Question de Mme de MARCO Monique (Gironde - GEST) publiée le 10/11/2022

Question posée en séance publique le 09/11/2022

M. le président. La parole est à Mme Monique de Marco, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – Mme Esther Benbassa applaudit également.)

Mme Monique de Marco. Madame la ministre de la culture, parlons des festivals, si c'est bien à vous que je dois m'adresser plutôt qu'au ministre de l'intérieur… J'avoue être un peu perdue ! En effet, le 25 octobre dernier, le ministre de l'intérieur M. Darmanin a présenté le dispositif de sécurité des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 : près de 45 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés de juillet à septembre.

M. Michel Savin. Très bien !

Mme Monique de Marco. Face à l'ampleur du dispositif, il a évoqué la possible « annulation ou le report de tous les événements en France qui demandent des unités de force mobile ». Au moment d'établir les programmations, les organisateurs de festivals, les syndicats, les centaines de milliers de travailleurs du secteur et les millions de spectateurs s'inquiètent. Faute de services de sécurité suffisants, les festivals seront-ils sacrifiés aux jeux Olympiques ?

Les festivals sont l'image de la France et de son exception culturelle. Ils garantissent une offre culturelle diversifiée dans l'ensemble du territoire en attirant des millions de personnes et leurs retombées financières sont importantes. Les Francofolies de La Rochelle, par exemple, génèrent quelque 11 millions d'euros, le festival d'Avignon quelque 50 millions d'euros et les fêtes de Bayonne attirent chaque année un million de personnes…

M. Laurent Burgoa. Et les férias aussi !

Mme Monique de Marco. Si l'activité festivalière est annulée, qui en assurera les conséquences financières ?

L'annulation ou le report serait catastrophique pour un secteur qui peine à se remettre de la pandémie. La culture ne doit pas être, une nouvelle fois, la variable d'ajustement de décisions nationales.

Vous avez tenu une réunion, le 2 novembre dernier, avec les acteurs de la filière, qui n'a pas permis de répondre à leurs inquiétudes. Vous n'avez apporté ni solution ni réponse.

Madame la ministre, il ne suffit pas de dire que vous êtes consciente des enjeux. Quels festivals seront concernés, quand, comment, et dans quelle mesure ? Voilà ce que nous voulons savoir !

À l'instar de tous les acteurs du spectacle vivant et de la musique, nous attendons des réponses claires et des engagements. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE. – Mme Esther Benbassa et M. Michel Savin applaudissent également.)


Réponse du Ministère de la culture publiée le 10/11/2022

Réponse apportée en séance publique le 09/11/2022

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la culture.

Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la culture. Madame de Marco, vous avez raison, la France est une terre de festivals, qui sont une partie importante de son ADN culturel, notamment l'été. Vous avez également raison de mentionner que les retombées économiques sont considérables pour les territoires.

Nous savons toutefois qu'organiser des jeux Olympiques est exceptionnel – cela a lieu une fois par siècle. Ce sera un grand moment festif et populaire, qui nécessite une organisation hors normes et un dispositif de sécurité particulièrement renforcé. Or les festivals ont également besoin d'être sécurisés ; les plus grands d'entre eux, ceux qui accueillent des dizaines de milliers de personnes mobilisent des unités de force mobile. Gérald Darmanin, Amélie Oudéa-Castéra et moi-même examinons cas par cas les situations les plus sensibles afin de voir comment concilier la vitalité culturelle des festivals avec la nécessaire sécurisation des jeux Olympiques et des festivals également.

Je pense aussi aux enjeux que cela soulèverait dans tout un ensemble de domaines – en matière de moyens techniques, de personnel, de tensions sur les bénévoles et de transport de spectateurs – et qui affecteraient les festivals, d'où notre travail étape par étape avec les professionnels. Je les ai reçus assez longuement, vous l'avez dit. Je poursuis le travail dans un format bilatéral, si je puis dire, avec chacun d'entre eux, mais également avec les syndicats et les organisations professionnels.

M. François Bonhomme. Nous voilà rassurés !

Mme Rima Abdul-Malak, ministre. Dans les semaines qui viennent, nous verrons se dessiner certaines solutions et je pourrai vous en faire part.

Nous sommes pleinement conscients de la nécessité de concilier la force des jeux Olympiques et la force des festivals. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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