Question de M. BARROS Pierre (Val-d'Oise - CRCE-K) publiée le 18/12/2025

M. Pierre Barros interroge M. le ministre du travail et des solidarités sur l'avenir de l'association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA).
Cet établissement public, créé en 1949, permet de se former tout au long de la vie et de favoriser l'accès à l'emploi de ceux qui en sont le plus éloignés. Toutefois, l'AFPA est aujourd'hui en danger. Les mesures contenues dans le projet de loi de finances pour 2026 renforce le tournant austéritaire. Les différentes annonces laissent présager le pire : suppression de 1 500 postes d'ici 2029 via le non-remplacement des départs à la retraite, cession immobilières, regroupement de centres, réduction progressive des services d'hébergement et de restauration, baisse continue de la subvention d'équilibre... Les difficultés de l'établissement ont des racines profondes, qui se trouvent dans l'ouverture à la concurrence du secteur de la formation professionnelle et dans le transfert de la compétence aux régions. Ces nouvelles mesures d'économie, visant à un retour express à l'équilibre financier, risquent d'affaiblir encore un peu plus l'établissement.

L'AFPA est pourtant un outil essentiel pour préparer l'avenir de la France, pour former aux métiers de demain et structurer les filières d'avenir pour répondre aux enjeux de transition énergétique. Par ailleurs, à l'heure où les plans sociaux se multiplient, en particulier dans l'industrie, l'AFPA doit avoir les moyens nécessaires pour jouer un rôle crucial dans le retour à l'emploi et à la formation des salariés concernés. Pour rappel, 100 000 emplois directs et 300 000 emplois indirects ont été supprimés ou menacés depuis septembre 2023, d'après les chiffres collectés par la Confédération générale du travail (CGT).

L'AFPA, loin d'être d'être une charge sur le budget de l'État, doit être vue comme un outil pour accompagner la reconquête de la souveraineté industrielle de la France et accélérer la transition écologique. Sa valeur sociale ajoutée doit également être prise en compte : d'après une étude réalisée par le cabinet Koreis, les coûts sociaux économisés grâce à l'accompagnement de l'AFPA s'élèvent à 121 millions d'euros.

Il appelle donc le Gouvernement à tout faire pour ne pas sacrifier ce fleuron de la formation professionnelle, accessible, inclusive, décentralisé, au service des plus fragiles. Il demande ainsi au Gouvernement s'il entend prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver l'AFPA, en la dotant notamment d'un plan pluriannuel d'investissement et en envisageant de nouvelles modalités de financement public.

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En attente de réponse du Ministère du travail et des solidarités .

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