Question de M. BONNECARRÈRE Philippe (Tarn - UC) publiée le 29/09/2022

M. Philippe Bonnecarrère interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le retour d'expérience concernant la réforme du premier cycle des études de santé.

Si historiquement avec la modalité du concours et du classement, les personnes qui voulaient faire pharmacie pouvaient formuler un choix, ceci semble plus difficile avec le système de l'examen pour le passage en deuxième année.

Force est de constater que cette réforme est très critiquée par les étudiants en pharmacie en ce sens que de nombreuses places (1 100) restent non pourvues.

Après les déserts médicaux, les praticiens alertent sur un risque de déserts pharmaceutiques, en tout cas d'une réduction de service en termes d'horaires d'ouverture ou de difficultés pour certaines pharmacies à trouver un repreneur ou encore d'impossibilité de recruter des pharmaciens assistants nécessaires au regard de l'activité de l'officine.

Les modalités de l'examen, d'une meilleure association entre le monde universitaire et les pharmaciens praticiens, le nombre de places dans un contexte d'évolution sociologique avec la féminisation de la profession et des choix de temps de travail choisi, font débat.

Un travail d'orientation serait de nouveau à faire pour assurer la promotion de la profession de pharmacien dans la diversité des métiers offerts.

Il lui demande quelles dispositions elle entend prendre pour aider à résoudre l'impasse démographique que connaît et va de plus en plus connaître la profession de pharmacien d'officine.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/04/2023

La loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé a rénové en profondeur l'accès aux formations de médecine, de pharmacie, d'odontologie et de maïeutique (MPOM) en supprimant depuis la rentrée universitaire 2020 le numérus clausus et en permettant l'accès en deuxième ou en troisième année du premier cycle de ces formations à partir d'une pluralité de parcours de formation : une licence « accès santé » (LAS) qui correspond à une licence dans différentes disciplines avec une option « accès santé », un parcours spécifique « accès santé » (PASS) avec une option dans une autre discipline ou encore une formation paramédicale. Ces trois parcours de formation se substituent à la première année commune aux études de santé (PACES). Les objectifs principaux de cette réforme sont de diversifier le profil des étudiants recrutés dans les formations MPOM et de favoriser leur réussite, qu'ils soient admis ou non dans les études de santé. Dès la première année de déploiement de la réforme, les capacités d'accueil dans les quatre filières de santé ont été augmentées par rapport à l'année universitaire 2019-2020, permettant ainsi de répondre pleinement aux besoins de santé croissants de chaque territoire. La filière pharmacie a ainsi bénéficié d'une augmentation de plus de 9 % avec 3 566 admis contre 3 265 pour l'année 2019-2020. Une réforme de cette ampleur nécessite du travail pour une appropriation de tous les acteurs. C'est la raison pour laquelle un comité national de suivi de la réforme du 1er cycle, composé de représentants d'établissements et de représentants des étudiants, participe en lien avec la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) au pilotage de la réforme de l'accès aux études de santé. L'insuffisance constatée du nombre d'étudiants optant pour la filière pharmacie incite à étudier des propositions pour remédier à cette situation. Un des leviers consiste à mettre en oeuvre des actions pour renforcer l'attractivité des métiers de la filière pharmacie par la communication et la promotion de ces métiers ainsi que des opportunités professionnelles qu'offre la filière pharmaceutique auprès des lycéens et étudiants. Ainsi, le comité de suivi national et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche mettent tout en oeuvre pour résoudre les difficultés de recrutement auxquelles est confrontée la filière pharmacie.

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