II. LES ORIENTATIONS DU PROJET DE BUDGET POUR 2002

A. LES ACTIONS EN FAVEUR DE LA PROMOTION DU SPORT

Les actions conduites en faveur de la promotion du sport doivent s'efforcer de tenir un juste équilibre entre les actions menées en faveur du sport de haut niveau, et celles qui tendent au développement du sport de masse.

1. La lutte contre le dopage

L'augmentation sensible du pourcentage des contrôles positifs et plus encore les aveux auxquels passent « spontanément » ou dans le cadre de procédures judiciaires, des sportifs, des entraîneurs ou des médecins, dessinent l'ombre d'une généralisation des pratiques de dopage dans un nombre croissant de disciplines sportives. Phénomène aggravant, ces pratiques déviantes ne se cantonnent pas aux sportifs de haut niveau engagés dans une recherche de la performance à outrance, mais elles interviennent dès les étapes de sélection, et concernent des sportifs de plus en plus jeunes, donc de plus en plus vulnérables.

Dans la course qui est engagée entre le dopage, à la recherche de produits plus « efficaces » et plus discrets, et la lutte contre le dopage qui repose sur la mise au point de tests de dépistage sûrs et reconnus, la seconde est handicapée par un retard structurel : la mise au point du test de dépistage ne peut précéder la mise au point des produits dopants.

Compte tenu de l'importance des enjeux, tant pour la santé des sportifs qui s'exposent à de graves risques, que pour l'éthique sportive, fortement dégradée par ces pratiques déloyales, l'Etat et le mouvement sportif doivent s'engager avec ténacité dans un effort conjoint qui associe la dimension éducative et la dimension répressive.

Le gouvernement français a fait adopter en 1999 une loi relative à la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage, qui dote la France d'un dispositif renouvelé et renforcé en matière de lutte contre le dopage. Si le ministère semble avoir pris la mesure des moyens financiers nécessaires à son application, on peut en revanche regretter la persistance de certains retards dans l'adoption des textes d'application, qui ont longtemps retardé et bloquent parfois encore la pleine entrée en vigueur de son dispositif.

Il est en outre évident que la lutte contre le dopage doit être aussi internationale que les compétitions sportives, sauf à pénaliser les sportifs provenant des pays qui seraient les plus avancés en ce domaine.

a) Le dispositif français de lutte contre le dopage

La loi n° 99-223 du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage comporte plusieurs volets.

(1) La surveillance médicale des sportifs

La loi de 1999 prévoit un dispositif de surveillance médicale des sportifs qui repose sur l'instauration de contrôles médicaux sanctionnés par la délivrance d'un certificat pour les sportifs adhérant à une fédération et, pour des sportifs de haut niveau, sur un suivi régulier opéré par les fédérations.

• Contrôles et certificats médicaux

La loi de 1999 amplifie des dispositions qui existaient déjà antérieurement, et consacre un dispositif de surveillance médicale des sportifs qui repose sur deux dispositions principales :

* l'obligation 4( * ) , pour toute personne désirant adhérer à une fédération sportive, de passer un contrôle médical préalable sanctionné par la délivrance d'un certificat médical attestant l'absence de contre-indication à la pratique des activités physiques et sportives . Ce certificat est valable pour toutes les disciplines sportives à l'exception de certaines disciplines « à risques » dont la liste a été renvoyée à un arrêté conjoint du ministre chargé des sports et du ministre de la santé. Cet arrêté, pris le 28 avril 2000, vise les sports de combat pour lesquels la mise « hors de combat » est autorisée, l'alpinisme de pointe, les sports utilisant les armes à feu, les sports aériens, mécaniques et sous-marins ;

* l'obligation 5( * ) pour toute personne, licenciée ou non, qui souhaite participer à une compétition sportive organisée ou agréée par une fédération, de produire un certificat médical mentionnant l'absence de contre-indication à la pratique sportive en compétition.

• La surveillance médicale des sportifs de haut niveau

L'article 12 de la loi codifié à l'article L. 3621-2 du code de la santé publique confie aux fédérations sportives délégataires le soin d'assurer la surveillance médicale des sportifs de haut niveau ainsi que des licenciés inscrits dans les filières d'accès au sport de haut niveau.

Un arrêté conjoint du ministre chargé des sports et du ministre de la santé en date du 28 avril 2000 a défini la nature et la périodicité des examens médicaux qui sont assurés dans le cadre de cette surveillance.

Les résultats de ces examens sont mentionnés dans un livret individuel (article 13 - article L. 3621-3 du code de la santé publique).

Ces dispositions réglementaires permettent juridiquement d'assurer le suivi médical des sportifs de haut niveau. Toutefois, le Conseil d'Etat n'a toujours pas été saisi du décret, prévu au même article, précisant les conditions dans lesquelles sera exercée la surveillance médicale des jeunes licenciés inscrits dans les filières d'accès au sport de haut niveau , la nature exacte de ces filières devant être elle-même définie auparavant par décret.

Des crédits supplémentaires ont été octroyés par le ministère de la jeunesse et des sports aux fédérations pour la mise en place du suivi médical longitudinal : les subventions versées à cet effet aux fédérations ont atteint 4,2 millions d'euros (27 millions de francs) en 2001, permettant à 3 500 sportifs, sur les 6 000 inscrits comme sportifs de haut niveau, de bénéficier d'un suivi médical partiel ou complet.

Le ministère se fixe pour objectif d'étendre cette surveillance à l'ensemble des sportifs de haut niveau en 2002, et, en 2003, à tous les licenciés inscrits dans les filières d'accès au haut niveau (environ 12 000 personnes). Une mesure nouvelle de 3 millions d'euros (20 millions de francs) est inscrite à cet effet dans le projet de budget pour 2002.

(2) Le dispositif de lutte contre le dopage

• Les antennes médicales de lutte contre le dopage

Les antennes médicales de lutte contre le dopage sont, avec le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, les deux principaux dispositifs novateurs de la réforme de 1999. Leur mise en place, qui avait accusé des retards préoccupants en 2000, s'est progressivement effectuée en 2001.

Elles ont été créées par l'article L. 3621-2 du code précité, à l'initiative du Sénat, pour organiser des consultations ouvertes aux personnes ayant eu recours à des pratiques de dopage, et un décret n° 2000-372 du 28 avril 2000 a précisé leurs conditions d'agrément et de fonctionnement.

