Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 24/04/2025

M. Bruno Belin interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'avenir du Fonds mondial pour la santé dans un contexte de désengagement des États-Unis.
Depuis le retour de Donald Trump à la présidence, les États-Unis ont annoncé leur retrait de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et gelé une grande partie de leur aide étrangère, y compris les programmes majeurs en faveur de la santé mondiale. En tant que principal contributeur, ce retrait américain a des conséquences directes : l'OMS a annoncé une réduction de son budget d'un cinquième. Ces décisions s'ajoutent à un déficit déjà estimé à 600 millions de dollars pour l'année en cours.
Cette coupe budgétaire implique une réduction significative de ses effectifs, en commençant par les plus hauts niveaux de direction, mais elle affectera également l'ensemble de ses opérations dans toutes les régions du monde. Au-delà de la seule organisation, c'est l'ensemble des efforts internationaux de lutte contre des maladies majeures - telles que la rougeole, la poliomyélite, ou encore le VIH/sida - qui risquent d'être fortement compromis.
Dans ce contexte préoccupant, il lui demande quelles mesures la France entend prendre, seule ou avec ses partenaires, pour pallier cette perte de financement et éviter une recrudescence de pathologies que la communauté internationale s'efforce de maîtriser depuis des décennies.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 19/06/2025

La France est un acteur incontournable et engagé en santé mondiale et y consacre une part substantielle de ses investissements solidaires et durables. La lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme reste aujourd'hui l'une des priorités de la stratégie française en santé mondiale (2023-2027). La France est, en effet, le 1er contributeur européen et 2e donateur historique derrière les États-Unis du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, depuis sa création en 2002. Les incertitudes causées par les annonces américaines posent un risque majeur pour la santé publique et les organisations en santé mondiale, indispensables pour garantir notre sécurité sanitaire. Les Etats-Unis étant le premier bailleur d'aide internationale pour la lutte contre ces maladies, ces décisions ont déjà des conséquences majeures sur le terrain et affectent, entre autres, la lutte contre le VIH et contre le paludisme, et a fortiori l'action du Fonds mondial. Dans le contexte de très fortes contraintes sur les finances publiques, le ministère de l'Europe et des affaires étrangères étudie actuellement les modalités et le calendrier de décaissement de la contribution française au Fonds mondial au titre de 2025.

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