Question de Mme SCHALCK Elsa (Bas-Rhin - Les Républicains) publiée le 18/12/2025

Mme Elsa Schalck appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de l'action et des comptes publics, chargé de la fonction publique et de la réforme de l'État publique sur la difficulté rencontrée par de nombreuses communes bas-rhinoises pour le versement d'une prime de fin d'année aux agents des collectivités.
Les éventuelles primes « de fin d'année » ou de « treizième mois » pour les agents des collectivités territoriales ne peuvent être accordées que dans des conditions très limitées par l'article L. 714-11 du code général de la fonction publique, qui reprend l'article 111 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale.
Ainsi, une collectivité ne peut verser une telle prime à ses agents que si elle l'avait instaurée avant le 28 janvier 1984, date qui correspond au lendemain de la publication de la loi précitée. Les collectivités doivent dès lors être en capacité de prouver l'existence d'une telle délibération.
Par conséquent, seules les collectivités ayant institué un complément de rémunération avant la loi du 26 janvier 1984 peuvent effectuer les versements correspondants.
Cette exigence s'avère d'un maniement particulièrement délicat pour les communautés de communes issues de la fusion de plusieurs intercommunalités dont certaines disposaient avant 1984 de la prime de treizième mois. Il en résulte en pratique, à travail égal, des ruptures d'égalité dans la rémunération des agents selon qu'ils soient issus d'une intercommunalité disposant, ou non, d'une prime de treizième mois.
Or, en vertu du principe fondamental de libre administration des collectivités territoriales garanti par la Constitution, les communes devraient pouvoir être libres de déterminer la modulation et la nature des compléments indemnitaires attribués, dès lors que cela s'effectue dans le cadre du respect réglementaire général.
Dans un contexte où les collectivités peinent déjà à recruter et à fidéliser leurs agents, la suppression de cette prime risque d'accentuer la perte d'attractivité du service public. Elle est d'autant plus problématique qu'elle intervient dans une période où les agents municipaux voient leurs missions se complexifier, leurs responsabilités augmentées avec le nouveau régime de responsabilité du gestionnaire public et leur pouvoir d'achat diminuer. En outre, cette situation crée des différences entre les communes, suivant qu'elles ont décidé avant 1984 ou après 1984 d'instaurer une attribution de primes. Des collectivités peuvent ainsi perdre en attractivité, malgré l'excellence de leur gestion, en raison de la simple application rigide du principe de parité sans prise en compte des équilibres territoriaux. En outre, l'application stricte de la règle empêche toute prise en compte du contexte frontalier, des communes se trouvant ainsi dans l'impossibilité d'offrir une rémunération attractive en comparaison d'employeurs allemands ou de collectivités disposant d'une prime de treizième mois.
Il est nécessaire de permettre aux communes de continuer à reconnaître l'investissement de leurs équipes en cohérence avec leur autonomie administrative et leur réalité territoriale.
Aussi, elle demande au Gouvernement d'entendre cette préoccupation relayée par des maires et souhaite savoir si une évolution est envisagée afin de permettre aux collectivités qui le souhaitent la mise en place de telles primes de fin d'année.

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En attente de réponse du Ministère délégué auprès de la ministre de l'action et des comptes publics, chargé de la fonction publique et de la réforme de l'État.

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