Ce décret confirme le rôle central qui est reconnu aux antennes dans le cadre de la lutte contre le dopage. Elles sont en effet en contact avec les différents intervenants concernés :

- les sportifs tout d'abord, puisqu'elles sont chargées d'offrir une consultation spécialisée aux personnes qui se sont dopées, et de leur proposer un suivi médical attesté, le cas échéant, par un certificat nominatif mentionnant la durée et l'objet du suivi ;

- les médecins prescripteurs , qui sont tenus de leur transmettre les constatations qu'ils ont pu faire à l'occasion d'un examen ;

- les professionnels de santé, qu'elles doivent informer des risques liés à l'usage des produits dopants ;

- la cellule scientifique du conseil de prévention et de lutte contre le dopage , à qui elles doivent transmettre sous forme anonyme l'ensemble des données qu'elles recueillent ;

- les autorités du ministère de la jeunesse et des sports et du conseil de prévention, qu'elles doivent alerter de l'apparition éventuelle de nouvelles pratiques ;

- les fédérations sportives auprès desquelles elles ont une mission d'expertise et de conseil.

Toutefois, les modalités de mise en place de ces antennes doivent en outre être définies, après concertation ministérielle, par une circulaire conjointe du ministère de la santé et du ministère de la jeunesse et des sports.

Cette circulaire, longtemps attendue, n'a été finalement publiée qu'en fin d'année dernière, le 6 décembre 2000, paralysant pendant de longs mois la mise en place effective des premières antennes et ce, alors même que le budget pour 2001 avait prévu une mesure de 13,3 millions de francs pour la mise en place des 24 antennes, qui devaient être installées à raison d'une antenne, au moins, par région métropolitaine.

La parution de cette circulaire a débloqué cette situation et les créations d'antennes se sont succédé tout au long de l'année, mais votre rapporteur doit constater, au vu des informations qui lui ont été communiquées, que deux ans et demi après la promulgation de la loi du 23 mars 1999, l'objectif des 24 antennes n'est toujours pas réalisé .


RÉGION

ÉTABLISSEMENT

RESPONSABLE

DATE DE L'AGRÉMENT

Lorraine

CHU Nancy
Service d'exploration de la fonction respiratoire et de l'aptitude à l'exercice

Pr. Aouzi

Arrêté du 15 mars 2001

Poitou-Charentes

CHU Poitiers

Dr. Goubault

Arrêté du 17 mai 2001

Pays de la Loire

CHU Nantes
Service de psychiatrie et psychologie médicale

Pr. Venisse

Arrêté du 2 juillet 2001

Bourgogne

CHU Dijon
Service de psychiatrie adulte

Pr. Gisselmann

Arrêté du 2 juillet 2001

Réunion

CHD Félix Guyon
Service de médecine II - addictologie
Saint-Denis-de-la-Réunion

Dr. Ferrandiz

Arrêté du 2 juillet 2001

Basse-Normandie

CHU Caen
Service d'explorations fonctionnelles

Pr. Coquerel

Arrêté du 17 juillet 2001

Nord-Pas de Calais

CHRU Lille
Service d'addictologie

Pr. Parquet

Arrêté du 19 juillet 2001

PACA

CHU Marseille
Centre antipoison

Dr. Valli

Arrêté du 24 août 2001

PACA

CHU Nice
Service de pharmacologie

Dr. Jacomet

Arrêté du 24 août 2001

Limousin

Service de pharmacologie et toxicologie du CHRU Limoges

Dr. Marquet

Arrêté du 5 septembre 2001

Aquitaine

Centre d'accompagnement et de prévention pour les sportifs (CAPS) du CHU Bordeaux

Dr. Mangon

Arrêté du 5 septembre 2001

Midi-Pyrénées

Unité fonctionnelle « centre Maurice-Dide » du centre hospitalier universitaire Toulouse

Dr. Montastruc

Arrêté du 5 septembre 2001

Rhône-Alpes

CHU Grenoble
Exploration fonctionnelle cardio-respiratoire

Pr. Barret

Arrêté du 5 septembre 2001

• Agrément et assermentation des médecins contrôleurs

L'article L. 3632-1 du code précité confie les enquêtes et contrôles à des fonctionnaires de la jeunesse et des sports et à des médecins agréés et assermentés dans des conditions qui ont été définies par le décret n° 2000-262 du 22 mars 2000. Les modalités de la formation initiale et de la formation continue que doivent recevoir les médecins ont été précisées par un arrêté du 25 juillet 2000.

La formation initiale comprend à la fois une formation théorique d'au moins neuf heures et une formation pratique qui se déroule à l'occasion de trois contrôles sous la responsabilité du médecin agréé et assermenté chargé de la coordination régionale. La formation continue a lieu sous la forme d'une session d'une durée d'au moins quatre heures, au moins une fois tous les deux ans.

La formation initiale comprend à la fois une formation théorique d'au moins neuf heures et une formation pratique qui se déroule à l'occasion de trois contrôles sous la responsabilité du médecin agréé et assermenté chargé de la coordination régionale. La formation continue a lieu sous la forme d'une session d'une durée d'au moins quatre heures, au moins une fois tous les deux ans.

La mise en place de ce dispositif a respecté de justesse les délais posés par la loi.

Celle-ci avait autorisé les agents et les médecins agréés en application des dispositions de la loi de 1989 précédemment en vigueur, à accomplir les missions définies par la loi de 1999 pendant une durée d'un an à compter de l'entrée en vigueur de cette dernière. Cette disposition transitoire a été exploitée jusqu'à son terme le plus reculé : ce n'est en effet que le 22 mars 2000 qu'a été pris le décret n° 2000-262 relatif à l'assermentation des fonctionnaires du ministère de la jeunesse et des sports et des médecins chargés des contrôles. Et ce n'est que le 24 mars 2000, soit le jour même de l'expiration de cette période transitoire qu'est sorti le premier arrêté agréant 141 médecins. Il est donc vraisemblable que pendant les premières semaines du printemps, le système de lutte contre le dopage a dû fonctionner avec des effectifs de contrôleurs très insuffisants.

Le ministère indique que le nombre des médecins préleveurs serait maintenant de 485, et qu'une soixantaine sont actuellement en cours de formation.

• Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage

Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage est une autorité administrative indépendante dont la composition, les missions et le fonctionnement sont fixées par les articles L. 3612-1 à L. 3612-3 et L. 3634-2 à L. 3634-4 du code de la santé publique. Il est chargé d'assurer une fonction de protection de la santé des sportifs, de régulation des actions menées contre le dopage, et d'information. Composé de neuf membres, il dispose d'une structure administrative et d'un budget de fonctionnement qui lui sont propres. Installé le 23 juin 1999 dans ses locaux, il se réunit en formation plénière depuis septembre 1999.

Si la nomination des neuf membres du Conseil, par un décret du Président de la République, est intervenue dès le 15 juin 1999, ce n'est en revanche que le 24 mars 2000, soit neuf mois plus tard, qu'a été publié le décret relatif à sa procédure disciplinaire qui lui donne enfin les moyens de remplir sa fonction disciplinaire. Ce n'est, en outre, que 45 jours plus tard, le 10 mai 2000, que le conseil a tenu sa première séance, soit près d'un ans après sa création.

Les crédits du CPLD inscrits au chapitre 37-14 du budget des services généraux du premier ministre s'élèveront, en 2002, à 728 696 euros (4,78 millions de francs), en hausse de 1 %.

Toutefois, le bilan que l'on peut tirer, aujourd'hui, de l'action du Conseil n'est pas négligeable : 88 décisions disciplinaires ont été rendues depuis le mois de mai 2000 et trois programmes de recherche médicale ont été lancés.

Les statistiques qui ont été publiées, et qui font état de 44,7 % de prélèvements positifs en 2000 et de 39,7 % en 2001, montrent cependant l'ampleur de la tâche.

L'action du Conseil reste cependant entravée par l'hétérogénéité des règles applicables et par la multiplicité des instances susceptibles d'intervenir, particulièrement dans le cas d'un athlète étranger contrôlé en France. Elle est également souvent confrontée à la résistance forte de certaines fédérations, voire du mouvement olympique, à se voir imposer des réglementations plus sévères que celles dont ils se sont dotées.

Ces considérations montrent la nécessité d'une instance supérieure internationale, qui pourrait être l'Agence Mondiale Antidopage (AMA).

• Le laboratoire national de dépistage du dopage

Le LNDD a été confronté au cours de l'année 2000 à l'obligation émise par le Comité international olympique de se mettre en conformité avec la norme EN 45001, ce qui a entraîné d'importants travaux entre les mois de mars et d'octobre. La diminution des capacités d'analyse du laboratoire ainsi que l'augmentation très importante du nombre de prélèvements effectués au mois de mars, mai et juin 2001 ont eu pour conséquence la constitution d'un stock d'environ 3 000 échantillons en instance d'analyse .

En réponse à votre rapporteur, la ministre de la jeunesse et des sports a reconnu devant votre commission que la capacité du laboratoire avait en effet été dépassée, mais elle a indiqué que, grâce à un effort auquel il fallait rendre hommage, le nombre des contrôles inexploités a été ramené de 3 000 à 1 800.

Rappelons que, jusqu'à présent groupement d'intérêt public, le laboratoire doit être prochainement érigé en établissement public administratif.

• La contribution des fédérations sportives à la lutte contre le dopage

Deux dispositions de la loi du 23 mars 1999 confient aux fédérations sportives des responsabilités particulières en matière de lutte contre le dopage.

* L'article L. 3621-1 du code précité invite les fédérations sportives à veiller à la santé de leurs licenciés et à prendre à cet effet les dispositions nécessaires notamment en ce qui concerne les programmes d'entraînement et le calendrier des compétitions et manifestations sportives qu'elles organisent ou agréent.

Les services du ministère de la jeunesse et des sports doivent veiller à ce que les conventions d'objectifs des fédérations tiennent compte de l'obligation qui leur est faite d'entreprendre des actions de prévention. Elles reçoivent d'ailleurs à cette fin une aide financière de 2,4 millions de francs inscrite au projet de budget, ainsi qu'une enveloppe de 3,6 millions de francs destinée à payer les vacations des médecins appelés à procéder aux contrôles antidopage. Or, aucune mesure relative au principe de l'établissement de calendriers de compétition et de programme d'entraînement ne semble avoir été adoptée pour mieux prendre en compte la protection de la santé des sportifs fixée par la loi.

* L'article L. 3634-1 du code précité confie aux fédérations sportives la responsabilité d'engager des procédures disciplinaires en vue de sanctionner leurs licenciés ou les membres licenciés des groupements sportifs qui leur sont affiliés et qui auraient recours à des pratiques de dopage.

Plus d'un an et demi après la promulgation de la loi, le décret n° 2000-36 du 11 janvier 2000 a précisé les dispositions que les fédérations sportives agréées doivent adopter dans leur règlement en matière de contrôle et de sanctions contre le dopage.

La loi prévoit, en particulier, que les fédérations agréées disposent d'un an pour mettre leurs textes en conformité avec ces dispositions, sous peine d'être privées de leur agrément.

b) La dimension internationale de la lutte contre le dopage

Cette prise de conscience, accélérée par les événements qui ont secoué le monde du cyclisme durant l'été 1998, a débouché sur la création, à Lausanne, le 10 novembre 1999, d'une Agence Mondiale Antidopage chargée de promouvoir et de coordonner la lutte contre le dopage dans le sport sur le plan international.

Instituée à l'initiative du Comité International Olympique, avec le soutien et la participation de gouvernements et d'organismes publics, elle compte actuellement un nombre égal de représentants du mouvement olympique et des pouvoirs publics.

Il conviendrait maintenant de faire évoluer le statut de l'AMA, actuellement fondation de droit privé suisse, vers celui d'organisation internationale de droit public et de renforcer ses pouvoirs. Car ses compétences restent, en l'état actuel des choses, très limitées, du fait de la disparité des approches nationales en matière de lutte contre le dopage, et d'un consensus encore peu avancé sur les dispositions à adopter, même si l'on peut se féliciter de la décision prise par l'AMA, l'année dernière, de retenir la proposition française visant à réaliser 2 500 contrôles sur les participants des jeux olympiques de Sydney.

Le Conseil européen de Nice avait convenu d'intensifier la coopération européenne dans la lutte contre le dopage, et avait approuvé le principe d'une contribution communautaire du budget de fonctionnement de l'AMA à partir de 2002. Cette proposition est cependant subordonnée à la réunion de certaines conditions, posées par la Commission européenne, de façon à préserver les intérêts communautaires.

