Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 27/11/2025

M. Bruno Rojouan attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation humanitaire et sécuritaire dramatique au Soudan.
Depuis avril 2023 et le déclenchement des affrontements entre les forces armées soudanaises (SAF) et les forces de soutien rapide (FSR), ce conflit a déjà provoqué des milliers de morts et une crise humanitaire sans précédent. Dans le même temps, plusieurs organisations internationales et non gouvernementales ont documenté de graves violations du droit international humanitaire, constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, parmi lesquelles des exécutions sommaires, des violences sexuelles, des nettoyages ethniques et des attaques délibérées contre des civils.
Depuis plus de deux ans, cette guerre a déclenché des déplacements massifs et forcés de population, près de treize millions de personnes ayant dû fuir les combats, dont plus de 4 millions dans les pays voisins, principalement vers le Tchad, le Soudan du Sud et la Centrafrique, aggravant la pression humanitaire et sécuritaire au Sahel, une des régions les plus instables et fragiles au monde.
Si la France s'est mobilisée dès les premiers mois du conflit, en soutenant les initiatives de médiation, notamment sous l'égide des Nations unies, de l'Union africaine et de certains États médiateurs, et en organisant à Paris, en avril 2024, une conférence humanitaire destinée à renforcer la réponse internationale aux besoins des populations soudanaises, les efforts diplomatiques engagés jusqu'à présent peinent à instaurer un cessez-le-feu durable. Ces dernières semaines, le conflit au Soudan s'est intensifié, avec une recrudescence des combats qui accentue la vulnérabilité des populations civiles, complique l'acheminement de l'aide humanitaire et rend plus urgente la recherche d'une solution politique durable.
Dans ce contexte, il souhaiterait savoir comment la France entend poursuivre et intensifier son action diplomatique, afin de contribuer à la cessation durable des hostilités, de garantir la protection des civils et l'acheminement sécurisé de l'aide humanitaire, et de soutenir la mise en place d'un mécanisme international crédible d'établissement des responsabilités pour les crimes commis, sachant que le Soudan n'est plus partie prenante de la Cour pénale internationale (CPI), dans la perspective d'une solution politique durable au conflit.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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