Question de M. VALLET Mickaël (Charente-Maritime - SER) publiée le 04/12/2025

M. Mickaël Vallet attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique au sujet de la situation économique difficile de l'entreprise Colibri à Pons en Charente-Maritime.

L'instabilité politique et la dette du pays fragilisent les investissements des entreprises, contractent les capacités d'actions de l'État, des régions, des départements, des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et des communes. Les collectivités n'ont plus les moyens d'amortir les crises économiques et sociales. Et c'est encore plus vrai dans les territoires les plus en difficulté.

Dans ce contexte national, l'annonce d'un plan social et de la possible fermeture du site Colibri à Pons en Charente-Maritime, biscuiterie historique, fondée en 1896 et acteur économique emblématique de la Haute Saintonge, constitue un véritable choc local.

Selon les informations rendues publiques, l'entreprise, filiale du groupe Roullier, est engagée dans une phase d'information en vue d'un plan de sauvegarde de l'emploi pouvant conduire, en 2026, à la suppression de 68 postes directs et permanents, une quarantaine d'emplois intérimaires et à la remise en cause de nombreux emplois indirects, dans une commune déjà durement frappée par la désindustrialisation, la crise agricole et la crise viticole.

Face à cette situation, les salariés se mobilisent pour défendre leurs emplois, leur savoir faire et la pérennité de l'outil industriel de Colibri à Pons. Ils craignent la délocalisation de la production vers d'autres sites, en Loire-Atlantique, ou sont engagés des investissements importants de 20 millions d'euros par le même groupe Roullier. Celui-ci semble avoir décidé de privilégier son site de Loire-Atlantique, au détriment de celui de Pons. Pourtant dès son achat il y a 10 ans, il savait que 4 millions étaient nécessaires pour moderniser l'appareil de production de la fameuse madeleine. Des investissements qui n'ont jamais été réalisés. Les acquisitions de ces dernières années ont été ou sont en cours de transfert vers le site de Nantes.

Il tient à souligner, ici, les initiatives de Monsieur le Préfet de Charente-Maritime qui réunit les parties prenantes afin de suivre, évaluer et objectiver la situation.

Néanmoins, les élus locaux et les acteurs du territoire redoutent un affaiblissement durable du tissu économique local, avec des conséquences sociales pour des familles qui auront des difficultés à retrouver un emploi à proximité.

Cette situation oblige à des réponses concrètes et de proximité, alors que les aides de l'État ne devraient pas permettre au groupe, florissant par ailleurs, de financer une telle délocalisation.
Il lui demande quelles initiatives immédiates le Gouvernement compte prendre pour sécuriser les salariés du site Colibri de Pons, notamment en matière d'information, de maintien dans l'emploi, de formation et de reclassement.
Il souhaite savoir également quelles initiatives le Gouvernement compte prendre pour accompagner les éventuelles restructurations industrielles du site et conserver un savoir-faire local qui avait fait de la commune la première cité du biscuit.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique.

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