Ces conditions tiennent à la fois au contrôle que l'Union européenne doit pouvoir exercer sur l'utilisation de sa contribution et à la proportionnalité de l'apport financier de l'Union à son poids relatif dans les instances de décisions de l'AMA.

Car, en l'état actuel des choses, alors qu'il est envisagé que l'Europe finance 47,5 % de la partie gouvernementale du budget de l'AMA, elle aurait le même nombre de représentants au Conseil de fondation que l'Amérique et l'Asie, dont les contributions ne représentent que 29 % et 20,5 % de cet ensemble. Il est donc légitime de considérer que ces conditions ne sont pas remplies.

Le siège provisoire de l'AMA est actuellement à Lausanne et la ville de Montréal a été retenue le 21 août 2001 pour accueillir son siège définitif, de préférence à quatre villes européennes qui avaient également fait acte de candidature (Bonn, Lausanne, Stockholm et Vienne).

La France doit obtenir une définition par l'AMA d'un code antidopage universel applicable partout et à tous les sports.

2. Les actions en faveur du sport de haut niveau

• Organisation des jeux olympiques et grandes manifestations sportives

Dans le projet de budget pour 2002, les crédits consacrés aux grandes manifestations sportives remontent de 18,7 millions d'euros (123 millions de francs) à 23 millions d'euros (151 millions de francs), en hausse de 23 %.

Cette évolution résulte de deux mouvements contraires :

- le projet de budget ne reconduit pas, et pour cause, les crédits qui, dans les budgets de 2000 et 2001 avaient été consacrés au soutien de la candidature de Paris aux jeux olympiques de 2008 ; le soutien financier apporté par l'Etat à cette candidature s'est élevé à 6 millions d'euros (40 millions de francs) sur un budget global de 24,4 millions d'euros (160 millions de francs) ;

- en contrepartie, le projet de budget pour 2002 présente une mesure nouvelle de 3,3 millions d'euros (22 millions de francs) de crédits non reconductibles pour la préparation des jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City (43 millions de francs) ainsi qu'une mesure de 6,5 millions d'euros pour la contribution de l'Etat à l'organisation des championnats du monde d'athlétisme de 2003.

• La charge du Stade de France

Le ministère de la jeunesse et des sports versera en 2002 une indemnité de 12 millions d'euros (78,6 millions de francs) au Consortium exploitant le Stade de France.

Lors de la signature de la convention qui le lie au consortium concessionnaire du stade, l'Etat s'était engagé, compte tenu des incertitudes qui pesaient sur la rentabilité du projet, à lui apporter des garanties assises sur trois paramètres, et assorties le cas échéant de versements d'indemnités compensatoires : la première portait sur l'organisation d'un nombre minimum de matches de football et de rugby ; la seconde sur la présence d'un ou plusieurs clubs résidents de football pendant la durée de la concession ; la troisième, plus globale, visait à garantir au consortium des résultats nets lui permettant de rémunérer les fonds propres investis.

Dans l'ensemble, les premières années de fonctionnement du Stade ont montré l'excellente viabilité économique de cette infrastructure : les dernières données comptables certifiées font apparaître, pour l'exercice allant du 1 er juillet 1999 au 30 juin 2000, un résultat bénéficiaire net de 15,77 millions de francs.

Le seul point sur lequel a dû jouer la garantie de l'Etat tient à la recherche infructueuse de club résident.

Il serait souhaitable, maintenant que la rentabilité globale du Stade est confirmée , de rechercher avec le consortium une solution moins coûteuse pour les finances publiques.

Le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, ainsi que le ministère chargé de la jeunesse et des sports ont chargé, à cette fin, le 24 novembre 2000, M. Claude Villain d'engager des discussions avec le Consortium Stade de France, en vue de trouver un « accord durable et équilibré » dans le cadre d'une évaluation globale de la concession, et de formuler des propositions.

M. Villain a récemment remis ses conclusions aux ministres intéressés.

Toutefois, la ministre de la jeunesse et des sports a indiqué, en réponse à votre rapporteur, lors de son audition devant votre commission des affaires culturelles, que le rapport de M. Villain n'avait proposé aucune piste.

• Le soutien à la pratique du sport de haut niveau


La loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 modifiée relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives fixe, dans ses articles 26 à 32, les conditions dans lesquelles les sportifs de haut niveau peuvent se préparer et concourir dans les compétitions internationales de référence, tout en leur assurant un environnement favorable à leurs études et à leur insertion professionnelle.

Ce dispositif a été retouché par les article 23 à 28 de la loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000.

Toutefois, les dispositions de cette dernière n'entreront pleinement en vigueur que lorsque les décrets d'application qui s'y rattachent auront effectivement été publiés, et notamment ceux portant sur :

- les conditions d'application des dispositions relatives à la composition et aux missions de la Commission nationale du sport de haut niveau ;

- les conditions particulières d'emploi visant à faciliter la formation et la préparation aux concours d'accès à la fonction publique pour les sportifs, juges, entraîneurs et arbitres de haut niveau ;

- les modalités du cumul avec un emploi à temps partiel de fonctionnaire ou d'agent des collectivités territoriales.

Il convient de rappeler que seuls les sportifs inscrits sur la liste nationale des sportifs de haut niveau arrêtée par le ministre chargé des sports peuvent bénéficier d'aides individuelles de l'Etat.

Ces aides peuvent prendre diverses formes :

- Une aide personnalisée peut être versée aux sportifs de haut niveau pour compenser les conséquences financières qui résultent pour eux du temps qu'ils doivent consacrer à l'entraînement et à la compétition.

Financées sur la part nationale du Fonds national pour le développement du sport, ces aides ne sont pas versées directement aux intéressés mais sont déléguées sous la forme d'une enveloppe globale au Comité national olympique et sportif français. Celui-ci effectue ensuite les versements aux sportifs en suivant les indications données par les fédérations. Chaque fédération définit en effet ses propres critères de répartition, dans la limite des sommes prévues à cet effet par la convention d'objectifs passée avec l'Etat, et dans le respect du champ d'application défini par le ministère.

En 2000, un montant total de 53,6 millions de francs a été réparti entre 55 fédérations, et a bénéficié à 2 935 sportifs de haut niveau.

L'aide moyenne a été évaluée à 18 277 francs par sportif.

