Question de M. JACQUIN Olivier (Meurthe-et-Moselle - SER) publiée le 12/06/2025

M. Olivier Jacquin attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche au sujet de la nécessité de réaliser une étude scientifique sur les conditions qui permettraient à la forêt de trouver un équilibre entre présence de cerfs et renouvellement forestier nécessaire pour s'adapter au changement climatique.

50 % des surfaces de forêts domaniales présentent une surpopulation d'ongulés (cerfs, biches, sangliers etc.), d'après le rapport d'activité 2022 de l'Office national des forêts (ONF). La réduction des situations de déséquilibre forêt-gibier s'avère donc être une priorité pour garantir le renouvellement forestier dans le cadre de son adaptation au changement climatique. En effet, certaines forêts, comme celles du Grand Est, sont aujourd'hui dans un état préoccupant, principalement en raison de la prolifération des cerfs. Dans cette région, 217 000 hectares sont classés comme étant dégradés sur une surface totale de 1 951 000 hectares. Cependant, des départements sont davantage touchés que d'autres, comme la Moselle où 62 000 hectares de forêts sont classés comme dégradés sur 187 000 hectares. La Meurthe-et-Moselle, au contraire, demeure dans une situation acceptable avec 11 000 hectares dégradés pour 165 000 au total. Cependant, l'ONF estime que ce dernier massif cynégétique va passer en vigilance dans les prochaines années en raison d'un équilibre insatisfaisant entre les cerfs et le processus de renouvellement du massif.

Une surpopulation de cerfs, dont les hardes sont composées de 20 à 40 individus, fragilise, en effet, les forêts, car ils consomment entre 15 à 17 kilos de bourgeons, feuilles ou encore écorces de jeunes pousses par jour en moyenne, ce qui empêche la croissance des arbrisseaux ou peut provoquer leur mort. Or, ces jeunes arbres sont souvent ceux qui devaient servir à adapter la forêt au changement climatique.

Pour essayer de réguler la population de cervidés, forestiers et chasseurs établissent des techniques pour les recenser, afin d'établir des plans de chasse ajustés. Ces comptages sont essentiels, mais semblent toutefois insuffisants, car ils prennent en compte uniquement le nombre de cervidés. Il semblerait donc intéressant, pour établir des plans de chasse d'encore plus grande qualité et d'être d'autant plus efficace dans la création de la forêt de demain, de mener une étude scientifique de grande ampleur sur le ratio de cerfs qui conviendrait également à la nécessité du renouvellement forestier. Cette étude pourrait être réalisée par l'Office français de la biodiversité (OFB) qui a pour une de ses missions le développement de la connaissance et de l'expertise sur l'ensemble des composantes de la nature et qui a la compétence de conduire des projets de recherches et de les restituer via des rapports ou encore des publications techniques.

Il demande donc si le Gouvernement entend mandater l'Office français de la biodiversité (OFB) pour réaliser une étude de grande ampleur visant à identifier les conditions sylvo-cynégétiques optimales pour favoriser l'équilibre entre le développement d'espèces végétales adaptées aux changements climatiques et la présence des cerfs.

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En attente de réponse du Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.

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