Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 18/12/2025

M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la situation critique de la dermatologie médicale et chirurgicale marquée par une inadéquation croissante entre les capacités actuelles de formation et les besoins réels de cette spécialité.
Les données démographiques publiées par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et par le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) font état d'une baisse de 22 % du nombre de dermatologues en dix ans, tandis que 50 % des praticiens ont aujourd'hui plus de 60 ans, dont 17 % exercent déjà en cumul emploi-retraite. Les projections élaborées par les instances professionnelles et universitaires anticipent, d'ici 2030, une diminution supplémentaire d'environ 30 % des effectifs, toutes modalités d'exercice confondues. Une telle évolution préoccupante résulte de plusieurs facteurs : un système de sélection historiquement trop restrictif (quotas), un écart grandissant entre l'offre de soins, la progression des maladies de peau (cancers, affections inflammatoires, infections ou pathologies chroniques), un dispositif universitaire sous-dimensionné et un vieillissement accéléré de la profession, avec un taux de renouvellement très inférieur aux départs attendus. Dans plusieurs régions, en particulier les zones rurales ou faiblement dotées, cette insuffisance de dermatologues se traduit par des délais incompatibles avec certaines prises en charge urgentes (suspicions de mélanomes, poussées inflammatoires sévères, infections aiguës) conduisant un nombre croissant de patients à renoncer à une consultation comme le constatent les agences régionales de santé (ARS). Dans ce contexte, une pétition nationale portée par des spécialistes a été déposée sur la plateforme officielle de l'Assemblée nationale (initiative n° 4828). Celle-ci appelle à une réévaluation rapide des capacités de formation en cohérence avec les besoins épidémiologiques et les missions de prévention, de dépistage ainsi que de prise en charge qui relèvent de cette discipline.
Aussi, il souhaite connaître les mesures concrètes que le Gouvernement entend prendre pour accroître le nombre de terrains de stage agréés en dermatologie dans toutes les subdivisions, pour renforcer les équipes pédagogiques et hospitalo-universitaires, notamment par l'ouverture de nouveaux postes , pour adapter l'organisation du troisième cycle afin de permettre l'accueil effectif d'un plus grand nombre d'internes, dans des conditions compatibles avec la qualité de la formation, et enfin pour réduire les disparités territoriales en soutenant l'implantation ou le développement de services formateurs dans les régions sous-dotées. Il lui demande dans quels délais ces dispositions pourraient être mises en place compte tenu de l'urgence démographique et des conséquences négatives déjà perceptibles sur l'accès aux soins pour la population.

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En attente de réponse du Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.

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