Question de M. SZPINER Francis (Paris - Les Républicains) publiée le 18/12/2025

M. Francis Szpiner appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la banalisation croissante des infections sexuellement transmissibles (IST) en France, un phénomène qui a directement contribué à l'augmentation inquiétante de leur transmission, notamment chez les jeunes et les populations les plus exposées.
Les dernières données de Santé publique France et des centres de dépistage révèlent une explosion des cas de syphilis, gonococcie, chlamydiose et infections à virus de l'immunodéficience humaine (VIH), en particulier chez les 15-30 ans. Cette hausse s'explique en grande partie par une perception erronée des risques : les IST sont souvent perçues comme « moins graves » grâce aux progrès thérapeutiques (ex : trithérapie pour le VIH, antibiotiques pour les autres IST), ce qui conduit à une diminution de l'usage du préservatif et à une méconnaissance des conséquences (stérilité, résistances aux antibiotiques, complications neurologiques). Cette hausse s'explique également par l'absence de culture de prévention : les campagnes actuelles ne parviennent pas à dédramatiser le dépistage ni à rappeler l'importance des protections, notamment chez les jeunes pour qui les IST sont devenues un « risque acceptable ». Par ailleurs, la désinformation et les idées reçues contribuent également à cette hausse. En effet, beaucoup pensent, à tort, que les IST « se soignent facilement » ou que « ça n'arrive qu'aux autres », ce qui retarde les dépistages et favorise la transmission.
Les conséquences sont graves et doivent alarmer : une hausse des résistances aux antibiotiques (ex : gonococcie multirésistante), rendant certaines IST difficiles, voire impossibles à soigner ; des retards de diagnostic qui aggravent les complications (ex : stérilité, transmission mère-enfant) ; un coût croissant pour l'assurance maladie, avec des dépenses liées aux traitements et aux hospitalisations en forte augmentation.
Dans ce contexte, il lui demande quelles actions le Gouvernement compte engager pour lutter contre la banalisation des IST, en menant des campagnes choc et régulières rappelant leur gravité, leurs conséquences et l'importance du dépistage et de la protection ; comment Mme la ministre compte moderniser les messages de prévention pour casser les idées reçues et rendre le dépistage systématique ; quelles mesures seront prises pour réintégrer la prévention des IST dans les parcours éducatifs (collèges, lycées, universités) et former les professionnels de santé (médecins, infirmiers scolaires) à une communication claire et sans tabou sur ces sujets ; si un plan spécifique sera mis en place pour cibler les populations les plus touchées (jeunes, HSH, personnes précaires) avec des messages clairs ; quels moyens seront alloués aux associations et aux agences régionales de santé pour briser la désinformation sur les réseaux sociaux.
La banalisation des IST est un danger pour la santé publique. Il est urgent de réveiller les consciences, de rendre visible l'invisible et de faire de la prévention une priorité nationale.

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En attente de réponse du Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.

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