Question de Mme JOURDA Gisèle (Aude - SER) publiée le 13/10/2022

Question posée en séance publique le 12/10/2022

M. le président. La parole est à Mme Gisèle Jourda, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Gisèle Jourda. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Face à l'internationalisation du conflit en Ukraine et à sa dramatique densification, quelles sont les initiatives, les actions, que compte mener la France ? Allons-nous continuer à rechercher une issue diplomatique ? Allons-nous décider d'augmenter notre contribution humanitaire, financière ou militaire ? Cela en prend le chemin, puisque la France vient d'annoncer qu'elle renforçait sa présence militaire en Roumanie dans le cadre de l'Otan. Allons-nous tenter de peser sur le G7 ? Mais que peut décider le G7, réuni en urgence, sinon réitérer un affichage de solidarité ? Allons-nous faire la promotion de nouvelles sanctions ?

Je partage les mots du Président de la République : nous assistons à un changement profond de la nature de cette guerre, dans la mesure où le Bélarus s'apprête à véritablement devenir la base armée et le fer de lance de la politique russe dans la gradation du conflit.

« Ils seraient bien avisés de ne pas entrer dans la guerre. » Ce sont vos propres mots, madame la ministre. Minsk, ce n'est pas seulement le nom d'accords qui n'ont pas abouti, c'est surtout la capitale d'un pays martyr, dans l'angle mort de nos actualités, alors que s'y joue la vie de plusieurs centaines de prisonniers politiques, dont je veux faire résonner le nom et saluer le courage.

Madame la ministre, à l'aune d'un conflit qui nous concerne tous, à l'échelle internationale, comment apprécier le fléchissement de la politique du Bélarus ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 13/10/2022

Réponse apportée en séance publique le 12/10/2022

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Muriel Jourda, vous avez raison, depuis lundi, la Russie a lancé une série de frappes sur le territoire ukrainien, qui visent principalement les infrastructures civiles et qui ont sans doute pour objectif d'atteindre le moral de la population ukrainienne.

La France l'a réaffirmé, son soutien à l'Ukraine se poursuivra et s'intensifiera. Nous aidons l'Ukraine dans sa résistance militaire, mais aussi dans sa résilience civile, sa capacité à tenir, notamment à l'approche de l'hiver. Notre soutien concerne tous les domaines, qu'ils soient économique, à hauteur de 2 milliards d'euros, humanitaire, à hauteur de 200 millions d'euros, militaire – de nouvelles décisions ont été annoncées par le ministre des armées –, mais aussi politique et diplomatique, car il y a un agresseur et un agressé.

Hier, les dirigeants du G7 ont condamné les dernières attaques russes, qu'ils ont qualifiées de crimes de guerre. Ils ont déclaré que leurs responsables devront rendre des comptes. Ce soir même ou dans la nuit, l'Assemblée générale des Nations unies se prononcera sans ambiguïté sur l'annexion illégale du territoire ukrainien par la Russie, ce qui montrera une fois de plus l'isolement de cette dernière.

J'ai répondu indirectement, madame la sénatrice, à votre question sur le Bélarus, lequel, en effet, ne doit pas s'engager davantage dans son soutien à l'opération illégale menée par la Russie.

En outre, je le rappelle, l'Union européenne a mobilisé déjà plus de 9 milliards d'euros. Elle a porté la Facilité européenne pour la paix à 2,5 milliards d'euros et a adopté huit séries de sanctions, pour peser sur l'effort de guerre russe. Je vous le dis, il y aura, si nécessaire, d'autres sanctions.

Ce soutien s'inscrira dans la durée, pour que l'Ukraine retrouve sa souveraineté. Après le Président de la République et la Première ministre, je vous le redis, madame la sénatrice, nous serons aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et UC.)

M. le président. La parole est à Mme Gisèle Jourda, pour la réplique.

Mme Gisèle Jourda. Madame la ministre, n'oublions pas qu'il faut absolument stopper cette guerre, en sortant du conflit. Et n'oublions pas de retrouver des perspectives de paix, en poursuivant le dialogue. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

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