Question de M. OUZOULIAS Pierre (Hauts-de-Seine - CRCE-K) publiée le 27/11/2025

M. Pierre Ouzoulias attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur l'association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain et sur les propos délictueux tenus par son président.

Créée en 1951, cette association a organisé le samedi 15 novembre 2025 une messe en hommage à Philippe Pétain dans l'église de Verdun. À l'issue de cette cérémonie, des propos révisionnistes auraient été tenus, qualifiant notamment M. Pétain de « premier résistant de France ». Une enquête a d'ailleurs été ouverte afin de déterminer si ces déclarations constituent ou non une contestation publique de crime contre l'humanité de la part du président de l'association, M. Jacques Boncompains.

Ce dernier, dans son ouvrage consacré à M. Pétain, le présente comme « le sauveur de la France ». Par ailleurs, le site internet de l'association affirme que « sous le gouvernement du Maréchal, les 440 000 Juifs d'Afrique du Nord ont été sauvés ainsi que 75 % des 330 000 Juifs résidents en métropole », niant ainsi les politiques de collaboration, de persécution antisémite, ainsi que le rôle actif du régime de Vichy dans les rafles, déportations et actes de délation commis contre les Juifs.

Pour conclure, il convient de rappeler que M. Pétain a été déclaré coupable, le 15 août 1945, d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. À ce titre, il fut condamné à mort puis gracié, ainsi qu'à l'indignité nationale, et à la confiscation de tous ces biens. En conséquence de cette condamnation pour indignité nationale, il fut déchu de tous ses grades militaires, y compris de celui de maréchal de France.

Ces éléments interrogent sur la conformité de l'association à la loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe (dite loi Gayssot) et à l'article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui réprime la contestation de l'existence de crimes contre l'humanité.

Aussi, au regard des doutes sérieux quant à la nature réelle et aux objectifs poursuivis par cette association, il souhaite l'interroger sur l'opportunité d'engager une procédure de dissolution sur le fondement de la propagation d'idées ou de théories tendant à justifier ou encourager une discrimination, une haine ou une violence envers un groupe de personnes en raison de leur origine, de leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée.

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En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.

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