Question de Mme PUISSAT Frédérique (Isère - Les Républicains) publiée le 18/12/2025
Mme Frédérique Puissat attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire sur la situation préoccupante que vivent les éleveurs confrontés à une prédation du loup toujours plus importante, dans des territoires où le pastoralisme constitue pourtant un pilier économique, social et environnemental.
Alors que les travaux relatifs au futur plan national d'action sur le loup et les activités d'élevage se poursuivent, les représentants professionnels expriment leurs inquiétudes face aux limites persistantes du dispositif actuel, reposant notamment sur les orientations du plan 2018-2023 et sur le quota de prélèvements fixé à 19 %. Ils estiment que ces outils ne permettent plus de répondre à l'ampleur des attaques, ni d'assurer l'équilibre recherché entre préservation de l'espèce et survie du pastoralisme.
Les organisations agricoles soulignent que la pression de prédation ne cesse de croître, touchant désormais des zones jusque-là peu exposées. Les réponses administratives, souvent complexes et tardives, ne sont plus adaptées à l'urgence du terrain, avec une dégressivité des indemnisations au fil des attaques, notamment avec le nouveau barème des pertes indirectes, issu de l'arrêté du 1er octobre 2025. Cette nouvelle mesure accroît encore la fragilité économique des éleveurs.
L'absence d'évolution claire fragilise non seulement les exploitations mais aussi l'attractivité même des territoires d'estive et de moyenne montagne.
Face à cette situation, plusieurs interrogations concrètes sont formulées par les éleveurs, auxquelles ils souhaitent obtenir des réponses précises dans le cadre de l'élaboration du nouveau plan national.
Elle souhaite ainsi savoir si le Gouvernement envisage de revoir le quota actuel de prélèvements, devenu un plafond administratif déconnecté de la dynamique réelle de la population lupine, et d'étudier la possibilité d'autoriser, dans certaines situations de forte prédation, le prélèvement de meutes entières, comme le prévoient certains pays voisins.
Elle demande également quelles évolutions sont envisagées concernant les modalités d'intervention sur le terrain : autorisation de lunettes de tir à visée thermique pour les éleveurs, mobilisation facilitée des lieutenants de louveterie sans autorisation systématique préalable, extension des autorisations de tir dans les parcs nationaux et les réserves naturelles, et assouplissement des conditions encadrant les tirs de défense, quel que soit le cercle concerné.
Elle souhaiterait aussi connaître la position du Gouvernement sur les dispositifs d'indemnisation : intégration des pertes indirectes telles que les avortements, baisses de production ou surcoûts de surveillance ; revalorisation des montants ; et accélération du versement des aides à la protection, dont les retards récurrents fragilisent les exploitations.
Elle s'interroge enfin sur les mesures prévues pour adapter les moyens de protection aux nouveaux territoires prédatés, soutenir l'innovation technique et humaine, et mieux articuler les règles issues de la loi d'orientation agricole avec les réalités quotidiennes des éleveurs, notamment en matière de non-protégeabilité des bovins et équins.
Aussi, elle demande quelles décisions concrètes le Gouvernement entend prendre afin d'apporter des réponses opérationnelles à chacune de ces préoccupations, et de permettre enfin la mise en place d'un cadre de gestion du loup qui soit réellement adapté aux enjeux du pastoralisme et aux attentes des éleveurs.
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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire.
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