- Des aides à la poursuite d'études peuvent être versées aux sportifs de haut niveau pour leur permettre de poursuivre leurs études dans des conditions propices à leur progression dans tous les domaines, sportif et scolaire. Elle s'inscrivent dans le dispositif des filières de haut niveau au moyen des structures mises en place (pôles France et pôles Espoirs).

Ce dispositif permet des aménagements horaires. Il constitue un moyen de concilier une vie sportive intensive, une formation scolaire ou professionnelle et des temps de repos.

Ces aménagements d'horaires représentent un point important du cahier des charges à partir duquel sont bâties les filières du sport de haut niveau et les pôles qui les composent.

Le ministère de l'éducation nationale participe à ce financement d'heures supplémentaires-années, destinées notamment au soutien scolaire.

En outre, un nombre croissant d'établissements d'enseignement supérieur tient compte de la qualité de sportif de haut niveau, et propose des adaptations individualisées, telles que l'allongement des cursus, le report de certains examens, ou des cours de rattrapage.

- L'appui donné aux sportifs de haut niveau en matière de formation professionnelle repose sur plusieurs instruments :

- tout d'abord, la majorité des établissements du ministère accueillant des pôles, propose une large palette de formations professionnelles, et en particulier, toutes les formations aux métiers du sport ;

- ensuite, des bourses de formations professionnelles, gérées en collaboration avec le ministère de l'emploi et de la solidarité sont mises à la disposition du mouvement sportif ;

- enfin, des conventions d'insertion professionnelles ont pour objet de permettre aux sportifs de concilier un entraînement de plus en plus exigeant, avec une activité professionnelle. Ces conventions prévoient des horaires allégés sans perte de salaire, afin de libérer des plages horaires. Elles engagent le ministère de la jeunesse et des sports sous la forme de subventions forfaitaires annuelles, d'un montant moyen de 20 000 francs par sportif de haut niveau recruté par une société ou une collectivité territoriale, et d'un niveau moyen de 10 000 francs par sportif de haut niveau recruté par une grande administration ou une entreprise nationale.

En 2001, le ministère de la jeunesse et des sports a consacré 1,3 millions d'euros (8,5 millions de francs) à l'insertion professionnelle.

Les 4 millions de francs supplémentaires inscrits au budget de 2001 sont maintenus en 2002.

3. Les actions en faveur du sport de masse

Le ministère de la jeunesse et des sports propose plusieurs mesures destinées à développer l'insertion des jeunes par la pratique d'un sport et la participation aux activités de loisirs proposées par les associations.

a) Le coupon sport

Le coupon sport est une aide financière destinée aux familles disposant de revenus modestes qui a pour effet de réduire le coût d'adhésion à une association sportive agréée. Ce dispositif, lancé à titre expérimental en 1998 au profit de jeunes âgés de 14 à 18 ans, a concerné quelque 50 000 jeunes lors de cette première année de lancement.

Son bénéfice a été étendu, en 1999 aux jeunes de 18 à 20 ans, et ses crédits ont été régulièrement augmentés en 1999, 2000 et 2001, portant à 50 millions de francs le budget de cette opération et à 250 000 le nombre de ses bénéficiaires.

Une mesure nouvelle de 762 000 euros (5 millions de francs) inscrite au projet de budget pour 2002 devrait permettre de porter à 275 000 le nombre de ses bénéficiaires.

b) Le sport féminin et le sport dans l'entreprise

Partant de la constatation que les femmes sont beaucoup moins présentes que les hommes dans le monde du sport, et que cet écart se creuse encore lorsque l'on aborde les instances dirigeantes des fédérations et des clubs sportifs, le ministère de la jeunesse et des sports a lancé une action spécifique en faveur du développement de la pratique féminine et de la féminisation des instances sportives.

Cette politique s'est traduite par l'insertion dans la loi du 6 juillet 2000 d'un certain nombre de dispositions favorisant l'accès des femmes aux instances dirigeantes des fédérations agrées, et par diverses mesures en faveur du développement des pratiques féminines.

Les dispositions annoncées en 1999 en faveur du sport en entreprise ont permis de mettre en oeuvre un dispositif qui associe le mouvement et les fédérations sportives agréées. Une ligne budgétaire a été introduite à cet effet dans les conventions d'objectifs annuelles.

Les crédits consacrés à cette action, venant en complément des moyens en provenance du FNDS, se sont élevés en 2001 à

- 0,15 million d'euros (1 million de francs) pour le fonctionnement de la commission nationale « sport en entreprise » ;

- 0,61 million d'euros (4 millions de francs) consacrés pour moitié à l'organisation de la journée du sport d'entreprise, et pour moitié à des crédits déconcentrés.

Dans le projet de budget pour 2002, 1 million d'euros de crédits non reconductibles est consacré à la féminisation de la pratique sportive et au développement du sport dans l'entreprise.

c) La pratique sportive des personnes handicapées

Le ministère accorde un soutien financier et en personnel à trois fédérations agréées multisports regroupant les sportifs handicapés : la fédération handisport, la fédération du sport adapté et la fédération sportive des sourds de France.

Les subventions versées à ces trois fédérations restent d'un montant encore modeste, mais connaissent une progression régulière, puisqu'elles sont passées de 1,4 million d'euros en 1998, à 1,75 million d'euros en 1999, et à 2,5 millions d'euros en 2000.

Les associations ressortissant de ces trois fédérations ont, en outre, reçu des subventions de fonctionnement provenant de la part régionale du FNDS pour un montant de 0,8 million d'euros en 2000.

Ces fédérations participent aux grandes compétitions internationales, et essaient d'élargir la pratique sportive au plus grand nombre.

Il est à noter que les prochains championnats du monde d'athlétisme handisport auront lieu en 2002, à Lille, et qu'il s'agira de la plus grande manifestation sportive handisport jamais organisée en France.

Le ministère de la jeunesse et des sport participe, en outre, aux travaux d'accessibilité des équipements sportifs. Une enveloppe de 0,5 million de francs est prévue chaque année pour réaliser ces adaptations dans les établissements du ministère. Une autre enveloppe financière est destinée aux équipements sportifs dont les communes, ou des associations, sont maîtres d'ouvrage ; son montant est passé de 500 000 francs en 1999 à 700 000 francs en 2001.

