunes. Par exemple, 187 000 élèves sont d'ores et déjà impliqués dans le dispositif « génération 2024 ». Le MENJ prête aussi une attention très forte à certains savoirs fondamentaux en lien avec la pratique sportive : savoir rouler à vélo et savoir nager font ainsi partie des compétences à acquérir par tous les élèves. L'intégration des priorités sport-éducation dans l'ensemble des écoles et des établissements mobilise par ailleurs tous les échelons du système éducatif (national, académique, local) ainsi que toutes les composantes de la communauté éducative, élèves, enseignants, personnels de direction et d'inspection, et les différents partenaires de l'éducation nationale et de la jeunesse, et des sports.

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