Question de Mme BRIQUET Isabelle (Haute-Vienne - SER) publiée le 19/06/2025

Mme Isabelle Briquet attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la baisse des moyens alloués à l'enseignement agricole public.
À l'heure où 40 à 60 % des agriculteurs doivent partir à la retraite d'ici 2030, le renouvellement générationnel du domaine agricole doit être une priorité.
Alors que la loi n° 2025-268 du 24 mars 2025 d'orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture prévoit à l'article 7 d'augmenter de 30 % par rapport à 2022 le nombre d'apprenants dans les formations de l'enseignement agricole technique, le Gouvernement a décidé de supprimer 25 équivalents temps plein (ETP) dans l'enseignement agricole public à la rentrée 2025. La région Nouvelle Aquitaine est concernée à elle seule par la suppression de 8,5 ETP, soit 5 500 heures de dotation globale horaire (DGH).
Cette mesure entraînera une baisse de la qualité de l'enseignement : augmentation des effectifs par classe, suppression de certaines classes agricoles...
De fait, la formation et l'accompagnement des jeunes générations d'agriculteurs en seront fragilisés, empêchant le bon fonctionnement futur de la filière agricole.
Elle lui demande si le Gouvernement entend donc mobiliser les moyens nécessaires pour respecter les obligations fixées par le législateur dans la loi d'orientation agricole du 24 mars 2025 qui pose des objectifs essentiels pour le devenir de l'enseignement agricole public.

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Transmise au Ministère de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire publiée le 04/12/2025

Le Gouvernement est conscient de l'importance de l'enseignement agricole, qui forme chaque année de nombreux élèves à une grande diversité de métiers dans des secteurs essentiels, tels que la production agricole, l'agroalimentaire, les métiers de l'aménagement du paysage, de la forêt ou encore des services. Les formations de qualité y étant dispensées répondent aux besoins éducatifs des apprenants, des professionnels et des territoires et contribuent au renouvellement des générations. La dotation allouée par le ministère chargé de l'agriculture aux établissements d'enseignement publics et privés dépend des moyens votés par le Parlement en loi de finances. À cet égard, la préparation de la rentrée scolaire 2025 s'est organisée dans un contexte où le ministère chargé de l'agriculture a dû contribuer, comme la très grande majorité des autres ministères, à l'effort de maîtrise des dépenses publiques. Cela se traduit concrètement par une diminution au niveau national de 45 équivalents temps plein (ETP). Cette baisse des effectifs a lieu dans un contexte où, en 2024, le schéma d'emplois était le plus favorable depuis 10 ans. Cette diminution de 45 ETP en 2025 n'empêche cependant pas de porter un objectif ambitieux pour l'avenir. Cette année 2025 est en effet l'année de mise en oeuvre de la loi d'orientation agricole. Pour former 30 % d'apprenants supplémentaires, plusieurs outils vont être développés : un plan national de découverte des métiers agricoles tout d'abord, pour que chaque élève puisse se voir sensibilisé dès l'école primaire et effectuer des stages en milieu agricole au collège et au lycée, un bachelor agro ensuite, pour former aux métiers de demain en agronomie, et enfin les contrats territoriaux, pour ouvrir de nouvelles classes et renforcer les classes à petits effectifs dans les formations prioritaires. Le Gouvernement reste ainsi pleinement mobilisé pour l'enseignement agricole, qui est la clé du renouvellement des générations agricoles. Au projet de loi de finances 2026, il a d'ailleurs proposé d'augmenter de 40 ETP le schéma d'emplois du programme budgétaire dédié.

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