Votre rapporteur se félicite de ces actions qui lui semblent parfaitement nécessaires, mais déplore que les moyens qui leur sont consacrés restent aussi modestes comparés à ceux consacrés au sport féminin et au sport en entreprise qui concernent aussi les handicapés.

B. LES ACTIONS EN FAVEUR DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE

Les actions entreprises par le ministère de la jeunesse et des sports en faveur de la jeunesse et de la vie associative ne sont pas critiquables dans leur principe, mais leur multiplication traduit une dispersion des efforts. La poursuite de la croissance dans le projet de budget pour 2001 des crédits consacrés à certaines de ces initiatives, comme « les rencontres de la jeunesse », renforce cette préoccupation et lui fait craindre que le ministère de la jeunesse et des sports ne tire pas le meilleur parti de la hausse des moyens qui lui sont consacrés.

1. Les conseils de la jeunesse

Dans la foulée des rencontres de la jeunesse qui se sont tenues à Marly-le-roi en novembre 1997, le ministère a créé un conseil permanent de la jeunesse flanqué de conseils départementaux de la jeunesse et de conseils locaux de la jeunesse. Ce conseil, présidé par la ministre, était composé d'une centaine de jeunes invités à formuler des avis sur toutes les questions qui intéressent la jeunesse.

Le ministère a organisé, en 2001, comme en 2000, un « festival de la citoyenneté », et a souhaité faire consacrer ce dispositif au plan législatif par une disposition de la loi du 17 juillet 2001 portant diverses dispositions d'ordre social, éducatif et culturel, qui a érigé cette instance en « conseil national de la jeunesse ».

Le projet de budget pour 2001 a consacré 1,56 million d'euros (10,23 millions de francs) à ce dispositif ; à raison de 1,15 million d'euros (7,5 millions de francs) pour les conseils départementaux, 0,26 million d'euros (1,7 million de francs) pour le conseil national, et 0,15 million d'euros (1 million de francs) pour le festival de la citoyenneté ; 0,91 million d'euros (6 millions de francs) supplémentaires étaient en outre consacrés à la création et à l'accompagnement des conseils locaux de la jeunesse.

Le projet de loi de budget pour 2002 vient encore accroître ces dépenses d'une mesure nouvelle de 1,5 million d'euros (10 millions de francs) pour les conseils locaux, et de 0,15 million d'euros (1 million de francs) supplémentaire pour le conseil national.

Ce sont donc, au total, 4,12 millions d'euros (un peu plus de 27 millions de francs) qui seront, en 2002, consacrés à ce dispositif.

Votre rapporteur s'interroge sur la nécessité de ces dépenses et leur régulière progression depuis quatre ans.

Les crédits absorbés par le fonctionnement de ces structures de concertation lourdes et coûteuses seront distraits de la satisfaction des besoins effectifs et concrets des jeunes.

2. Le « fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire » ou FONJEP

Le fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (FONJEP) est un des principaux outils de la cogestion entre les pouvoirs publics et les associations. Il a pour fonction d'aider les associations d'éducation populaire et les organismes de droit privé à but non lucratif concernant l'action sociale, en facilitant la rétribution des personnels d'animation. Le ministère de la jeunesse et des sports en assure la tutelle principale, et assure, à lui seul, le financement de plus de la moitié des postes ministériels.

L'Etat apporte plus particulièrement son soutien à l'action éducative sous la forme d'une aide annuelle appelée « postes FONJEP » et portant sur un projet lié à l'emploi associatif.

En 2001, 100 postes ont été créés, portant à 3 365 postes pour les personnels d'animation des associations agréées de jeunesse et d'éducation populaire. Ces postes sont, à plus de 70 %, attribués au niveau local.

Les moyens consacrés au FONJEP dans le projet de loi de finances pour 2002 sont renforcés par une mesure nouvelle de 0,88 million d'euros (5,8 millions de francs) qui est destinée à permettre :

- la création d'une cinquantaine de postes supplémentaires ;

- le relèvement de la prise en charge de chaque poste par l'Etat, qui passera de 47 000 à 48 000 francs.

3. L'absence de mesures nouvelles en faveur du bénévolat

Le Premier ministre avait, au cours des assises nationales de la vie associative qui se sont tenues en février 1999, confié au ministère de la jeunesse et des sports le soin d'animer une réflexion interministérielle sur les mesures propres à encourager l'exercice du bénévolat.

L'importance du rôle joué par les bénévoles, dans tout le mouvement sportif, mais particulièrement dans les petits clubs, appelle, à juste titre, des mesures concrètes de reconnaissance et de soutien.

Les dispositions adoptées dans le cadre de la loi du 6 juillet 2000 modifiant la loi 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation des activités physiques et sportives n'apportent cependant pas d'améliorations notables à la situation des bénévoles.

La possibilité que leur offre l'article 40 de la loi du 6 juillet 2000 (article 45-1 de la loi de 1986 modifiée) de bénéficier de congés pour suivre la formation liée à leur activité de bénévole n'ajoutait rien au droit en vigueur. Tout salarié, dès lors qu'il répond aux conditions d'ancienneté requises pour demander un congé individuel de formation avait en effet déjà le droit de demander ce congé pour suivre une formation lui permettant d'exercer ou de mieux assurer des fonctions dans une association.

Quant au régime de déduction fiscale des frais exposés par les bénévoles, il est excessivement restrictif.

La loi du 6 juillet 2000 a complété l'article 200 du code général des impôts de façon à permettre aux bénévoles de bénéficier d'une réduction d'impôts en raison des frais qu'ils engagent dans l'exercice de leur activité associative.

Toutefois, ces frais ne sont pris en compte que s'ils font l'objet d'un justificatif et si les bénévoles renoncent expressément à leur remboursement, ce qui risque de se traduire par des procédures d'une lourdeur excessive, pour une déduction fiscale limitée à 50 % des dépenses exposées et de 6 % du revenu imposable.

En outre, une instruction du 23 février 2001 6( * ) a prévu que les frais afférents aux déplacements avec véhicule personnel sont calculés en fonction d'un barème, prévu à l'article 302 septies A ter A-2 du code général des impôts, qui ne prend en compte que les frais de carburant alors qu'il existe, en matière de déduction des frais professionnels 7( * ) , un barème global beaucoup plus avantageux pour le contribuable, en particulier pour l'amortissement des véhicules.

