Question de M. STANZIONE Lucien (Vaucluse - SER) publiée le 05/06/2025

M. Lucien Stanzione attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur l'aide restante de 4 millions d'euros promise à la filière lavande et lavandin par le précédent ministre de l'agriculture, suite au vote historique du Sénat en juillet 2023. Non seulement la promesse n'a pas été tenue mais ces 4 millions d'euros n'existent plus dans le budget de l'État. Il lui demande donc de renouveler pour 2025 l'engagement pris par l'État.
En outre, il souligne qu'il n'y a pas eu de volonté politique, malgré ses propositions, d'utiliser le règlement des aides de minimis offrant jusqu'à 300 000 euros par entreprise sur trois ans. Il s'interroge sur l'absence de mobilisation de telles solutions qui représentent des mesures immédiates d'avance financière, via les organisations de producteurs d'huiles essentielles de lavande et de lavandin par exemple, qui auraient pu apporter une aide d'urgence tangible.

Ce secteur est toujours en crise dans le sud-est de la France, des territoires où les agriculteurs subissent dans plusieurs domaines (lavandiculture, viticulture, arboriculture, maraîchage...), malgré leur diversification, des crises intenses sanitaires et environnementales , économiques et de renouvellement des générations. Des territoires où il y a peu d'autres alternatives que la lavande et le lavandin, y compris de diversification dans les plaines où la viticulture et l'arboriculture sont en crise. Une récente étude de FranceAgriMer montre d'ailleurs que les exploitations les plus spécialisées en lavande ou lavandin en termes de surface se situent sur les plateaux d'Albion et de Valensole, secteurs où l'absence d'irrigation et l'altitude (surtout pour Albion) limitent drastiquement les autres possibilités de culture. Si l'élevage représente un potentiel en terme de reconversion, son coût d'entrée est fort (astreintes, investissements, compétences, gestion de la prédation lupine). 60 à 80 % des revenus d'un éleveur ovin sont issus des aides de la politique agricole commune (PAC). Des agriculteurs n'en ayant jamais activées ne pourront pas y avoir le droit : il n'y a pas assez de DPB (droit à paiement de base) en réserve aujourd'hui pour ouvrir de nouveaux droits.

Les prix de l'huile essentielle de lavandin comme ceux du vin rouge s'effondrent et des zones de production disparaissent.

Seront-nous la génération qui aura laissée périr cet héritage !

Cette aide de 4 millions d'euros aurait un impact positif sur le marché de la lavande. Une aide au stockage, par exemple, via les organisations de producteurs d'huiles essentielles de lavande et de lavandin, permettrait d'apurer le marché et de structurer l'approvisionnement en faveur de la production locale, sans compter l'impact positif sur les acheteurs.

Il lui demande ce qu'elle compte faire pour aider notre agriculture en crise sans plan à court, moyen et long-terme.

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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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