Question de Mme CUKIERMAN Cécile (Loire - CRCE) publiée le 24/11/2022

Question posée en séance publique le 23/11/2022

M. le président. La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Mme Cécile Cukierman. Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, la France souffre. La 38e campagne des Restos du Cœur s'est ouverte hier, avec d'ores et déjà un constat : ceux-ci accueilleront 12 % de personnes en plus par rapport à l'année dernière.

Au travers de mon intervention, je souhaite aborder plus généralement la question de la précarité alimentaire, qui touche, d'après le Secours populaire français, plus de 7 millions de nos concitoyens.

Face à cette crise, le secteur associatif essaie de pallier les manquements de l'État. Malgré la solidarité qui s'organise, le contexte économique fragilise les associations qui font face depuis plusieurs mois à une augmentation des charges de fonctionnement – carburant, énergie… –, mais également à une augmentation des coûts d'achat des produits alimentaires, ce qui rend leur action de plus en plus compliquée dans l'ensemble de nos territoires.

Cette même augmentation des prix de l'alimentation conduit à une baisse des dons des particuliers. C'est donc toute la chaîne de solidarité qui se trouve en difficulté.

Dans le cadre de leurs missions d'action sociale et de lutte contre l'exclusion, les centres communaux d'action sociale (CCAS) interviennent au quotidien sous des formes majoritairement financières – chèques et bons alimentaires. Je veux d'ailleurs rendre hommage aux élus locaux présents dans nos tribunes et au congrès des maires, qui savent prendre leurs responsabilités, écouter, accompagner toutes et tous pour leur apporter la réponse dont ils ont besoin.

Cependant, les budgets des communes sont de plus en plus contraints par les politiques d'austérité conduites par le Gouvernement.

Face à ce constat, il n'y a qu'une question : quand allez-vous prendre la mesure de l'urgence sociale qui touche notre pays ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Mme Esther Benbassa applaudit également.)


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme publiée le 24/11/2022

Réponse apportée en séance publique le 23/11/2022

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme.

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme. Madame la sénatrice Cukierman, je vous remercie de votre question, qui me donne l'occasion de revenir sur l'action du Gouvernement dans le contexte délicat que nous traversons tous, en Europe et en France, même si notre pays, vous le savez, connaît l'inflation la plus faible de la zone euro.

J'échange tous les jours, et ce matin encore, avec les responsables de la grande distribution, et nous cherchons à comprendre les raisons de ces hausses de prix.

Dans un rapport remis à Bruno Le Maire, à Roland Lescure et à moi-même, qui a été rendu public il y a quelques semaines et qui est donc à votre disposition, l'inspection générale des finances (IGF) explique que, même si les prix augmentent – et, soyons clairs, pour certains produits, la hausse est importante –, il n'y a pas de marges indues, bien au contraire. Des efforts sont réalisés pour que les prix soient les moins élevés possible.

Pour autant, la situation est aujourd'hui complexe. C'est la raison pour laquelle, au-delà des 140 milliards d'euros qui ont déjà été mobilisés dans le cadre de différents dispositifs – mise en place du bouclier énergie, remises à la pompe… –, le Gouvernement continue à accompagner les acteurs de l'aide alimentaire.

La première loi de finances rectificative a prévu un effort exceptionnel de plus de 50 millions d'euros en faveur de l'aide alimentaire et des associations fragilisées par la hausse des prix des denrées.

Elle a prévu, par ailleurs, le déblocage d'une enveloppe exceptionnelle de 10 millions d'euros de crédits d'aide alimentaire pour répondre aux difficultés spécifiques de nos étudiants, ce qui permettra de financer au moins 300 000 colis alimentaires supplémentaires. Nos étudiants pourront donc se nourrir dans ces moments difficiles.

Enfin, Mme la Première ministre a annoncé, le 3 novembre dernier, la création d'un fonds spécifique pour l'aide alimentaire durable, doté de 60 millions d'euros lors de son amorçage, en 2023, afin de renforcer, au-delà de la quantité, la qualité de l'aide alimentaire.

C'est avec toutes ces réponses que le Gouvernement accompagne nos associations et nos concitoyens les plus fragiles. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour la réplique.

Mme Cécile Cukierman. Madame la ministre, vous vous satisfaites de ce constat, tandis que, parallèlement, les patrons du CAC 40 ont doublé leurs revenus ! (Protestations sur les travées des groupes RDPI, INDEP et Les Républicains.)

Je ferai toujours partie de celles et de ceux qui combattent les inégalités pour donner sens et cœur à la devise de notre République, « Liberté, Égalité, Fraternité », afin que tous nos concitoyens puissent vivre au mieux sur l'ensemble du territoire. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Mme Esther Benbassa et M. Thomas Dossus applaudissent également.)

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