Votre rapporteur a rappelé à Mme le ministre l'ardente nécessité de créer un statut du bénévole rassemblant et développant toutes les mesures en reconnaissance du rôle primordial des bénévoles dans les activités liées en particulier à la jeunesse et au sport.

Votre rapporteur souhaite inviter le Gouvernement à appliquer également ce barème au profit des bénévoles.

4. Les échanges internationaux de la jeunesse

Le ministère accorde traditionnellement à deux offices internationaux un appui financier.

a) L'Office franco-allemand de la jeunesse

L'Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ) est une institution internationale dont l'origine remonte au traité de coopération du 22 janvier 1963 entre la France et la République fédérale allemande. Il a pour vocation de resserrer les liens qui unissent les jeunes des deux pays, de renforcer leur compréhension mutuelle, d'encourager et, le cas échéant, de réaliser des rencontres et des échanges de jeunes.

Les moyens consacrés à l'Office sont importants. Son budget s'est élevé à 23 millions d'euros en 2000 (151 millions de francs) ; il provenait, à hauteur de 20,5 millions d'euros (134,6 millions de francs) de subventions gouvernementales réparties sur une base paritaire. Cette subvention a vocation à augmenter régulièrement, conformément à la décision adoptée lors du sommet franco-allemand du printemps 1999, qui a décidé de majorer de 2 millions de francs par an pendant trois ans, à compter de 2000, les contributions gouvernementales. Cependant, à la suite d'une divergence d'interprétation sur cet accord, les deux Etats n'ont finalement augmenté leurs contributions respectives que d'un million de francs en 2000. En 2001, cette dotation devrait s'élever à 10,5 millions d'euros (68,67 millions de francs).

b) L'Office franco-québécois pour la jeunesse

L'Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) a été créé par un protocole entre les deux gouvernements le 9 février 1968. Ce protocole prenait appui sur l'Entente entre la France et le Québec du 27 février 1965 portant sur un programme d'échanges et de coopération dans le domaine de l'éducation.

Sa mission initiale était de relancer et d'approfondir la relation franco-québécoise, par l'encouragement d'échanges et de rencontres entre jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans.

Le protocole créant l'Office précise que les deux gouvernements contribuent à parts égales à son financement, mais ce principe d'égalité soulève dans son application des difficultés qui tiennent en particulier à la différence dans les structures financières des deux sections, qui reflète elle-même la disparité des réglementations fiscales et sociales des partenaires.

La contribution du ministère versée à la section parisienne s'est élevée à 2 millions d'euros (13,58 millions de francs) en 2000 et à 1,9 million d'euros (12,6 millions de francs) en 2001. Sa dotation sera reconduite au même niveau en 2002.

5. L'information des jeunes

L'information des jeunes relève des missions prioritaires du ministère de la jeunesse et des sports et de ses services déconcentrés qui s'appuient sur un nombre important de structures associatives, régionales, départementales ou locales qui constituent le réseau « information jeunesse ».

La ministre de la jeunesse et des sports s'attache à renforcer et à dynamiser ce réseau qui est constitué de 1 622 organismes, parmi lesquels figurent, en particulier 32 centres information jeunesse (CIJ) qui regroupent le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ), 27 centres régionaux d'information jeunesse (CRIJ), et 4 centres d'information jeunesse (CIJ) départementaux localisés en Ile-de-France. Ces centres assurent une mission d'information et de documentation et animent dans chaque région un réseau de 262 bureaux d'information jeunesse (BIJ), de 1 303 points d'information jeunesse (PIJ) et de 25 bus-info. Le réseau information jeunesse bénéficie de 0,76 million d'euros supplémentaires dans le projet de budget pour 2002 .

Le programme « Cyber jeunes » devenu « points cyb » a été mis en place conformément à la décision du Premier ministre, le 12 mai 2000, d'équiper les points information jeunesse en matériel d'accès à l'internet et au multimédia et de former leurs personnels. 275 « points cyb » ont été labellisés en 2000. Il bénéficie dans le projet de budget pour 2002 de 2,9 millions d'euros (19 millions de francs) de mesures nouvelles .

6. Le soutien aux initiatives de jeunes : le plan « Défi Jeunes »

Déjà ancien, puisqu'il a été créé en 1987, le programme Défi Jeunes a vocation à encourager et soutenir la capacité d'initiatives des jeunes de 15 à 28 ans dans des domaines très variés.

L'aide qu'il est susceptible d'apporter est de trois ordres : un accompagnement pédagogique et technique, un accompagnement financier par l'attribution de chèques conseils formation et l'attribution de bourses décernées par des jurys régionaux d'un montant pouvant atteindre 50 000 francs.

La sélection des projets, confiée à des jurys régionaux, privilégie des critères liés à l'utilité sociale et à l'impact local.

En 2000, l'accroissement de l'activité de Défi Jeunes s'est traduit par une légère augmentation du nombre des opérations soutenues : au total, 867 projets ont été primés, concernant 2 080 bénéficiaires.

La subvention versée au groupement d'intérêt public « défi-jeunes » est, dans le projet de budget pour 2002, maintenue à 3,1 millions d'euros (20,5 millions de francs), comme en 2000 et en 2001.

C. UN EFFORT EN FAVEUR DE LA FORMATION ET DE L'EMPLOI

1. Les contrats éducatifs locaux (CEL)

Divers dispositifs visant à aménager les rythmes de vie des enfants et des adolescents se sont succédé depuis une quinzaine d'années.

Un comité baptisé CESARE (comité d'évaluation et de suivi des aménagements des rythmes de l'enfant) et présidé par notre collègue M. Jean-Paul Delevoye, président de l'association des maires de France, a remis en septembre 1999 un rapport intitulé « pour une approche globale du temps de l'enfant ». Celui-ci recommande notamment la poursuite et l'amplification de l'expérimentation des aménagements des rythmes scolaires. Celle-ci passe par une réduction de la durée quotidienne des cours et une meilleure appréhension des activités périscolaires. Cet aménagement des rythmes scolaires permettrait ainsi de développer la pratique d'activités culturelles et sportives variées.

A l'issue d'une réflexion interministérielle conduite par les trois ministères concernés -éducation nationale, recherche et technologie, culture et communication, jeunesse et sports- le Gouvernement a décidé, par deux circulaires du 9 juillet et 30 octobre 1998 de mettre en place des contrats éducatifs locaux (CEL) auxquels s'associera également le ministère de la ville.

