Question de M. RAPIN Jean-François (Pas-de-Calais - Les Républicains) publiée le 25/08/2022

M. Jean-François Rapin attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur la nécessaire réaffectation de l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 62.

Basé à l'aéroport de Le Touquet sur le littoral de la côte d'Opale dans le Pas-de-Calais, cet hélicoptère opérait sur l'ensemble du Nord-Pas-de-Calais pour des missions de secours, de transports de blessés et de prévention avant son redéploiement en Guyane en 2015.

Les multiples interpellations auprès des différentes autorités, manifestant une iniquité dans le traitement de la protection et du secours de la population régionale, n'avaient alors pas permis son maintien alors qu'il intervenait pour les accidents de la route, en mer, sur la côte ou à domicile.

Or, son implantation dans le département se justifie pleinement par l'importance du bassin de population à protéger, à savoir plus de 4 millions d'habitants, et par la diversité des risques ainsi que la topographie du département. Sur près de 140 km, de Berck à la frontière belge, la côte présente une grande diversité avec des secteurs de falaises qui alternent avec de longues plages sableuses surmontées de dunes et entrecoupées par des estuaires. Autant de sites à risques difficilement accessibles par les moyens classiques.

Par ailleurs, l'affluence de touristes progresse ces dernières années, de manière continue. Désormais reconnue comme une destination touristique à part entière, le Pas-de-Calais, idéalement situé à proximité de la Belgique et du Royaume-Uni, voit sa fréquentation s'accroître de manière exponentielle, comme nous avons pu le constater cet été. Cette augmentation massive de la population, notamment d'avril à septembre, nécessite de renforcer les moyens de secours d'urgence.

Certes, d'autres moyens de secours héliportés interviennent dans la région, à travers la gendarmerie, le Samu ou encore la Marine nationale, dédiée uniquement aux secours en mer. Toutefois, le retour d'un hélicoptère de la sécurité civile sur le territoire correspond à un réel besoin pour assurer une mission de protection des populations et une couverture géographique de manière optimale.

Au moment où un nouveau schéma d'implantation est étudié, il lui demande si le Gouvernement entend réaffecter un hélicoptère de la sécurité civile dans le Pas-de-Calais et l'interroge sur la possibilité de réarmer la base du Touquet de façon permanente ou, à défaut, sur un mode saisonnier.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargé de la citoyenneté publiée le 14/12/2022

Réponse apportée en séance publique le 13/12/2022

M. le président. La parole est à M. Jean-François Rapin, auteur de la question n° 123, adressée à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Jean-François Rapin. Madame la secrétaire d'État, en 2015, les moyens de la sécurité civile du Pas-de-Calais se sont vus amputés par le transfert de l'hélicoptère Dragon 62, qui opérait sur le département, vers la Guyane. Je ne conteste pas ce transfert, la Guyane ayant besoin de moyens complémentaires de sécurité civile.

Néanmoins, le département du Pas-de-Calais revêt en ce moment un caractère particulier, notamment dans la zone du Touquet, où l'hélicoptère Dragon 62 était implanté.

En effet, vous le savez, sur ce littoral, plusieurs questions importantes se posent.

Tout d'abord, le tourisme évolue énormément : la fréquentation augmente de façon exponentielle. Or la confluence de trois estuaires implique des dangers substantiels, notamment liés aux marées montantes.

Par ailleurs, nous sommes confrontés au problème migratoire, dont l'enjeu est à la fois la surveillance des côtes et les interventions pour secours aux personnes.

Madame la secrétaire d'État, les élus du Pas-de-Calais, mais aussi les services de secours, qui le réclament souvent, souhaitent que soit de nouveau envisagée la réimplantation de cet hélicoptère sur l'aéroport du Touquet, au mieux sur une période annuelle, au pire sur une période estivale.

Dans le contexte de la renégociation du schéma d'implantation, que compte faire le Gouvernement pour ce département ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Sonia Backès, secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté. Monsieur le sénateur Rapin, la flotte d'hélicoptères de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) compte actuellement 35 hélicoptères – nombre qui sera porté à 37 d'ici à quelques jours.

L'acquisition de nouveaux appareils – deux en 2021 et deux en 2022 – a ainsi permis, dans un temps court, de résoudre en partie les difficultés liées aux défaillances du prestataire logistique et au vieillissement du parc d'hélicoptères EC145.

Mais l'équilibre reste fragile, entre la ressource humaine disponible et une ressource technique qui n'est pas encore optimale, à tel point qu'un détachement permanent est actuellement fermé depuis plus d'un an.

Dans le cadre du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi), ont été actés le renouvellement de la flotte actuelle et l'atteinte d'un objectif cible de 40 appareils, objectif qui permettra de remplir le contrat opérationnel d'ouverture des bases et détachements existants en lien avec les ressources humaines disponibles.

Une étude sur l'implantation et la répartition actuelle des bases pourra alors être conduite, en lien avec les implantations des hélicoptères de la gendarmerie nationale et de celles des HéliSmur du service mobile d'urgence et de réanimation (Smur). Elle concernera bien entendu la faisabilité de l'ouverture d'une base dans la zone de défense nord.

Dans cette attente, je rappelle que la région Hauts-de-France dispose de sept hélicoptères, dont trois d'État. Ainsi, quatre HéliSmur sont implantés respectivement à Amiens, Arras, Laon et Lille, un EC135 et un Écureuil de la gendarmerie nationale sont implantés à Amiens et un Dauphin de la marine nationale au Touquet.

Ces implantations permettent donc de couvrir actuellement les besoins en l'absence d'hélicoptère de la sécurité civile.

M. le président. La parole est à M. Jean-François Rapin, pour la réplique.

M. Jean-François Rapin. Merci de votre réponse, madame la secrétaire d'État. Je m'attendais à ce que vous dressiez un panel de ce qui existe dans les Hauts-de-France, mais, vous le savez, les interventions du service d'aide médicale urgente (Samu) ne sont pas les mêmes que celles de la sécurité civile.

Vous avez cité le Dauphin de la marine nationale : j'en suis heureux, mais je vous signale qu'il est actuellement impossible de coordonner les actions de la sécurité civile, du Samu et de la marine nationale. En effet, les heures d'intervention de cette dernière étant limitées, l'hélicoptère ne peut pas être mobilisé à tout instant.

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