Depuis la parution de ces circulaires, les contrats éducatifs locaux se sont progressivement substitués aux différentes formes de contractualisation existant précédemment, ils reposent sur une coordination des moyens de l'Etat, et un partenariat avec les collectivités locales, les associations, et les institutions à vocation sociale.

L'élaboration d'un CEL doit aboutir à un projet éducatif qui respecte la diversité des rythmes de vie et d'apprentissage de l'enfant ou de l'adolescent, qui favorise leur accès à la diversité des connaissances en dehors des heures scolaires.

En 2001, plus de 2 000 contrats ont été recensés. Ils touchent plus de 32 millions d'enfants et de jeunes.

Les crédits consacrés aux CEL qui s'élevaient à près de 47 millions d'euros (310 millions de francs) dans le budget 2001, sont portés à près de 49 millions d'euros (320 millions de francs) dans le projet de budget pour 2002, grâce à l'apport de deux mesures nouvelles d'un montant total de 1,7 million d'euros (11 millions de francs) .

Le nombre de contrats signés est actuellement de 2000. Le ministère estime que le coût de leur généralisation nécessiterait un quadruplement de l'effort actuel. Un certain rééquilibrage de leur financement paraît en outre souhaitable, dans la mesure où celui-ci repose pour près de la moitié (49,4 %) sur les communes.

2. Les emplois-jeunes

Le plan emplois-jeunes a été institué par la loi n° 97-940 du 16 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes, et va entrer dans sa quatrième année d'existence.

Il se proposait de répondre à des besoins émergents ou non satisfaits, par la création de 350 000 emplois, et devait initialement être complété par la création de 350 000 autres emplois dans le secteur privé, second volet qui n'a jamais vu le jour.

Mais, comme le relevait un récent rapport de la commission des affaires sociales du Sénat 8( * ) , « recruter des emplois-jeunes était sans nul doute la phase du dispositif la plus aisée à mettre en oeuvre dès lors que le Gouvernement y affectait des moyens budgétaires considérables ; plus délicate, en revanche, est la sortie du dispositif ».

Le ministère de la jeunesse et des sports a participé activement à la mise en place du plan emploi-jeunes. Sur les 51 523 emplois dont il a favorisé le recrutement, 33 634 ont été créés dans le secteur associatif, et un peu plus de 13 660 l'ont été dans les collectivités locales.

Le 6 juin dernier, le ministre de l'emploi et de la solidarité a annoncé de nouvelles mesures concernant « l'avenir des nouveaux services et des emplois-jeunes ».

Des mesures originales ont été conçues en faveur du secteur de la jeunesse et de l'éducation populaire, caractérisé par une forte prédominance du secteur associatif :

- un report des aides, assorti d'une prime de 12 245 euros (100 000 francs) destiné aux associations en voie de solvabilisation ;

- des conventions pluriannuelles en faveur d'associations qui développent des activités non solvables mais proches d'un service public ;

- un nouveau titre de service afin de solvabiliser la demande des particuliers.

Après les estimations prévisionnelles du ministère de la jeunesse et des sports :

- 30 % des emplois associatifs seraient concernés par la mesure « report des aides et primes » pour un coût global de 153,8 millions d'euros (1 009 millions de francs) étalé sur trois ans ;

- 45 % des emplois associatifs seraient concernés par les conventions pluriannuelles pour un coût global évalué à 165,5 millions d'euros (1 059 millions de francs) par an ;

- enfin, un quart des emplois associatifs ne seront pas concernés par ces dispositifs, soit qu'ils puissent être consolidés sans l'aide de l'Etat, soit qu'ils ne puissent être pérennisés, car ils ne répondent pas à une demande solvable.

Le coût global de ces mesures paraît élevé , particulièrement si on le compare au budget du ministère.

Pour faciliter une reconversion de ces jeunes, le ministère consent, en outre, un effort en faveur de leur formation .

Le budget pour 2001 y consacrait 2,88 millions d'euros (19 millions de francs) ; le projet de budget prévoit d'y consacrer 0,61 million d'euros de mesures nouvelles (4 millions de francs).

Cette formation sera-t-elle suffisante pour assurer l'accès au marché du travail de ces jeunes, à l'issue de leur contrat d'emploi-jeunes ? Les constatations opérées par la commission des affaires sociales dans le rapport précité ne sont pas des plus encourageantes et invitent à ne pas sous-estimer l'effort qui reste à accomplir : « Nombre d'emplois-jeunes ne bénéficient que d'une formation extrêmement réduite : dans le secteur sportif, les formations mises en oeuvre au niveau des directions régionales de la jeunesse et des sports par l'intermédiaire des CREPS, visent à répondre à « des manques immédiats de connaissance » constatés à l'embauche des jeunes. La nécessité de combler des lacunes élémentaires est incontestable ; pour autant, l'acquisition de connaissances de base ne garantit pas, par elle-même, l'accès au marché du travail à l'issue du contrat d'emplois-jeunes ».

3. Le plan sport-emploi

Le plan sport-emploi est une contribution spécifique du ministère de la jeunesse et des sports aux politiques de l'emploi et de lutte contre l'exclusion. Il participe à la lutte contre le chômage tout en favorisant la pratique du sport, grâce à la création d'emplois dans l'animation et l'enseignement.

Son dispositif, mis en place en 1996, a pour objet d'abaisser le coût d'emplois créés dans les associations sportives par l'octroi, après signature d'une convention, d'une aide d'un montant de 50 000 francs par emploi l'année de leur création, de 35 000 francs l'année suivante, et de 15 000 francs la troisième année.

Ce dispositif a été réévalué en 1998 pour tenir compte de la mise en place du dispositif gouvernemental des emplois-jeunes. La durée des conventions a été prolongée de deux ans, et le montant des aides réévalué. Les créations d'emplois soutenues par cette mesure intéressent dorénavant des personnes de plus de 26 ans, plus âgées et plus qualifiées que les bénéficiaires du dispositif gouvernemental emplois-jeunes.

On a cependant constaté, au cours des années, la diminution du nombre des emplois créés sous financement du ministère : de 23 % en 1996, ils sont tombés à 4 % en 1999, et à 1,5 % en 2000. Parallèlement, la proportion des emplois créés avec l'aide maximum ne cessait de croître passant de 14 % en 1996 à 39 % en 2000, entraînant une augmentation mécanique du coût moyen des emplois créés.

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